REVIVRE AVEC L’ÉCRIT

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Quand la souffrance, la peur, la honte nous étouffent et interdisent toute joie de vivre, écrire aide à nous libérer de l’oppression.
Quand les mots et les gestes qu’on reçoit nous abîment et cherchent à nous anéantir, écrire aide à nous reconstruire et à  affirmer notre identité.
Quand notre vie semble figée dans une répétition de douleur et d’angoisse, écrire aide à nous remettre en marche et retrouver espoir en l’avenir.

L’atelier « L’écrit libérateur » est fait pour cela : aider à se libérer de la peur et du doute, renouer avec soi-même et entamer une transformation qui redonne des couleurs à l’avenir.

“Écrire est un acte présent qui utilise le passé pour se projeter dans le futur”

Dans le cadre rassurant d’un groupe respectueux et sans jugement, l’atelier se déroule sur 10 séances hebdomadaires,progressives et adaptées à son objectif.
L’atelier n’a rien de scolaire. Les textes ne sont ni notés ni corrigés.
Malgré des bienfaits certains, l’atelier n’a pas de vocation thérapeutique. C’est un espace d’expression et de liberté.

CONTACT : Dominique Giudicelli – 06 13 05 22 48
ou par mail

http://www.des-travaux-et-des-jours.com

PETITE MISE EN GARDE

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Les ouvrages de vulgarisation se multiplient sur des sujets comme les manipulateurs, les pervers narcissiques, la violence au quotidien, le harcèlement… Et c’est tant mieux. L’information circule, la personnalité toxique n’est pas un mythe, elle existe bel et bien. Elle a une chair, des os… Il reste à prouver cependant … que le muscle qui lui sert de coeur ait une âme.
D’ailleurs, elle agit comme un Terminator, guidée par ses seuls besoins et sa seule jouissance.

Écrits sous forme d’essais, ou de témoignages, diffusés en extraits dans les médias, relayés par la presse et Internet, ces ouvrages permettent d’appréhender le problème; Ou, pour le moins, une partie du problème, un de ses aspects.

Car tant d’ouvrages engendre une autre difficulté : qui croire , Qui entendre ? Qui comprendre ?
Certains s’acharnent à utiliser des termes psychiatriques inabordables à qui n’aura pas eu une formation ad hoc. D’autres en revanche ne sont plus qu’une accumulation de témoignages. « C’est exactement ça ». « C’est tout à fait ce que je vis. » « Je ne suis donc pas seul(e) » sont alors les réflexions les plus classiques qui sont faites à la lecture de ces livres (et réflexions que j’entends quotidiennement).

Leurs auteurs, souvent (mais pas tous… et heureusement!) donnent sous forme de conseils (c’est à dire qu’on vous noie tout ça à la fois dans du coton et de l’eau bouillante) des ordres aux victimes. Faites ceci, ne faites pas cela, ça doit être ainsi et pas autrement, la seule réaction à avoir c’est : …

Bien. En tant que victime, on reçoit un mode d’emploi. Donc, si on a fait autrement, ça veut OBLIGATOIREMENT dire qu’on a mal fait. Qu’on aurait du réfléchir avant. Se renseigner avant. Et qu’on provoque une nouvelle catastrophe, simplement parce qu’on a voulu agir.
Donc, cette fois, on est prudent, on ne va pas se laisser prendre deux fois, et guide sous le bras, on guette telle ou telle attitude, telle ou telle réaction, parce qu’on saura – enfin – avoir la bonne réaction. Une victime avertie en vaut deux.

Sauf que… sauf que chez soi, sous son toit, les choses ne sont pas exactement celles décrites dans le fameux guide-mode d’emploi- je ne me laisserai plus avoir.

Chacun a son histoire. Sa vie. Ses expériences. Ses parents. Ses enfants… Chacun fait comme il peut, avec ses acquis. Avec ses propres résistances et ses propres ressources.

Lorsque Laurence Pernoud a écrit son fameux « J’attends un enfant », puis « J’élève mon enfant », elle s’adressait à tous les parents. Alors, en bon parent, on lit. Sauf que notre bébé ne fait pas tout à fait ce qui est écrit à la page 32 ou à la page 347. Et là, c’est la panique. On a beau regarder le livre, il n’a pas plus de réponse à donner que ce qui est écrit. Et le biberon dans une main, la couche dans l’autre et le téléphone sous l’oreille, on appelle le pédiatre, sa mère ou sa meilleure amie avant que le bébé ne meurt – puisque très certainement il va mourir, et bien sûr dans d’atroces souffrances et de surcroît par notre faute puisqu’on est nul(le), nul(le), nul(le).

Et bien, avec les personnalités toxiques, c’est exactement pareil… en bien plus dramatique.

Dans les livres que vous lirez, les articles que vous consulterez, vous trouverez des conseils, des remarques, des réflexions, des attitudes qui vous aideront à comprendre et appréhender. Ne pas arriver, toujours, à les suivre, est normal. Vous n’êtes pas nul(le), vous n’êtes pas incapable, ne transposez pas sur vous le discours que la personnalité toxique vous tient déjà toute la journée, par pitié.

Outre vos lectures, parlez. À vos proches. À un médecin, un thérapeute, un avocat… À une personne de confiance, qui vous écoute et vous entend. Qui peut rebondir sur ce que vous dites et vous aider à l’analyser.

Vous vivez une situation… trop commune.

Mais votre situation est la votre. Uniquement la votre. Ce qui est bon pour le « voisin » ne l’est pas toujours pour vous. Ce qui n’a pas réussi avec untel ou unetelle peut fonctionner avec vous.

Ne restez pas seul(e) ; et ne restez pas seul(e) avec vos lectures. Pour avancer face à la personnalité toxique, la parole, l’écoute, l’accompagnement sont indispensables.

 

©ALB

GROUPE DE PAROLES 30 NOVEMBRE 2013 : « ET LES ENFANTS ? »

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L’association CVP – Contre la Violence Psychologique

vous propose un groupe de parole

le samedi 30 novembre, de 15 heures à 18 heures.

Cette réunion aura lieu à Boulogne Billancourt (92)

30 NOVEMBRE 2013

THÈME : « ET LES ENFANTS DANS TOUT ÇA ? »

Quelle construction, quel avenir pour un enfant de personnalité toxique ?
Un enfant de parent toxique devient-il lui-même toxique ?
Comment sortir de l’emprise quand on est enfant ? Quel accompagnement pour ces enfants en souffrance ?

Elodie Lemoine, psychométricienne, interviendra au cours de cette réunion pour nous donner son regard sur ces enfants atteints par la toxicité d’un parent.
http://www.elpsychomotricite.fr

Merci de vous inscrire par mail avant le 25 novembre auprès de : 

Vous recevrez alors en retour une confirmation de votre inscription ainsi que l’adresse et le plan d’accès.

Dangereux médias

Il ne sera jamais assez dit combien la banalisation est dangereuse, combien les amalgames sont possibles lorsqu’une information est mal donnée. Mal, de façon incomplète, travestissant ou minimisant la gravité des faits. 

Parler des pervers narcissiques et du harcèlement moral est malheureusement beaucoup trop à la mode. Hier déjà dans l’article : Faire entendre la voix des victimes, je mettais fortement en garde sur le sort des victimes justement, qui ne peuvent se faire entendre par défaut de JUSTE information. Or, le sort des victimes est particulièrement préoccupant.
Mais c’est un sujet à la mode, c’est l’évidence, et chacun s’en sert et glose sur le sujet sans le connaître vraiment, se contentant de survoler un livre ou de faire une vague interview constituée de quelques questions si peu sérieuses, si peu consistantes, qu’au lieu d’apporter des éléments concrets permettant aux victimes d’espérer un progrès, une meilleure compréhension et surtout une meilleure protection , elles nuisent aux personnes réellement en souffrance.

Preuve en est, l’article paru dans Marie-Claire : Votre homme est-il un pervers narcissique ? (vous remarquerez que je ne cite pas, volontairement, la rédactrice de l’article)

Rien que le titre fait hurler : Votre homme… Or, comme je le dis, et le répète régulièrement : les PN ne sont pas forcément des hommes. Mais avec ce seul titre, la journaliste nie la possibilité qu’une femme le soit. La possibilité qu’une femme détruise lentement mais sûrement sa famille, un proche, un collègue. Non, la femme n’est pas évoquée, il s’agit bien de l’homme qui est visé – et il faut s’amuser à faire le test ridicule de 9 questions qui est proposé… À défaut d’homme, le test évoque le Prince charmant… Mais de princesse cachant la sorcière il n’est pas fait état.

Se protégeant derrière la référence qu’est Jean-Charles Bouchoux et son livre : Les pervers narcissiques. Qui sont-ils ? Comment fonctionnent-ils ? Comment leur échapper ? (Ed. Eyrolles. ), elle en extrait quelques vagues descriptions, quelques maigres principes, quelques trop légers conseils, pour conclure avec cette phrase : « Le seul moyen de s’en sortir est de réellement couper la relation en changeant de numéro de téléphone, d’email….afin de pouvoir retrouver une bonne image de soi, et de prendre conscience qu’en aucun cas on ne mérite d’être traité comme cela. »

Et sur ce, le test si futile et léger qu’on se croit un instant à la plage à se demander si l’on est au top de son charme estival.

C’est avec de tels articles que non seulement les victimes ne peuvent être entendues, mais, bien plus grave, bien plus terrifiant, que beaucoup vont chercher à dire, faire dire, ou deviner, si leur « homme » est PN ou non… Et l’on imagine facilement telle ou telle personne un peu malheureuse en couple remplir le test, y trouver la réponse qu’elle ne peut comprendre, et le montrer à ses collègues en disant : « Regarde regarde, je te l’avais dit, c’est un PN ».
Si le livre de JC Bouchoux est un livre justement, et non un article constitué de 5 malheureux paragraphes, c’est que le sujet est bien plus complexe que cet article ne le dit; C’est que les caractéristiques du PN sont bien plus nombreuses que la journaliste ne l’indique. C’est que les risques, les dangers, les conséquences sont bien plus graves, allant jusqu’à la mort psychique, ou physique, des victimes. La perte de confiance en soi est vaguement évoquée dans l’article. Mais qu’en est-il de la perte d’un emploi, de la privation de droits, de la perte de repères, de familles, d’amis, de biens matériels… et d’espoir.
Lorsqu’il faut agir, il est souvent déjà trop tard. Quant à la justice, on le sait, elle ne se prononce pas. Se défendre contre un PN est un combat de chaque instant qui demande bien plus que de résilier une ligne de téléphone. Qui envahit toute une vie.

Chaque jour je reçois des mails de victimes désespérées. Qui ont perdu toute envie, tout désir. Qui ne voient plus leurs enfants. Qui n’ont plus les moyens psychiques et financiers de se défendre. Qui sont atteintes de pathologies, qui souffrent de dépression. Qui sont terrorisées. Qui ne savent plus vers qui se tourner.

Votre homme est-il un pervers narcissique… Je lis encore le titre et redoute le pire, ces confusions qui sont inévitables si les médias à large audience traitent ce sujet avec autant de légèreté.

Je ne crois pas que ce soir, en se couchant, la rédactrice de cet article pensera à cette victime qui se bat chaque jour depuis presque 10 ans pour voir ses enfants. Je ne crois pas qu’elle pensera à celui-ci, diminué physiquement, ayant perdu son emploi, dont la famille et les collègues se sont détournés, suite aux diffamations dont il a été victime. Je suis certaine qu’elle n’imagine pas cette femme qui se crée une bulle d’oxygène en s’étourdissant sur le net pour oublier que ce qu’elle a construit pendant des années lui a été entièrement repris. Son esprit ne se tournera pas vers ces enfants qui ne savent plus qui croire, qui écouter, et qui, déchirés entre deux parents, finissent par n’entendre que les critiques, et surtout, par les croire, se détournant du parent qui ne dit rien.

Et je regrette l’époque où le mot « journalisme » avait un sens : informer. Enquêter. Dénoncer. Faire avancer la pensée.

Un ou une PN n’est pas un séducteur des bac à sable ou une allumeuse de boîte de nuit. Ce sont des monstres. De tels articles si banalisants sont dangereux. Très dangereux.

Informer, oui. Mais complètement. Et non pour faire vendre un journal, et placer son nom en bas de quelques colonnes.

POURQUOI, POURQUOI… POURQUOI ?

Lise-Anne-Marsal9

C’est inévitable. Le « pourquoi » est lancinant. Il revient de façon permanente.

Pourquoi me fait-il / elle tout ça ?
Pourquoi me fait-il / elle ça, à moi ?
Pourquoi je ne m’en suis pas rendu(e) compte plus tôt ?

Nous avons besoin de comprendre, de savoir, car rien n’est plus terrifiant que d’avancer dans le noir. Donner un sens aux évènements qui se produisent dans notre vie est plus que légitime. Et quand ces évènements sont destructeurs, quand ils entraînent vers la maladie, la dépression, la perte de l’estime de soi, la perte de ses repères, la question se répète de plus en plus, et le besoin de savoir avec.

Le discours de la personnalité toxique nous plonge dans la plus complète confusion. Ai-je dit cela ? Ai-je fait cela ? Ai-je le doit de penser ainsi, d’agir ainsi ? Et, n’ayant pas de réponse évidente, on en trouve, pour se soulager, ou tout du moins, pour ne pas rester dans le vide.
Apparaît alors le : « Parce que… ». Or, il n’y a pas de parce que à chercher ou à donner. C’est ainsi. Et s’essayer aux « parce que » entraîne d’autant plus de confusion.

Commencer à ne plus chercher ni donner de raison est un premier pas pour sortir de la confusion. Il faut donc absolument ce sortir de ce cercle vicieux du « pourquoi… parce que ». Il faut indiscutablement ne plus chercher de raisons. Il n’y en a qu’une : la personnalité toxique a un objectif : détruire sa victime. Pourquoi ? Il est fait ainsi. Point. Il n’y a pas à aller chercher plus loin.

Dans le même temps, il faut apprendre à chasser la culpabilité – inévitable. N’ayant pas de réponse à nos « pourquoi », nous nous demandons si les torts ne sont pas les nôtres, ni ce que nous sommes n’a pas induit chez l’autre son attitude. C’est, consciemment ou non, ce que recherche la personnalité toxique. Car qui dit culpabilité, dit affaiblissement. Et la victime sera d’autant plus enclin à se soumettre.

Il n’y a pas de parce que à donner. Il n’y a pas de culpabilité à avoir. La personnalité toxique est ainsi faite. Comme certains sont blonds ou bruns, petits ou grands, elle est toxique. Vous n’y êtes pour rien. Vous n’avez rien fait. Même si elle est douée pour vous faire croire le contraire.

©Anne-Laure Buffet