ENJEU DE LA VIOLENCE CONJUGALE : POUVOIR ET CONTRÔLE

La « roue du pouvoir et du contrôle » est un outil qui a été développé dans le cadre d’un programme d’intervention auprès d’hommes auteurs de violences domestiques au début des années 80. Au centre du cercle, est exprimé le véritable enjeu de la relation conjugale fonctionnant de manière violente. Il s’agit de « pouvoir et contrôle ». A la circonférence du cercle, les formes dures de violence qui portent atteinte au corps sont indiquées, à savoir la violence physique et sexuelle. Les rayons du cercle déclinent les principaux leviers de violence symbolique – intimidation, culpabilisation, dévalorisation, isolement, etc. – qui attaquent l’identité de la victime (sa représentation de soi), mais aussi son ancrage dans le monde (sa représentation de son milieu de vie et des relations sur lesquelles pouvoir compter).

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Cette représentation schématique de la dynamique de violence conjugale rend visibles plusieurs de ses enjeux qui peuvent permettre une prise de conscience de son mode de fonctionnement :

  • –  l’enjeu de la pluralité des formes de violence et de leur apparence contrastée : certaines très manifestes et incontestables (violence portant atteinte au corps), d’autres beaucoup plus ambiguës et difficilement repérables, qui renvoient à la manière d’interpréter ce qui se passe au sein du couple ;
  • –  l’enjeu du lien entre ces différentes formes de violence : certaines peuvent apparaître à l’observateur extérieur ou même à la victime comme disparates et/ou relativement anodines, alors qu’elles sont en réalité significatives parce que liées entre elles, toutes visant le même objectif.

    Le schéma peut également faire l’objet d’une lecture chronologique, mettant en évidence que la dynamique de violence s’instaure la plupart du temps d’abord par de la violence psychologique, d’autant plus opérante qu’elle n’est pas manifeste. La violence psychologique repose sur une connaissance intime des points de sensibilité du conjoint et peut ne pas apparaître comme une agression, ni pour un observateur extérieur, ni même parfois clairement pour le conjoint. Ainsi, la victime pourra éprouver une difficulté à se défendre, à affirmer des limites, se sentir confuse ou même, apparaître aux yeux de l’observateur extérieur comme ayant une réaction déplacée ou disproportionnée. C’est non seulement l’image qu’elle pourra livrer à son entourage qui est en jeu, c’est-à-dire l’image qui conditionne en bonne partie le secours qu’elle pourra y trouver, mais aussi son rapport à elle-même.

Il EST INDISPENSABLE DE PRÉCISER QUE LA VIOLENCE EST ASEXUEE. CE SCHÉMA PEUT SE COMPRENDRE TANT EN ENVISAGEANT LA VIOLENCE D’UN HOMME ENVERS UNE FEMME, MAIS ÉGALEMENT D’UNE FEMME ENVERS UN HOMME.
ET ENCORE, D’UN PARENT ENVERS SON ENFANT.
PLUS GÉNÉRALEMENT, DE TOUT INDIVIDU CHERCHANT À DÉTRUIRE PSYCHOLOGIQUEMENT UNE PERSONNE.

SOURCE : ONED