LIBERATION CONDITIONNELLE DE JACQUELINE SAUVAGE REJETÉE

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Jacqueline Sauvage reste en prison. La procureure de Melun, Béatrice Angelelli, a annoncé que le tribunal d’application des peines (TAP) de Melun (Seine-et-Marne) avait rejeté vendredi 12 août la demande de libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de réclusion pour le meurtre de son mari violent et partiellement graciée par François Hollande en janvier.

Le parquet qui avait pris des réquisitions favorables à la remise en liberté de cette femme de 68 ans, devenue un symbole des violences conjugales, « va faire appel », a ajouté la procureure.

Lire l’article du MONDE

Lire l’article du Huffington Post

Lire l’article du FIGARO

Pour rappel, lire la lettre adressée par CVP à François Hollande en janvier dernier. 

« Certains estiment que l’intervention du chef de l’État ne se justifiait pas dans cette affaire. «Avec sa grâce partielle, François Hollande met totalement à bas une institution (judiciaire, NDLR) qu’il avait pourtant le devoir de protéger et de servir», avait ainsi réagi dans Le Figaro le magistrat honoraire, Philippe Bilger. «On a gagné le procès sur le terrain médiatique et non sur le terrain juridique, on nous le reproche», indique Me Tomasini en redoutant que les juges reprennent d’une main ce que le chef de l’État avait accordé de l’autre. »

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L’EMPRISE – TÉLÉFILM

DEMAIN LUNDI 26 JANVIER
TF1 diffuse à 20H55 un téléfilm réalisé par Claude-Michel Rome : « L’emprise ». 

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Durant la afin de préserver l’anonymat de chacun :  

L’emprise est l’histoire vraie d’Alexandra Guillemin, née Lange. Alexandra a été mariée pendant 14 ans, et victime de la violence de son mari pendant 14 ans.
En 2009 à Douai, elle poignarde son mari lors d’une dispute conjugale.

LA BANDE ANNONCE DU TÉLÉFILM

Renvoyée devant les assises, elle a été acquittée.

Des documents à voir :

LE PROCÈS D’ALEXANDRA LANGE

ALEXANDRA LANGE, FEMME BATTUE, interview sur BFM TV

 

À lire  : le réquisitoire du procureur Frémiot, qui a permis l’acquittement d’Alexandra Lange :

Alexandra Guillemin, nous avions rendez-vous. C’est un rendez-vous inexorable, qui guette toutes les victimes de violences conjugales. Ce procès vous dépasse parce que derrière vous, il y a toutes ces femmes qui vivent la même chose que vous. Qui guettent les ombres de la nuit, le bruit des pas qui leur fait comprendre que c’est l’heure où le danger rentre à la maison. Les enfants qui filent dans la chambre et la mère qui va dans la cuisine, qui fait comme si tout était normal et qui sait que tout à l’heure, la violence explosera.

Elles sont toutes sœurs, ces femmes que personne ne regarde, que personne n’écoute. Parce que, comme on l’a entendu tout au long de cette audience, lorsque la porte est fermée, on ne sait pas ce qui se passe derrière. Mais la vraie question, c’est de savoir si l’on a envie de savoir ce qui se passe. Si l’on a envie d’écouter le bruit des meubles que l’on renverse, des coups qui font mal, des claques qui sonnent et des enfants qui pleurent.

Ici, dans les cours d’assises, on connaît bien les auteurs des violences conjugales. De leurs victimes, on n’a le plus souvent qu’une image, celle d’un corps de femme sur une table d’autopsie. Aujourd’hui, dans cette affaire, nous sommes au pied du mur, nous allons devoir décider.

Mon devoir est de rappeler que l’on n’a pas le droit de tuer. Mais je ne peux pas parler de ce geste homicide sans évoquer ces mots des enfants : « Papa est mort, on ne sera plus frappés ». «Papa, il était méchant ». « Avec nous, il se comportait mal, mais c’était rien comparé à ce qu’il faisait à maman ».

On n’a pas le droit de tuer, mais on n’a pas le droit de violer non plus. D’emprisonner une femme et des enfants dans un caveau de souffrances et de douleur.

Je sais la question que vous vous posez. « Mais pourquoi Alexandra Guillemin n’est-elle pas partie avec ses enfants sous le bras ? » Cette question est celle d’hommes et de femmes de l’extérieur, qui regardent une situation qu’ils ne comprennent pas et qui se disent « Mais moi, je serais parti ! ». En êtes-vous si sûr ?

Ce que vivent ces femmes, ce qu’a vécu Alexandra Guillemin, c’est la terreur, l’angoisse, le pouvoir de quelqu’un qui vous coupe le souffle, vous enlève tout courage. C’est sortir faire les courses pendant cinq minutes parce que celui qui vous envoie a calculé exactement le temps qu’il vous faut pour aller lui acheter ses bouteilles de bière. Et c’est à cette femme là que l’on voudrait demander pourquoi elle est restée ?

Mais c’est la guerre que vous avez vécu, Madame, la guerre dans votre corps, dans votre cœur!

Et vous, les jurés, vous ne pouvez pas la juger sans savoir les blessures béantes qu’elle a en elle. C’est cela être juge, c’est être capable de se mettre à la place des autres.

Alexandra Guillemin, il suffit de l’écouter, de la regarder. De voir son visage ravagé. Mais un visage qui change dès qu’elle parle de ses enfants. On a beaucoup dit d’elle qu’elle était « passive ». Mais c’est une combattante, cette femme! Ses enfants, elle leur a tenu la tête hors de l’eau, hors du gouffre. Il n’y a pas beaucoup d’amour dans ce dossier, mais il y a le sien pour ses enfants, et ça suffit à tout transfigurer. Ils ont 13, 11, 8 et 6 ans aujourd’hui, ils vous aiment, ils seront votre revanche.

Nous, la question que nous devons nous poser, c’est : « de quoi êtes-vous responsable, Alexandra Guillemin ? » Quelle serait la crédibilité, la légitimité de l’avocat de la société qui viendrait vous demander la condamnation d’une accusée, s’il oubliait que la société n’a pas su la protéger ?

Alors, je vais parler de légitime défense. Est-ce qu’au moment des faits, Alexandra Guillemin a pu penser qu’elle était en danger de mort ? Est-ce qu’en fonction de tout ce qu’elle a vécu, subi, elle a pu imaginer que ce soir là, Marcelino allait la tuer ? Mais bien sûr ! Cela fait des années que ça dure. Alexandra a toujours été seule. Aujourd’hui, je ne veux pas la laisser seule.”

Et il a conclu  ce bien curieux, mais si humain, si courageux, réquisitoire, par ces mots encore plus curieux dans la bouche d’un procureur, mais tellement humains, tellement courageux :

C’est l’avocat de la société qui vous le dit : vous n’avez rien à faire dans une cour d’assises, Madame.

Acquittez-la !

 

Et le livre – témoignage d’Alexandra Lange :  

Anne-Laure Buffet

 

 

À L’HEURE DE PARTIR….

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Prendre la décision de quitter une personnalité toxique est difficile et douloureux. La culpabilité de partir tout autant que la peur de l’inconnu mais aussi de ce que le toxique va mettre en place retiennent et empêchent souvent, longtemps, cette démarche libératrice. Il faut prendre conscience, accepter, Quand la victime aura fait le chemin  nécessaire, elle conclura qu’elle n’a pas d’autre choix que d’envisager la séparation du partenaire pervers.

La préparation de cette séparation doit se faire le plus discrètement possible. La personnalité toxique, en apprenant votre volonté de vous séparer, va redoubler d’agressivité, de cruauté, de violences, ou encore de la voir préparer un dossier destiné à contrer le vôtre – dossier qui sera un chef d’œuvre de perfidie. Attention, celui qui a démasqué un pervers devient la « bête à abattre ». Elle ne peut admettre d’être quittée, elle ne peut renoncer à son jouet, elle entre dans une rage meurtrière (psychiquement, parfois physiquement) car elle ne supporte pas ce qu’elle qualifie d’abandon.

Il est préférable de choisir un avocat spécialisé dans le harcèlement moral qui pourra vous défendre en toute connaissance de causes et connaît vos souffrances.

Dans le cas de violences physiques, consulter un médecin qui établira un certificat médical, accepter des ITT (Interruption Temporaire de Travail) indispensable pour que la plainte (et non une« main courante ») déposée au commissariat soit remise au Procureur et prise en considération.

Il est indispensable de se constituer un dossier : attestation établissant des faits précis suite à des violations graves des devoirs et obligations du mariage, certificats médicaux, plainte, documents financiers (déclarations de revenus, tout document établissant le train de vie mené par le couple). Mais également tout élément pouvant prouver  :
– la manière dont la personnalité toxique s’adresse à vous (SMS, mails…)
– votre engagement, votre implication en tant que parent si vous avez des enfants (courriers de l’école, attestations médicales, inscriptions aux activités extrascolaires…)
Pensez à demander des attestations à toute personne pouvant justifier de votre moralité, de votre rôle dans votre couple, de votre souffrance (si vous avez des témoins…)

En cas de séparation urgente (violences physiques), vous pouvez demander en vous adressant au commissariat ou au Procureur une injonction d’éloignement, et une mesure de protection
Une requête à fin de divorce pour faute avec demande de mesure urgente est possible. La séparation de corps est alors décidée rapidement avec des mesures afin d’assurer le logement et les ressources financières pour la victime.

Coté finances : les personnalités toxiques ont un besoin de posséder – et les quitter signifie pour eux : les déposséder. Elles vont mettre en place une stratégie cherchant à empêcher la victime d’obtenir ce à quoi elle a juridiquement droit (biens matériels, allocations, pensions alimentaires, prestation compensatoire…). En cas de séparation, ils peuvent se rendre insolvable. Il faut se constituer un dossier avec pièces afin de justifier des besoins matériels évidents pour la personne victime, pour les enfants.

Après des mois, des années à vivre au quotidien avec une personnalité toxique, la victime a perdu énergie, combativité, confiance en elle… La séparation, lorsqu’elle arrive, qu’elle est concrète, lui permet un temps de souffler. Mais un accompagnement est très souvent nécessaire pour ne pas flancher, car la personnalité toxique n’aura de cesse de tenter de faire revenir la victime, ou la menacer, lui faire du chantage, tenter de la priver de ses droits, pour qu’elle cède, qu’elle « craque », qu’elle renonce à ce à quoi elle a tout simplement droit.

Anne-Laure Buffet