LIBERATION CONDITIONNELLE DE JACQUELINE SAUVAGE REJETÉE

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Jacqueline Sauvage reste en prison. La procureure de Melun, Béatrice Angelelli, a annoncé que le tribunal d’application des peines (TAP) de Melun (Seine-et-Marne) avait rejeté vendredi 12 août la demande de libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de réclusion pour le meurtre de son mari violent et partiellement graciée par François Hollande en janvier.

Le parquet qui avait pris des réquisitions favorables à la remise en liberté de cette femme de 68 ans, devenue un symbole des violences conjugales, « va faire appel », a ajouté la procureure.

Lire l’article du MONDE

Lire l’article du Huffington Post

Lire l’article du FIGARO

Pour rappel, lire la lettre adressée par CVP à François Hollande en janvier dernier. 

« Certains estiment que l’intervention du chef de l’État ne se justifiait pas dans cette affaire. «Avec sa grâce partielle, François Hollande met totalement à bas une institution (judiciaire, NDLR) qu’il avait pourtant le devoir de protéger et de servir», avait ainsi réagi dans Le Figaro le magistrat honoraire, Philippe Bilger. «On a gagné le procès sur le terrain médiatique et non sur le terrain juridique, on nous le reproche», indique Me Tomasini en redoutant que les juges reprennent d’une main ce que le chef de l’État avait accordé de l’autre. »

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JE N’AI JAMAIS PENSÉ À PARTIR – TÉMOIGNAGE

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Après des années de « psychothérapie banale », je ne vivais que de « disputes » , de dénigrements, de reproches de mon mari, puis j’ai commencé une thérapie cognitive et comportementale qui m’a permis de m’affirmer, de prendre confiance en moi, de constater que ce n’était pas toujours moi la responsable de ses déboires. J’ai changé sans que je ne m’en aperçoive. Mon mari, lui, l’a bien senti. Je n’ai jamais pensé à partir, encore moins à divorcer. Lui, sentant que mon attitude risquait de s’inverser est parti, en mon absence, vidant la maison. Ce que j’ai découvert en rentrant tard un soir (il m’avait, sous un faux prétexte, fait retenir), voilà le déclic !! J’ai repensé au livre de Marie France HIRIGOYEN sur le harcèlement moral que j’avais commencé à lire 9 ans auparavant sans comprendre. Je l’avais rangé dans la bibliothèque qui venait de s’envoler. Je l’ai racheté et là, j’ai vu ma vie défiler et ENFIN, comprendre ce qui m’arrivait !!! Lors de sa préparation en cachette de son départ, en plus de ses violences psychologiques habituelles (je n’avais connu que cela), il est devenu violent physiquement et m’a frappée. Je n’ai rien dit à personne sur ces moments. Ce n’est que trois jours après son départ et la lecture que je suis allée porter plainte. Et ses agressions ont continué. Pour que j’apprenne, ensuite qu’il était dans les bras d’une autre femme. Le divorce dure depuis 5 ans. Il faut du courage, de la ténacité, de la force pour faire reconnaître que son mari est un bourreau, que « ses preuves » ne sont que mensonges. Je suis, encore hélas, marié depuis 37 ans, et fus sous emprise plus de 40 ans.
Je comprends que Jacqueline SAUVAGE ne soit pas partie ou tout du moins pas complètement, qu’elle est subie tout cela. Je crois qu’il faut l’avoir vécu pour si c’est possible comprendre. Comprendre le déni, l’emprise qui est terrible, CE LAVAGE DE CERVEAU.
J’attends le jugement de mon divorce dont j’ai conscience que je ne gagnerai pas forcément car si la loi promet une formation des policiers, professionnels en tout genre et magistrats, il n’en est rien. Je suis en stand by, m’attendant à tout nouveau mensonge pour influer les juges. Situation très désagréable. Comme l’on me dit : tourne la page. Comment ? alors que j’en suis encore en plein dedans. Le jugement rendu, il faudra la liquidation. Et ensuite, je tenterai de me reconstruire et de prendre ma véritable place aux cotés de ma fille prise en otage par son père. Parfois, j’en arrive à me poser la question si ce n’est pas moi, la méchante !!! Il m’a tellement traitée de folle.
Je suis heureuse pour Jacqueline et ses proches. C’est une belle victoire populaire humaine mais le combat continue pour toutes les personnes violentées.
Merci à Anne Laure et à tou(te)s qui aident et luttent

L’emprise conjugale, assassin par procuration.

 

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Il n’aura jamais été fait autant de cas de la violence conjugale et de ses nombreuses et dramatiques conséquences que depuis la deuxième condamnation de Jacqueline Sauvage, le 3 décembre 2015.

Une deuxième condamnation qui confirme la première : dix ans de réclusion pour cette femme, âgée de 68 ans, mère de quatre enfants, mariée pendant 47 ans à Norbert Marot.

Le 10 septembre 2012, Jacqueline Sauvage prend le fusil dont son époux et elle se servent quand ils partent chasser. Elle reste sur le pas de la porte à l’intérieur de la maison et tire sur son mari, assis sur une chaise sur la terrasse. Elle l’abat de trois balles dans le dos.

La condamnation pour meurtre est prononcée le 28 octobre 2014, et confirmée en appel, en décembre 2015.

La légitime défense invoquée par les deux avocates de Jacqueline Sauvage, n’a pas été retenue. La violence conjugale répétée pendant les 47 années de mariage n’aurait pas dû conduire Jacqueline Sauvage à un tel geste.

Les trois filles sont aux côtés de leur mère. Elles mettent en avant la violence qu’elles ont également subie, violence psychologique, physique et sexuelle. Toutes les trois, mais également leur frère. Celui-ci se suicide le 9 septembre 2012, la veille du meurtre de son père. Jacqueline Sauvage ne savait pas que son fils était mort lorsqu’elle tire sur son mari.

Depuis la confirmation de la condamnation en décembre dernier, l’opinion publique s’est largement soulevée autour de cette affaire. C’est tout d’abord une pétition qui est lancée, pour demander la grâce présidentielle. Elle recueille aujourd’hui près de 435.000 signatures, un chiffre historique en matière de pétitions.

C’est également cette demande de grâce présidentielle que les filles de Jacqueline Sauvage et ses avocates adressent au président François Hollande. Et très vite, ce sont des parlementaires, des personnalités, des mouvements féministes, des professionnels de la santé et du droit, qui soutiennent cette demande de grâce.

Mais tout le monde ne va pas dans le sens de cette grâce. Au café du commerce – réel ou virtuel – on entend et on lit : « Si c’était si difficile, elle n’avait qu’à partir plus tôt. On ne reste pas 47 ans sans raison ». Et de manière plus argumentée, on peut entendre également qu’il n’y avait pas – au sens juridique du terme – légitime défense. Que les preuves de la violence conjugale sont faibles, et que l’instrumentalisation des trois filles est possible. Qu’une mère qui laisse son mari violer ses enfants et les battre est forcément complice. Que l’emprise psychologique n’est pas démontrée. Jacqueline Sauvage est donc responsable du meurtre de son époux et la condamnation est justifiée.

 

La notion d’emprise psychologique devient le nœud gordien de cette affaire.

Au-delà du geste de Jacqueline Sauvage, il est une réalité méconnue, méprisée, et même souvent réfutée. Encore aujourd’hui, il est courant d’entendre qu’une femme battue qui ne part pas est une femme qui y trouve son compte, qu’une femme qui laisse son mari maltraiter les enfants est victime certes, faible sans aucun doute et complice très certainement. Et même parmi d’anciennes victimes de violences conjugales qui ont pu fuir cette violence, le doute s’installe : « J’ai bien pu partir, moi, alors 47 ans… je n’y crois pas. »

C’est se prononcer sans savoir. Le cas de Jacqueline Sauvage devient emblématique, il est le quotidien de bien des femmes – et d’hommes aussi. En 2014, 134 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint. 223 000 subissent de la violence physique ou sexuelle ; seulement 14 % portent plainte. Comme 86 % des victimes silencieuses, Jacqueline Sauvage n’a jamais alerté les autorités. Parce qu’après une plainte, il faut se protéger, il faut pouvoir le faire, il faut pouvoir fuir avec les enfants, il faut essayer de vivre.

Aujourd’hui, les centres d’accueil sont trop peu nombreux, les plaintes encore peu reçues, les femmes renvoyées dans leurs foyers, abandonnées à la violence d’un compagnon qui sera entendu et laissé en liberté. Les prises en charge remarquables de certains organismes ou associations ne peuvent servir à toutes. Aussi, dépendantes, sans moyens financiers, matériels, médicaux, elles préfèrent se taire, subir, se dire qu’elles peuvent encore protéger leurs enfants, y croire, et risquer d’en mourir.

Or, en 1965, lorsque Jacqueline Sauvage accouche de Sylvie, sa fille aînée, les mesures de protection sont bien loin d’être ce qu’elles sont aujourd’hui. Peut-on dire qu’elles sont nulles ? Ce serait exagéré ; en tout cas elles sont dérisoires. La première campagne de sensibilisation contre les violences faites aux femmes date, en France, de novembre 1989. Sylvie a 24 ans. Sa mère est mariée depuis 24 ans. Elle est conditionnée depuis autant d’années qui se résument en trois mots : un lavage de cerveau.

 

Mais l’emprise ? Que veut dire ce mot, utilisé presque comme un point Godwin ? L’emprise est l’état dans lequel se retrouve une personne qui va subir de manière répétée, quotidienne, implacable, des comportements qui alternent une tendresse simulée ou utile pour manipuler, et la violence, la maltraitance, les injures, le dénigrement, les reproches, le mépris. Le bourreau utilise la victime comme un objet, pour défouler ses diverses pulsions, jusqu’à la dépersonnaliser.

L’emprise s’installe en suivant toujours le même schéma. Mais elle demeure individuelle et entre en résonance avec les personnalités qui la font vivre et qui la subissent ; elle se glisse dans une ou des fragilités de la victime, et les creuse comme une gangrène, inlassablement. Jacqueline Sauvage avait, comme chacun, ses failles. La première : avoir été charmée par le bad boy local alors qu’elle a 15 ans, l’avoir caché à sa famille, avoir fauté avec ce garçon, se retrouver enceinte alors qu’elle a juste 18 ans et un statut d’ouvrière, se marier pour ne pas être fille-mère, le 5 juin 1965. La loi autorisant les femmes à ouvrir un compte en banque et signer un contrat de travail sans avoir besoin du consentement marital date du 13 juillet 1965, avec la réforme des régimes matrimoniaux, rendant effective la capacité juridique de la femme mariée. De fait, à son mariage, elle est déjà (future) mère, dépendante financièrement, avec un statut professionnel fragile, une conscience d’avoir désobéi au schéma familial, un devoir d’être de ce fait parfaite, irréprochable.

Les quatre enfants naissent, grandissent, sont témoins et victimes de la violence de leur père, mari réputé faignant, alcoolique, agressif, instable. Elle a voulu les protéger. D’autres auraient fait autrement, peut-être. Elle n’est pas « d’autres ». Elle est seule avec son histoire, son quotidien violent, son incapacité à demander de l’aide.

Les enfants grandissent, quittent la maison familiale, elle reste. Elle reste alors qu’elle aurait pu partir, comme certains diraient. Si elle en avait encore eu la conscience, la force, la possibilité. Plus de 20 ans de violence, comment imaginer ce que devient psychiquement une personne en tant de temps ? La liberté est-elle imaginable ? Une juste définition du mot « liberté » existe-t-elle même ? Peut-on reprocher à Alexandre Soljenitsyne de ne pas être allé chercher son prix Nobel, d’avoir attendu 4 ans pour le recevoir, par crainte d’être déchu de sa nationalité soviétique après 8 ans dans les goulags…

Alors Jacqueline Sauvage, comme tant d’autres victimes, vit dans cette emprise. Elle vit, en apparence. Elle est en survie. Elle ne sait plus ce que vivre signifie.

 

Et quand l’entourage et la société en rajoutent, à qui faire encore confiance ?

 

Car c’est bien ce dont souffrent toutes ces victimes : le silence et l’immobilisme de ceux qui savent et se taisent, de ceux qui ont le pouvoir juridique, social ou médical d’agir et ne font rien. Jacqueline Sauvage est hospitalisée plusieurs fois. Les médecins, pas assez formés, ou pas assez à l’écoute, n’ont rien vu. Les services sociaux n’ont rien vu. Les instituteurs n’ont rien vu. Là encore, elle n’est pas un – mauvais – exemple. Elle est victime de l’inanité d’une société qui ne veut surtout pas être dérangée car, après tout, « une fois la porte de la maison refermée, ce qui se passe chez les gens… » ?
Jacqueline Sauvage, comme toutes ces femmes et ces hommes victimes, se tait et ne bouge plus. Qui va les entendre ? Qui va les croire ? Et qui va les aider ?

Quand la violence est physique et psychologique, qui va témoigner de paroles qu’il n’aura pas entendu, de gestes qu’il n’aura pas vus ? Pourtant, chaque mot violent est un coup supplémentaire, qui affaisse un peu plus. Un coup invisible et assassin.

 

Alors… Alors heureusement beaucoup arrivent à fuir. Malheureusement beaucoup ne peuvent pas puisque la violence quotidienne leur est particulière et repose sur des éléments individuels.

Jacqueline Sauvage n’est pas partie et pour cette raison elle est encore jugée, par ceux qui ne veulent pas entendre ou ne le peuvent pas, bien après sa condamnation.

 

En la jugeant ainsi, en créant des doutes, en niant son histoire, c’est bien plus qu’une double peine qui est infligée. C’est un refus de s’impliquer, de prendre un risque, d’écouter une histoire, car elle pourrait faire peur. C’est se poser en singes de la sagesse, en se contentant de singer celle-ci.

LETTRE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE POUR DEMANDER LA GRÂCE DE JACQUELINE SAUVAGE

 

Monsieur le Président de la République,

Vous n’êtes pas sans ignorer l’affaire Jacqueline Sauvage.
Jacqueline Sauvage, condamnée en appel début décembre 2015 à 10 ans de réclusion, après avoir tué son mari de trois balles dans le dos, en 2012.
Vous avez reçu un recours adressé par ses trois filles, Sylvie, Carole et Fabienne,demandant la grâce présidentielle, la votre donc, pour leur mère.

Condamnée en appel à dix ans de réclusion, à 66 ans, pour avoir assassiné son mari de trois balles dans le dos. Un meurtre qui pourrait être affreusement banal et terriblement lâche, et de ce fait justement condamné par la loi.

Or, Monsieur le Président, il ne s’agit pas ici d’un meurtre, d’un assassinat, d’un drame de la vie conjugale qui se contenterait de nourrir des faits divers entre deux lignes d’un quotidien de province.

 

Il s’agit du cri de survie d’une femme. Il est question de 47 ans de violences, de maltraitances, d’humiliations, de dénigrements, de destruction lente, ordonnée, répétitive, calculée, programmée par un monstre – comment qualifier autrement un homme qui durant 47 années a maltraité sa femme et ses quatre enfants, conduisant l’un d’eux au suicide, et l’une à la prison. Parce qu’un jour elle a dit qu’elle n’en pouvait plus, qu’elle ne voulait plus souffrir, qu’elle ne voulait plus être un jouet et une esclave. Parce qu’elle s’est opposée, réclamant un droit que rien ni personne ne lui donnait, celui de vivre. D’essayer de vivre.

 

Monsieur le Président, madame Jacqueline Sauvage n’a pas délibérément tué son mari.
Lorsqu’il vous est dit qu’il s’agit de légitime défense, comment son acte pourrait-il être qualifié autrement ? Comment qualifier ce qui ne fut qu’un appel au secours, un appel de détresse, une urgence de vivre, enfin ?

Monsieur le Président, imaginez une femme qui lutte et survit pendant autant d’années. 47 années, c’est-à-dire 17.155 jours, ou encore 1.029.300 heures à devoir courber l’échine, endurer, subir, souffrir, se taire, s’enfermer, s’isoler, protéger ses enfants sans savoir comment, se protéger sans être autorisée à le faire ? Pouvez-vous concevoir ce que c’est que d’être contrainte, enfermée dans une geôle dont les murs sont différents de ceux d’une prison, simplement parce que les fenêtres sont sans barreau ? Les barreaux, ils sortent à chaque instant de la bouche du bourreau. Et le bourreau, dans cette affaire, n’est autre que le mari de Jacqueline Sauvage. Chaque mot, chaque regard, chaque parole, chaque geste, chaque silence est un ordre supplémentaire, un ordre pour se soumettre, obéir, et se taire.
Imaginez, monsieur le Président, que l’on vous contraigne ainsi au silence, à l’obéissance, qu’on vous impose vos faits, vos gestes, vos pensées, jusque dans votre intimité. Imaginez que vous ne soyez jamais vu comme un homme, mais comme un jouet maltraité, fracassé, abîmé au gré des envies maladives d’un être sans scrupule, sans morale et sans valeur. Qu’auriez-vous fait, monsieur le Président ? Qu’auriez-vous fait pour pouvoir vivre – essayer de vivre, pour protéger vos enfants ?
On ne s’enfuit pas d’une prison lourdement surveillée.
On ne quitte pas un mari violent. On y est empêchée.

Monsieur le Président, au-delà du cas de madame Sauvage, il s’agit de toutes ces femmes, tous ces hommes, de tous ces enfants, qui petit à petit sont déshumanisés, dépersonnalisés, et utilisés par un monstre. De ces humains qui croient encore, espèrent encore que justice peut être rendue, qu’ils peuvent être sauvés. Qui risquent eux aussi d’être détruits si notre société ne leur offre ni aucun recours ni aucun salut.

En laissant madame Sauvage en prison, en maintenant sa condamnation, la morale si chère à notre pays, les valeurs de la République se trouvent piétinées. Liberté, Egalité, Fraternité. Liberté de vivre en premier lieu, et liberté de circuler librement. Une liberté que durant 47 ans madame Sauvage a perdu, de plus en plus.

Monsieur le Président, parce que cette femme a espéré pouvoir respirer, simplement respirer, sans peur, faut-il la condamner encore, elle qui le fut déjà pendant 1.029.300 heures, par son mari, sous son toit, sans aucun répit ? Ne faut-il pas plutôt lui donner l’occasion de goûter à la vie, d’essayer de rire, de sourire, d’être, tout simplement, ainsi que notre Constitution et notre Justice nous le promettent ?

Monsieur le Président, j’en appelle, en tant que citoyenne, en tant qu’humaine, et en tant que Présidente d’une association qui chaque jour lutte contre les violences psychologiques, et chaque jour entend des victimes de telles violences, qui n’en peuvent plus de souffrir et de se sentir abandonnées par tous, et par la Justice elle-même, j’en appelle à vous, et à votre haute autorité qui pourrait, par la grâce présidentielle, rendre à madame Sauvage ce dont elle fut privée si longtemps : la Liberté.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de mon profond respect.

 

Anne-Laure Buffet
Présidente de l’association CVP – Contre la Violence Psychologique

12 DÉCEMBRE 2015 – DEMANDE DE GRACE PRÉSIDENTIELLE POUR JACQUELINE SAUVAGE


Nous entendons tous actuellement l’histoire de cette femme, condamnée à 10 ans de prison pour avoir tué son mari qui la battait et violait, elle et ses filles.
Jacqueline Sauvage a été condamnée en octobre 2014 en première instance à dix ans de réclusion criminelle pour avoir tiré trois balles dans le dos de son mari, après trois jours d’audience, la peine a été confirmée ce vendredi 04 Décembre 2015 en appel.

En France, tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son compagnon ou ex-compagnon. 130 femmes meurent chaque année, 40 % d’entre elles avaient déposé plainte et ont été tuées malgré tout.

Parce que ça pourrait être notre mère, notre fille, notre amie ou notre collègue; Parce que c’est 47 ans de calvaire subit, on ne peux pas nier que le droit à la légitime défense est ici clairement remis en cause alors nous sommes tous et toutes concernés.
N’attendons pas que cela se passe dans notre entourage pour agir, ne restons pas simplement à s’indigner en lisant un article, à partager et échanger avec des mines attristées car ce n’est pas suffisant !!!!

AGISSONS ET DEMANDONS LA GRACE PRESIDENTIELLE !!! FAISONS NOUS ENTENDRE, DEFENDONS LA JUSTICE PUISQUE CELLE CI NE SE SUFFIT PLUS À ELLE MÊME !!

Pour ce faire, rendez vous Place du Chatelet le Samedi 12 Décembre à 13h pour un rassemblement pacifiste afin d’apporter notre soutien à Jacqueline Sauvage et ses proches.
Plus nombreux nous serons et plus l’impacte résonnera.
Il est temps de quiter nos écrans, pour s’exprimer en vrai, soutenir et agir.

Pour ne citer que lui :
« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal mais par ceux qui le regarde sans rien faire  »
A. Einstein