19/7 1h45 et je n’arrive pas à m’endormir …. Je suis pourtant si fatiguée , trop fatiguée et je n’arrive pas à trouver le sommeil.
Plus les jours passent et plus je me dis que rien ne sera jamais plus pareil.
Comme si la prise de conscience n’était pas suffisante, en plus du victimologue je suis désormais suivie par un psy qui m’aide à reconstruire ma vie, la mienne avec mes idées, mes valeurs, mes envies, mes besoins, pas ceux de l’autre « machin » (c’est ainsi que je l’appelle) ! « Machin » m’a volé ma vie pour me faire vivre la sienne !
Il m’a totalement aliénée mentalement, il est allé si loin qu’il a fait de moi un pantin, une marionnette dont il tirait toutes les ficelles !
Peu importe la façon, peu importe la manière , il fallait que je file droit, sinon gare a moi !
Aujourd’hui j’en ai vraiment assez de devoir tenir debout, de devoir me faire soigner de tout ce qu’il m a infligée, alors que lui est toujours en liberté et qu’il n a même pas encore été convoqué ! J en ai assez d’attendre , c’est insupportable ! Personne ne peut imaginer à quel point.
J’en ai assez d avoir peur , de faire des cauchemars , alors que pendant 18 ans j’en ai vécu un. J’en ai assez de voir mon corps se décharner, mon visage se creuser, mes yeux se cerner .
J’en ai assez de masquer ma souffrance, ma peur et mes angoisses derrière un sourire laissant à penser que je vais mieux. Et comme pour mieux convaincre et dissimuler que je suis en train de sombrer , je ne cesse de faire mon clown , de faire rire , de toujours user de mon sens de l’humour, de faire des jeux de mots, des imitations.
L’ humour… La seule chose qu’il n a pas réussi à m arracher ,
C’est ce petit rien , selon les médecins et les psys, qui m’aurait permis de tenir le coup durant tant d’années.
C’est ce petit rien qui serait ma force , ma seule ressource. Qui m’ aide encore a tenir debout. Qui peut croire cela ?
Encore aujourd’hui je me demande comment je fais pour me lever, m’ habiller, aller travailler, me concentrer, être celle qui a toujours fait semblant que tout allait bien et qui ne cessait de défendre et protéger « machin » , mon bourreau, mon assassin !!!
Oui un assassin , car tout ce qu’il m’a infligé, fait endurer, était calculé, prémédité, mûrement réfléchi.
Tous ses mots. Ses actes, ses gestes, cruels ,violents et malsains étaient conscients, sans aucun regret ni aucun remord, bien au contraire. Car non satisfait de m’avoir laminée , la cause était toujours la même : c’était de ma faute, j’avais tort et je l’avais poussé à bout !
Moi qui était à genou, à terre, je l’ai poussé à bout ?
Oui ! « Machin » est un assassin ; il a tout fait pour me tuer et il y est parvenu !
Alors quand sera t-il entendu ?
Je n’en peux vraiment plus ; les médecins, victimologue, psy , me disent qu’il faut du lâcher prise … Oui c’est sûr, je crois que je vais finir par lâcher prise…. Le moyen le plus simple de me libérer de l’emprise diabolique, perverse et tyrannique de « machin » pour qu’enfin je puisse me sentir bien.
Jai tellement dérouillé qu’aujourd’hui je me dis que je préfère mourir debout que de continuer à vivre à genou. S’éteindre petit à petit est pire que tout .
Mieux vaut s’en aller apaisée une bonne fois pour toutes. Fini les peurs, les craintes, les angoisses et la douleur.
Je fais tout pour tenir le coup en attendant que la justice aille jusqu’au bout pour me redonner confiance et réparer mes souffrances.
Je n’ai aucun désir de vengeance ; je veux juste éviter le pire, qu’il recommence.
Le seul moyen de l’arrêter dans sa folie meurtrière et dans sa conviction de toute puissance est que la justice le condamne à enfin prendre conscience qu’il est grand temps qu’il se fasse soigner et j’ose même penser : Qu il soit condamné !
Je m’accorde encore ce droit de rêver que ma cause sera entendue et ce pour toutes les victimes qui n’ont pu l’être soit parce qu’elles ne sont plus là, soit parce qu’ elles n’ont pas pu, alors qu’elles auraient toutes voulu!
Il n’est pas facile d’être une victime , c’ est plus aisé d’être le coupable parce qu’il bénéficie de la présomption d’innocence !
La victime, elle, se sent coupable de son silence !
Moi, Victime, je mène un combat de titan pour tenir chaque instant et lui, coupable, se pavane tranquillement !
Le vent de la vérité va- t- il enfin souffler ou va t’on me laisser crever ?!
Et il pourra alors dire : « Vous voyez je vous l’avais dit, ce n’est pas moi, c’est elle ! Pas étonnant. Je vous l’avais dit : elle est complètement cinglée! » Et là la boucle sera bouclée !