PRÉSERVEZ NOTRE PETITE VIE DE VOTRE VIE DE COUPLE – TÉMOIGNAGE

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Elle a 12 ans. Elle subit le divorce de ses parents. Un divorce très conflictuel. Violent.
Elle, elle demande simplement une chose : avoir le droit de vivre et d’aimer ses deux parents.

« Bonjour Je m’appelle XXX et j’ai 12 ans.
Mes parents se sont séparés il y a 3 ans. Ma famillle s’est déchirée et mes 5 frères et sœurs ont pris partie pour un de mes parents. Pour moi LE cauchemar a commencé parce que sur 6 enfants j’étais la seule à dire que je voulais voir autant mon papa que ma maman que je voulais avoir le droit d’aimer mes 2 parents sans avoir plein de reproches ….. Mes frères et sœur ma Grand mère personne ne comprenait ma position et ma souffrance.Ils ont tenté de me faire changer d’avis 5 interrogatoires où ils m’ont dit que j’allais avoir une mauvaise éducation que j’allais regretté ma décision que je trahissais mon père que je les abandonnais.
C’était si difficile qu un soir à bout de force j’ai pris une lame et je me suis entaillée l avant bras . Rien à changer pour autant je me suis confiée à la CPE du collège qui à téléphoné à mes parents et ça a été encore pire en pression plus LE temps avançait plus c’était compliqué… J’ai écrit au juge j’ai demandé à lui parler J’ai pris un avocat….mais rien ne changeait …..Bien au contraire
Je sais que du haut de mes 12 ans j’ai fait le bon choix Jaime mes parents de tout mon cœur …même si je ne comprends pas toujours leur réaction …Après ma lettre au juge J’ai été obligé d’aller chez ma grand mère qui M à reprochée pendant 15 jours ma décision disant que par ma faute mon père souffrait ….que je devais prendre un partie .. C’était si difficile qu’il y a un mois j’ai DE nouveau pris une lame et à nouveau j’ai entaillé mon avant bras …

J’ai envie DE hurler n’y a t il aucun adulte dans ce monde en capacité de protéger les enfants pour qu’ils aient le droit d’aimer leur 2 parents aucune loi qui puisse nous protéger parce qu’un enfant ne divorce jamais de ses parents pourquoi est ce si compliqué d’avoir LE droit d aimer ses 2 parents ?

Parents ne nous mêlée pas à votre séparation

Préservez notre petite vie de votre vie de couple ….

Madame Buffet j’espère qu’un jour les enfants comme moi n’auront plus à se battre pour avoir le droit d’aimer ses 2 parents s est si difficile qu’il m’est arrivée DE regretter d avoir fait ce choix d’aimer mes deux parents … »

LA VIOLENCE ECONOMIQUE

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La violence psychologique s’accompagne très souvent de violence économique. Le bourreau va s’employer à couper les vivres de la victime, à la déposséder, à l’obliger à des dépenses considérables et des investissements disproportionnés. Il va exercer un chantage à l’argent, tenir les cordons de la bourse comme on tient une laisse, tirant dessus régulièrement pour mieux retenir sa proie. Et il ne supporte pas de devoir quoi que ce soit, à qui que ce soit – que lui soit condamné à payer, il en perd tout contrôle et cherche encore plus à détruire. Il ira jusqu’à renoncer à ses enfants plutôt que de verser un centime, si cela lui est possible.
Et c’est à la victime de régler tous les frais.
L’addition est extrêmement lourde.

La société, qui n’entend pas, n’accompagne pas, ne prend pas en charge ces victimes ou ne propose que peu d’aides, devient complice par défaut des bourreaux. Elle peut bien souvent et par refus de voir, d’entendre et de s’impliquer, aggraver des situations déjà dramatiques.
Les victimes se retrouvent perdues, sans savoir à qui s’adresser. On leur conseille de lancer une procédure. Mais une procédure coûte cher. Très cher. Et dure très longtemps. Qui va payer, pendant combien de temps, et comment ? 2000, 3000, 10.000 €, parfois bien plus. Il faut hypothéquer sa maison, vendre sa voiture, prendre plusieurs « petits boulots », courir, toujours plus, pratiquer le système solidaire encore mal encouragé – et souvent mal connu ou mal perçu.
On dit à ces victimes de se faire aider. Par qui ? A quel prix ? Et dans combien de temps ?
On leur conseille de (re)trouver un emploi. On leur dit RSA, CMU, CAF. On les abreuve d’informations incomplètes.
Et elles se retrouvent à nouveau blâmées, jugées comme « incapables de s’en sortir ».
Il est urgent que la société se réveille. Il est urgent d’aider ces victimes de terrorisme « ordinaire » et à huis-clos, de les considérer réellement comme des victimes, de mettre en place un moyen de les indemniser.
Comme pour la prise en charge des arrêts maladie suite à un burn out / dépression dû au harcèlement au travail, comme pour les victimes de terrorisme, qui peuvent être indemnisées par le FGTI, il faudrait inventer une indemnisation pour ces victimes de violence psychologique dans la sphère privée.

C’est la démarche de l’association CVP de contribuer à faire reconnaître et admettre cette urgence sociale et économique.

Si vous souhaitez adresser un témoignage :

La violence sociale prend également un aspect économique. Beaucoup de victimes se retrouvent sans emploi, sans revenu. Ou elles travaillent avec leur bourreau, pour leur bourreau. Sans être déclarées. Sans reconnaissance sociale et fiscale, sans déclaration à fournir, alors qu’il va leur être demandé un salaire, des revenus, des cautions bancaires… Dépendantes financièrement de leur persécuteur, elles n’ont pas la possibilité de quitter le logement familial. Ce logement peut également être un bien commun, mais elles savent qu’elles vont devoir se battre juridiquement pour obtenir la part qui leur revient. Isolées, elles n’ont pas toujours la possibilité de se réfugier dans leur famille ou chez des amis. Si elles le font, c’est pour un temps très court. Déjà contraintes par la peur de partir, elles se sentent d’autant plus prisonnières qu’elles n’ont pas les moyens de partir.

Il s’agit de femmes, mais aussi d’hommes qui ont perdu leur emploi, qui travaillent en collaboration avec leur épouse, qui se retrouvent écrasés. Qui ont fait confiance, qui ont cru en l’amour que semblait leur donner leur compagne. Biens immobiliers communs, parts de sociétés… Ils ont investi l’argent qu’ils avaient et se retrouvent coincés dans des imbrogliolos bancaires et financiers. Ces victimes restent pour les enfants. Pour ne pas définitivement tout perdre.

Il s’agit encore d’enfants, la plupart du temps adolescents, jeunes adultes, étudiants, qui n’ont pas les moyens de se loger, de régler le coût de leurs études, de leur quotidien. Qui restent sous l’emprise d’un père – ou d’une mère – manipulateur, en espérant que « ça va s’arranger » quand ils auront enfin un travail. Un travail qui ne leur plaira pas, s’ils en trouvent un, mais qu’ils accepteront pour un salaire aussi maigre soit-il, pour fuir.

Il s’agit enfin de ces enfants devenus adultes, encore pris dans un schéma violent où se mêlent culpabilité face à un parent âgé et honte d’une enfance maltraitante, et se retrouvent spoliés, déshérités.

Extrait de Victimes de violences psychologiques : de la résistance à la reconstruction – Anne-Laure Buffet – Le Passeur éditeur

« JE ME SUIS RÉFUGIÉE DANS LE SILENCE » TÉMOIGNAGE

Woman standing behind cloth sheet, silhouette (B&W)

Woman standing behind cloth sheet, silhouette (B&W)

Témoignage reçu suite à l’article « Le bruit est souvent trompeur« 
Très bel article aux mots exacts. Je me suis, comme sans doute beaucoup d’autres femmes, à travers chacune de vos phrases. Victime de violences psychologiques, et physiques, je me suis réfugiée dans le silence. A qui aurais-je pu en parler ?  Débordée émotionnellement, j’ai vécu ainsi entre la souffrance morale, les meurtrissure physique, jusqu’au jour où j’ai eu très peur de lui et comme il l’avais exigé dans un moment d’extrême violence, je suis partie.
Sans aucun moyen financier, je franchissais la porte de cet appartement pour me retrouver à la rue. Durant des mois, j’ai été hébergée, ou je dormais à l’hôtel quand mon RSA arrivait, je me nourrissais de peu, juste pour tenir debout. Autour de moi, aucune aide, les gens m’ont tourné le dos. Je me suis domiciliée auprès d’un CCAS pour recevoir mon courrier, seul élément qui me donnait encore l’illusion d’être humaine.
Un dimanche, j’ai voulu faire cesser cette souffrance insoutenable, ne plus entendre mon désespoir hurler. Vivre ainsi n’étais que survivre, et survivre ainsi n’était pas une vie décente.
J’ai avalé un tube de comprimés. Suicide loupé.
Il m’a fallu du temps et l’amour de ma fille, à qui je cachais tout, pour avoir de nouveau l’envie de vivre. Mais, la mémoire est éternelle. En perdant ma dignité, mon intégrité, j’ai perdu l’espoir. Je me compare souvent à une marionnette au cœur vide.
J’ai porté plainte, puis rencontré le psy de la police, puis celui du tribunal. Depuis je n’ai aucune nouvelle et je pense que mon dossier va rejoindre une énorme pile aux archives.
Pour le moment je vis dans un logement social à la limite de l’insalubrité, je ne mange pas tous les jours. Ma vie se résume à cela et à 59 ans, ce n’est pas grand chose, juste de la médiocrité.

UN EPOUX SOI-DISANT MALHEUREUX – TÉMOIGNAGE

J’ai vécu aussi exactement la même chose: un époux soi disant constamment malheureux,  » en grande dépression » à laquelle je croyais et qui n’était qu’un rempart pour me faire avaler les couleuvres et malveillances, humiliations, dénigrements. Après de nombreuses années de mariage malheureux , l’instinct de survie m’a fait le quitter. Et lui aussi a retourné la situation: c’est moi qui l’ai rendu malheureux, le pauvre! Je comprends parfaitement ce que veut dire la personne  » 2016 « . Hélas il n’y a rien à faire pour ces sangsues de l’amour, sinon fuir. Sans se retourner. Les violences restent cachées, les blessures invisibles, mais pour la société « ils » sont capables de susciter de l’apitoiement. Même auprès de moi, encore aujourd’hui, séparés, il essaye de me faire pleurer sur son sort. Quel comédien, et avec bien peu d’amour-propre.
Oui, notez ce qu’ils disent, j’ai beaucoup écrit et c’est cela qui me sauve : la mémoire de sa volonté de destruction. Je ne suis pas psy et renonce à comprendre quoi que ce soit sur l’origine de ces dysfonctionnements. Regardons avant tout la nocivité d’une telle relation , qui apporte bien plus de tourments qu’autre chose. Qui épuise. Chacun peut prétendre à vivre sans avoir à subir la perversion. C’est le minimum des droits humains, hélas encore seulement privés.
Bon courage à vous tous, surtout toutes bien plus nombreuses…

JE N’AI JAMAIS PENSÉ À PARTIR – TÉMOIGNAGE

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Après des années de « psychothérapie banale », je ne vivais que de « disputes » , de dénigrements, de reproches de mon mari, puis j’ai commencé une thérapie cognitive et comportementale qui m’a permis de m’affirmer, de prendre confiance en moi, de constater que ce n’était pas toujours moi la responsable de ses déboires. J’ai changé sans que je ne m’en aperçoive. Mon mari, lui, l’a bien senti. Je n’ai jamais pensé à partir, encore moins à divorcer. Lui, sentant que mon attitude risquait de s’inverser est parti, en mon absence, vidant la maison. Ce que j’ai découvert en rentrant tard un soir (il m’avait, sous un faux prétexte, fait retenir), voilà le déclic !! J’ai repensé au livre de Marie France HIRIGOYEN sur le harcèlement moral que j’avais commencé à lire 9 ans auparavant sans comprendre. Je l’avais rangé dans la bibliothèque qui venait de s’envoler. Je l’ai racheté et là, j’ai vu ma vie défiler et ENFIN, comprendre ce qui m’arrivait !!! Lors de sa préparation en cachette de son départ, en plus de ses violences psychologiques habituelles (je n’avais connu que cela), il est devenu violent physiquement et m’a frappée. Je n’ai rien dit à personne sur ces moments. Ce n’est que trois jours après son départ et la lecture que je suis allée porter plainte. Et ses agressions ont continué. Pour que j’apprenne, ensuite qu’il était dans les bras d’une autre femme. Le divorce dure depuis 5 ans. Il faut du courage, de la ténacité, de la force pour faire reconnaître que son mari est un bourreau, que « ses preuves » ne sont que mensonges. Je suis, encore hélas, marié depuis 37 ans, et fus sous emprise plus de 40 ans.
Je comprends que Jacqueline SAUVAGE ne soit pas partie ou tout du moins pas complètement, qu’elle est subie tout cela. Je crois qu’il faut l’avoir vécu pour si c’est possible comprendre. Comprendre le déni, l’emprise qui est terrible, CE LAVAGE DE CERVEAU.
J’attends le jugement de mon divorce dont j’ai conscience que je ne gagnerai pas forcément car si la loi promet une formation des policiers, professionnels en tout genre et magistrats, il n’en est rien. Je suis en stand by, m’attendant à tout nouveau mensonge pour influer les juges. Situation très désagréable. Comme l’on me dit : tourne la page. Comment ? alors que j’en suis encore en plein dedans. Le jugement rendu, il faudra la liquidation. Et ensuite, je tenterai de me reconstruire et de prendre ma véritable place aux cotés de ma fille prise en otage par son père. Parfois, j’en arrive à me poser la question si ce n’est pas moi, la méchante !!! Il m’a tellement traitée de folle.
Je suis heureuse pour Jacqueline et ses proches. C’est une belle victoire populaire humaine mais le combat continue pour toutes les personnes violentées.
Merci à Anne Laure et à tou(te)s qui aident et luttent