Mercredi 21 octobre, un petit-déjeuner autour du thème « Mon enfant est manipulé » était proposé à Boulogne Billancourt. Ce thème ayant suscité beaucoup de demandes d’inscription, nous avons été plus nombreux que prévu. Et n’ayant pu répondre favorablement à toutes les demandes d’inscription, une autre date sera proposée début 2016.
De nombreuses questions ont été posées lors de ce petit-déjeuner. L’une, essentielle, synthétisant cet échange : Comment protéger les enfants, comment leur faire prendre conscience de la manipulation ? A cette question essentielle, une seule réponse possible : en parlant. En leur parlant, en leur disant la vérité. Aussi brutale soit-elle à entendre, pour un enfant, et quand bien même il se tait, il se bouche les oreilles, il fait mine de ne pas entendre, il doit connaître la vérité. Elle fait partie de son histoire, de sa construction. Elle est sincère. Et l’enfant sent la sincérité. En étouffant la vérité, en pensant protéger soit par le silence, soit en continuant de dresser le portrait d’un parent parfait alors qu’il est toxique, la sincérité est impossible, et l’enfant le sent. Il en retient que si un de ses deux parents le manipule, lui fait du tort ou du mal, l’autre en fait tout autant soit en étant dans le déni, soit en mentant. N’étant protégé ni par l’un ni par l’autre, il se tournera alors vers le plus fort, le plus convaincant, le plus calme. Or, une personnalité manipulatrice est en apparences forte, convaincante, calme.
Outre les grands principes qui aident les enfants et permettent à un parent bienveillant de le protéger, il faut tenir compte de l’individualité de chaque histoire et de chaque situation. Savoir adapter son langage à l’âge de l’enfant, savoir le ramener au coeur de la discussion, en lui parlant de lui, et non de l’autre parent, savoir lui demander ce qu’il ressent, ce qu’il en pense… Savoir aussi, surtout, qu’un enfant ne répond pas toujours immédiatement, ou positivement, au message bienveillant qu’il va entendre. Mais ce message fait son chemin. Il est difficile, douloureux, car l’enfant doit prendre conscience que l’un de ses deux parents n’est pas un « bon » parent. Il est douloureux également pour le parent bienveillant, qui souhaiterait voir un miracle s’opérer, une transformation radicale se passer dans le comportement de l’enfant. Or, il ne faut pas oublier que face à lui, il a cette machine infernale qu’est la manipulation. Et que s’il lui a été difficile d’y résister, c’est aussi difficile, voir bien plus, pour un enfant.
Au cours de ce petit-déjeuner, comme lors de chaque groupe de discussion ou rencontre, les émotions sont nombreuses et le rire peut s’exprimer ou les larmes couler. « Je me sens moins seule », « Je sors du silence », « Je sais qu’ici je suis comprise, je peux être aidée », « il y a toujours un conseil qu’on peut suivre, une piste de réflexion à explorer »… Ces groupes en permettant l’échange, le partage d’expériences, les témoignages, l’ouverture et la rupture avec l’isolement, permettent d’envisager autrement une situation douloureuse, violente, étouffante.
Merci à tous les participants pour leur confiance.
Le prochain petit-déjeuner aura lieu le mercredi 2 décembre, avec pour thème « La place du nouveau compagnon ».
Informations et inscription :
Merci beaucoup pour ces conseils.
Je suis en train de vivre également une situation très difficile, mon fils est manipulé par son père, pervers narcissique qui a utilisé les failles de la justice pour récupérer mon fils après 16 de procédures judiciaires et de protection de l’enfant.
Au bout de 16 ans de procédures, je suis revenue à la case départ car mon fils, devenu adolescent, mais victime de la manipulation de son père, est parti vivre avec lui avant les 18 ans.
Je suis épuisée. En lisant vos articles et commentaires, moi aussi, je me sens moins seule.
Un grand merci.