LORSQUE LE NOUVEL AUTRE EST TOXIQUE

1779987_10152212663169932_1578744927_nMadame et Monsieur se sont rencontrés, aimés, épousés.
Ont eu des enfants.
Le temps passe… Et comme il est dit dans la chanson, « Avec le temps, …, avec le temps va, tout s’en va… ». On compte les assiettes, on évalue l’état d’un canapé, on se dispute pour un week-end, on ouvre la porte du bureau d’un juge, on jette l’alliance, on pleure, on sourit. C’est fini.

Ces séparations et divorces après quelques années de mariage sont aujourd’hui monnaie courante et il suffit de voir ô combien les tribunaux ne désemplissent pas pour se demander si l’amour ne serait pas devenu qu’un simple produit de consommation.

Je précise que je parle bien ici d’une séparation classique, non conflictuelle, où la tension existe puis s’estompe. Où les discussions concernant les enfants sont sans conflit.
Madame et Monsieur « refont » leur vie.
Madame et / ou Monsieur présentent à leurs enfants un nouvel homme, une nouvelle femme. Et comme il (elle) est maintenant dans leur vie, les enfants vont devoir s’adapter à ce nouvel équilibre.

Ils vont devoir accepter, malgré eux, de nouvelles règles.

Et pour certains, ils vont devoir constater, au nom de l’amour que leur parent porte à cet(te) inconnu(e), que les choses changent…

Heureusement, chaque parent divorcé ne rencontre pas une personnalité toxique.
Malheureusement, certains parents divorcés en rencontrent.
Et comme la personnalité toxique se nourrit de sa proie, elle s’installe bien vite, et commence son travail de vampirisation.
Elle a déjà séduit le parent. Il lui reste à capter les enfants.
Championne en séduction, mensonges, détournements de la vérité, ordres dissimulés, dénigrements au prétexte de motiver, insinuations, critiques fallacieuses formulées avec de grands sourires, la personnalité sème le doute et la confusion.
Le parent extérieur à cela constate des changements. Des changements dans le comportement de ses enfants. Il entend une colère sourde contre cet étranger qui perturbe l’équilibre si difficilement atteint. Ou, au contraire, il n’entend que compliment. L’étranger est tout simplement parfait.

Les enfants en colère s’éloignent peu à peu de leur parent qui a laissé pénétrer un intrus dans la maison. Bien loin de comprendre et particulièrement lorsqu’ils sont petits que l’étranger est dangereux, ils ne vivent que les conséquences de cette « histoire d’amour ». Malgré lui, le parent devenu proie met ses enfants de côté. Malgré lui, il reproduit ce que son nouveau compagnon, ou sa nouvelle compagne, lui dit de faire – ou lui fait comprendre. Malgré lui, il ne réfléchit plus, il ne pense plus, il est conditionné, et les enfants deviennent petit à petit un obstacle dans sa vie. Malgré lui, il voit ses enfants partir… mais soumis inconditionnellement à son nouveau compagnon (ou nouvelle compagne), il ne réagit pas.

C’est l’invasion de l’agresseur dans une famille existant qui détruit ce qu’il en restait : le lien qui semble indéfectible entre parents et enfants. Et le parent soumis, ne comprenant pas pourquoi il perd ses enfants, ne peut que s’accrocher à son bourreau, pour ne pas tout perdre.

Dans l’autre cas, la personnalité toxique aura pour objectif de s’approprier les enfants d’un autre. Jamais avare en séduction, souvent alimentée par une générosité de façade, elle va glisser dans leurs cerveaux en pleine construction que l’équilibre, le bien-être, la sécurité, le bonheur… et l’amour sont auprès du parent (devenu victime) et … d’elle.
L’autre parent est petit à petit dépeint comme un monstre.
Le discours n’est jamais direct. Il ne s’agit que d’allusions, d’insinuations, de remarques faites de doutes, de suppositions. De petits gestes, de soupirs, de réflexions apparemment anodines « Je ne  veux pas m’en mêler, vous n’êtes pas mes enfants… mais si vous l’étiez, j’agirais autrement… enfin, c’est votre mère (votre père)… je n’ai rien à dire… »

La confusion s’installe dans l’esprit des enfants. Pourquoi une personne si gentille mentirait-elle ? Pourquoi une personne si dévouée leur voudrait du mal ? Pourquoi critiquerait-elle leur autre parent, si ce n’était vrai ?
Les insinuations augmentent. « Votre père est alcoolique »… alors au premier verre que le père se versera devant ses enfants, il sera déjà condamné.
« Votre mère est tout de même un peu légère »… et lorsque la mère déjà condamnée sortira, un soir, dîner avec des amis, les enfants seront convaincus qu’elle ne fait que prendre du « bon » temps…

Ces doutes, ce malaise, ces dénigrements conduisant à une perte de repères mais aussi de toute confiance dans le parent-cible, ne se font pas en quelques jours. La personnalité toxique prend son temps. Elle a le temps; Elle a un objectif : détruire. L’autre. Elle a une arme : les enfants de l’autre. Et elle a un pouvoir : sa toxicité sans faille.

Un jour, les enfants, dont le système de pensée s’est dévoué bien malgré eux à la personnalité toxique, s’éloignent du parent devenu cible. S’éloignent et le critiquent. S’éloignent et le détestent. Le jugent. Le condamnent.

Et le parent – victime devient un étranger. Un danger. Qu’il faut fuir…

L’enfant est trop souvent l’enjeu dans ce drame familial. Devenant l’arme dont le parent toxique se servira pour détruire son ancien conjoint, il est positionné de fait en tant que victime. La principale victime est et demeure le parent soumis à la violence psychologique. 
L’enfant se retrouve alors confronté à divers états psychologiques possibles comme le conflit de loyauté et le déni parental. 

©Anne-Laure Buffet

SOUS L’EMPRISE D’UN NOUVEL AUTRE

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Enfants, parents, conjoints… Chacun de ces membres d’une même « famille » peut un jour, malheureusement, connaître une situation d’emprise. Un parent bienveillant ne l’est pas toujours ; un conjoint aimé peut dissimuler sa « vérité » et s’en servir des années avant qu’elle ne devienne claire pour sa proie ; un enfant peut devenir un étranger.

Le schéma est malheureusement souvent classique. Deux personnes. Une histoire d’amour… mais quel amour ? L’un dupé, l’autre usurpateur. Une lente descente aux enfers, faite d’incompréhensions, d’incertitudes, de violences insidieuses, d’actes répétés ayant pour seul objet de mettre à terre la victime. De lui laver le cerveau, ou la décerveler, au point de faire d’elle la marionnette de son conjoint agresseur.
Des enfants pris en porte-à-faux dans cette situation dramatique. Qui croire ?  Qui entendre ? Quel parent devient un repère… et quel repère ? Il est entendu que, malheureusement à nouveau, l’enfant se tournera presque toujours vers le plus fort. Tel que dit par Jean de laFontaine : «  La raison du plus fort est toujours la meilleure » (1) Il convient de souligner l’ironie de la formule, la loi du plus fort souligne bien l’inexistence de loi, et seule la prudence, et non la raison, commande de se résigner à l’existence de ce principe non-écrit. La prudence, la peur, la soumission naturelle à l’autorité parentale, aussi faussée soit-elle.

Pour le parent victime, le drame se joue sous ses yeux : sous l’emprise d’un conjoint toxique, il n’a pas ou plus la force de réagir, de s’opposer, de faire respecter des normes positives, des principes, un équilibre bienveillant et favorable à la construction de l’enfant.
Le conjoint finit parfois par fuir cette situation. « C’était ma seule chance de survie possible. J’étais prête à tout accepter, pourvu que je m’en sorte. Pourvu que je sois tranquille. Je n’ai pas réfléchi. J’ai accepté ses conditions, pour pouvoir divorcer ».
Ses conditions… le plus souvent  quand il s’agit des enfants, ce sera accepter une garde alternée « dans l’intérêt majeur des enfants » et afin d’éviter « qu’ils ne souffrent d’une séparation déjà brutale ».

La séparation est décidée, le divorce prononcé. Il n’est pas possible de dire que la vie reprend ses droits, bien malmenés. C’est une autre vie qui commence, avec ce souci tout autant que cette nécessité d’essayer de se reconstruire.
L’ancien conjoint, malveillant, destructeur, toxique, n’en reste pas là.
L’emprise sur les enfants ne fait que croître.
Les enfants changent.
Leurs attitudes, leurs comportements, leurs regards changent.
Ils s’éloignent, sont distants, méfiants, critiques. Les remises en cause commencent et s’accélèrent.

Le toxique, de son côté, continue de vivre sa « belle » vie.
Et, en bon toxique, il ne le fera pas seul.

Un nouvel « autre » s’installe dans votre vie lorsque la personnalité toxique « refait sa vie ». Il, ou elle, vous sera présenté, ou en tout cas il vous en sera fait le portrait d’une personne parfaite. Qui, elle, fait preuve d’intelligence, de gentillesse, de patience, d’équilibre (pas comme vous, qui êtes sacrément malade). Qui est un répère pour vos enfants. Qui d’ailleurs s’entend très bien avec vos enfants. Et vos enfants ne manquent pas de vous le rappeler.
Qui est cette personne si parfaite, tellement parfaite qu’il vous devient interdit de parler d’elle ? Si vous l’évoquez c’est que, forcément, vous êtes jaloux(se), malade (à nouveau), inconscient(e), et nocif(ve) pour vos enfants qui, comme va vous l’expliquer le toxique, sont enfin (!) heureux.
Qui est cette personne ?

Pour beaucoup de victimes de toxiques, après la séparation, c’est le pire ennemi. La projection de ce qu’elles pensent être leur erreur et leur échec. Une souffrance qui survient en cauchemard la nuit et en obsession dans la journée. Que dit-elle à vos enfants, que fait-elle avec eux ?
Vous n’en saurez rien, ou si peu.
Vos enfants ont la langue muselée.
Votre ancien(ne) conjoint(e) vous tiendra à l’écart de toute circonstance pouvant vous amener à la rencontrer. Au prétexte qu’il veut la protéger de vous, comme il se doit de protéger les enfants.

Cet(te) autre envahit votre vie. Souvent, sans le savoir elle-même. Parfois, en vivant à son tour ce que vous avez pu vivre. Toujours, en étant une nouvelle projection de ce que vous avez déjà subi.

(à suivre, un nouvel article sur le sujet de ce nouvel autre : lorsque le nouvel autre est toxique)

L’enfant est trop souvent l’enjeu dans ce drame familial. Devenant l’arme dont le parent toxique se servira pour détruire son ancien conjoint, il est positionné de fait en tant que victime. La principale victime est et demeure le parent soumis à la violence psychologique. 
L’enfant se retrouve alors confronté à divers états psychologiques possibles comme le conflit de loyauté et le déni parental. 

 

 

©Anne-Laure Buffet

1 Le loup et l’agneau, Jean de la Fontaine

PREMIER GROUPE DE PAROLE

L’association CVP – Contre la Violence Psychologique

vous propose un premier groupe de parole

le DIMANCHE 23 JUIN 2013, de 15 heures à 18 heures.

Cette réunion aura lieu à Boulogne Billancourt (92)

 

 

Lors de la prise de conscience de l’existence d’une personnalité toxique dans notre vie, le réveil et l’envie de s’en sortir ne se font qu’avec un juste et bon accompagnement. Échanger autour de son vécu, de ses expériences, de ses questionnements, des stratégies mises en place, est une démarche importante pour pouvoir progresser positivement et réapproprier sa vie, sa confiance en soi, son quotidien.

 

Déroulement de cet après-midi:

–       Un premier temps sera consacré à présenter l’association CVP et à  faire connaissance. Un portrait des personnalités toxiques et de leurs victimes, ainsi que des victimes collatérales (enfants, entre autres), sera dressé.

–       Un deuxième temps, sous forme de table ronde, sera destiné à présenter des stratégies pour réagir, pour « réveiller sa conscience », pour acquérir quelques réflexes de défense et de réponses.

 

Attention : En fonction de la composition du groupe, et des attentes de chacun, le programme de l’après-midi peut-être modifié.

 

 

Merci de vous inscrire par mail avant le 15 juin auprès de :

 

Vous recevrez alors en retour une confirmation de votre inscription ainsi que l’adresse et le plan d’accès.

 

Amicalement à tous

 

L’association CVP