DES PROFESSIONNELS AU BANC DES ACCUSÉS

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Il y a maintenant plusieurs mois, je publiais sur ce blog « J’accuse ». Reprenant ainsi tant le mot que le célèbre article de Zola, les personnalités toxiques se retrouvaient au banc des accusés possiblement condamnés par un individu, et par la société.

J’oubliais cependant dans cet article une catégorie de personnalités toxiques : les professionnels.
Les médecins, les juristes, les magistrats, les avocats, les médiatiques et médiatisés.
Ceux qui font de la violence et des victimes un fond de commerce, se répandant ici ou là sur les actions et les combats qu’ils vont engager, sans s’y investir au-delà du chèque demandé une fois celui-ci encaissé.
Ceux qui lancent de grandes phrases, de grands discours, mais ne répondent plus au téléphone lorsque la victime, dans l’urgence et l’angoisse, appelle au secours. Appels qui résonnent dans le vide, qui restent sans réponse.
Ceux qui s’insurgent, tempêtent, manifestent, réveillant d’anciennes affaires parfois même sans le consentement des victimes elles-même ou de leurs proches, relançant ainsi leur réputation et leur notoriété mise à l’ombre quelques temps.
Ceux qui ont en carte de visite la souffrance des autres, un militantisme plus convaincant que convaincu, et une parole que peu d’actes soutiennent.

Lors des groupes de parole proposés par CVP, pendant les entretiens individuels, à l’accueil téléphonique, dans les mails reçus, bien trop nombreux pourtant sont ces professionnels qui ont été critiqués par des victimes peu ou pas comprises, mal soutenues, mal défendues, mal protégées, mal orientées.

Très récemment, les réseaux sociaux ont débordés de rumeurs, de bruissements, ou d’accusations plus ou moins directes dénonçant certains professionnels. Il n’est question de nourrir ni rumeur, ni bruit. Il n’est question de dénoncer nommément personne. Ainsi que déjà dit, l’association CVP cherche à accompagner au mieux les victimes qui s’adressent à elle, avec ses ressources, et ses possibilités. Indépendante, sans aucun engagement contractuel avec qui que ce soit, l’association CVP reçoit les plaintes et les angoisses de nombre de victimes.

Particulièrement en ce moment. Et lorsqu’un professionnel, revendiquant son implication juridique soit-disant active dans la défense et l’accompagnement des victimes, arguant tant de ses compétences que de sa « vocation », vient à manquer à sa parole et à son engagement, CVP ne peut que le constater et le déplorer. En cherchant à orienter ou réorienter au mieux les victimes.
CVP s’investit chaque jour dans l’écoute et l’accompagnement des victimes. Et se désole d’en recevoir tant et tant qui, déjà en grande détresse, subissant angoisse et pression quotidiennes, se sentent une fois de plus, très lourdement, dupées.

 

CES PETITS SIGNES QUI VALENT TELLEMENT

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La personnalité toxique impose. Une vie. Des croyances. Des comportements. Un mode de pensée.
Ainsi que des peurs, des angoisses, des doutes, des gestes déplacés, de nervosité, d’agacement, de colère.
Elle observe. Elle sait exactement comment vous allez réagir, et à quel moment. Elle a mis en place un système de boutons sur lesquels elle appuie et qui vous télécommande. Tel silence entrainera ceci ou cela comme conséquences, telle parole provoquera tel état chez vous…

Chacune de vos réactions est comme de la nourriture supplémentaire que vous offrez à ce prédateur (prédatrice). Comme un chat avec une souris, il va jouer avec vous jusqu’à l’obtenir, jusqu’à vous pousser à bout. Et lorsqu’il aura obtenu le résultat escompté, il aura alors tout loisir pour s’en servir contre vous.

Tu vois… tu ne sais pas te contrôler… 
Pour réagir ainsi, tu dois être malade…
On ne peut décidément rien te dire, tu ne comprends rien…
Pourquoi tu pleures ainsi ? C’est la vérité qui te fait peur ? …

En revanche ce que la personnalité toxique ne comprend pas, ne supporte pas, c’est que ses attaques, ses accusations, ses critiques, restent sans réaction et sans réponse de votre part. 

Quand on ne vit plus avec la personnalité toxique, lui offrir le plus possible le mur du silence s’apprend, se met en place, et permet de créer et de conserver une distance protectrice pour la victime… et destructrice cette fois pour la personnalité toxique qui ne sait plus sur lequel de ses fameux boutons appuyer pour vous faire réagir.

Quand la vie est commune, c’est en apprenant à se montrer le plus neutre et le plus froid possible que l’on provoque chez la personnalité toxique un doute immense : y-a-t’il encore emprise ? Bien sûr, elle va tout faire pour maintenir cette emprise. Il faut lutter chaque jour, et en premier lieu avec soi-même, pour conserver le cap et sa ligne de conduite.

Quelques petits gestes et attitudes qui déstabilisent une personnalité toxique :

– Croiser les bras quand elle s’adresse à vous. Cette attitude presque professorale, tout autant que protectrice, l’agace sans que cela puisse vous êtes reproché. Vous croisez les bras ? Oui… vous détestez avoir les bras ballants quand on vous parle

– Regardez-le (la) quand il (elle) vous parle. Non pas dans les yeux, mais entre les deux yeux. La personnalité toxique (comme n’importe quel interlocuteur) aura le sentiment que vous la regardez dans les yeux. Vous, vous ne verrez pas son regard, mais vous donnerez le sentiment de ne pas vous en détourner.

– Soyez le plus bref(ve) possible dans vos réponses. Un « oui » ou un « non » sont suffisants. Si la personnalité toxique vous demande de développer vos propos, contentez-vous de lui dire que vous avez déjà répondu.

Ces petites attitudes vont peu à peu devenir automatiques. Et vous redonner confiance en vous, puisque l’ascendant de la personnalité toxique va être affaibli.

©ALB

SAVOIR MANIPULER LE MANIPULATEUR

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Quand on parle de contre-manipulation, il s’agit le plus souvent de se servir de la technique dite « du brouillard ». Cette technique utilise des modes de communication floue et superficielle, et consiste à ne pas s’engager. Elle est largement utilisée par le manipulateur lui-même. Elle l’est aussi par les personnes « indifférentes » à la manipulation. Sans vraiment s’en rendre compte, les « indifférents » utilisent cette technique intuitivement.

La contre-manipulation, cependant, nous permet d’élargir le champ de nos possibilités au-delà de la technique du brouillard. Contre-manipuler consiste à s’adapter à chaque instant au manipulateur pour s’en protéger. Certains moments sont propices à une réponse humoristique, d’autres à une réponse ironique, ou encore à une réponse ferme de refus et non plus à une réponse vague ou brumeuse. Il nous faut alors être vigilant, car cette démarche n’est pas naturelle pour la plupart d’entre nous et demande de gros efforts au système nerveux. Vous l’aurez compris, la contre-manipulation est le plus souvent verbale.

Les personnalités toxiques n’ont jamais appris la manipulation dans les livres.
De même, nombreux sont ceux qui savent contre manipuler sans avoir acquis la technique, sans avoir suivi de formation pour cela; ils l’ont acquise spontanément très jeunes ou par expérience au cours des années (à cause de la présence de manipulateurs dans leur entourage). Dans les deux cas, leur attitude et formes de réponses sont identiques.
Contre-manipuler est une technique. Votre but sera de répondre comme si vous étiez indifférent. Faites en sorte qu’il le perçoive ainsi. Le manipulateur joue avec les mots et l’ambiguïté de leur sens. Il a confiance en leur pouvoir. Utilisez les mots et vous serez sur le même terrain.
Les mots justes ne venant pas spontanément dans le contexte d’une communication aussi détournée, il est bon de reconnaître d’avance ceux que vous pouvez exploiter.
L’évaluation de vos efforts en contre-manipulation ne se fait pas au coup par coup. Ce n’est pas parce qu’il a eu le dernier mot ou qu’il semble persuadé qu’il a raison, malgré vos réponses logiques et détachées, que cela ne marche pas ! Les résultats de vos nouvelles attitudes seront visibles au bout de quelques mois seulement. Il est donc primordial de ne pas baisser les bras au bout de deux semaines sous prétexte que le manipulateur continue de tenter auprès de vous ce qu’il a toujours réussi à faire.

Des expressions répertoriées sont des réponses de protection contre des situations ou remarques manipulatrices.

– C’est votre opinion

– Vous (on) pouvez (peut) le penser (le « on » est toujours préférable car il ne peut jamais être considéré comme agressif)

– Vous (on) pouvez (peut) le croire

– C’est ton (votre) interprétation

– Vous (on) pouvez (peut) le voir sous cet angle

– Vous le voyez (prenez) comme vous voulez

– Vous avez le droit de le penser

– Je peux vous dire oui si c’est ce que vous voulez entendre

– Si vous le dites (le pensez)

– C’est une façon de voir

– Oh! On parle souvent de choses que l’on ne connaît pas… (le manipulateur va s’interroger sur l’éventuelle présence d’un sous-entendu.)

– Vous ne voyez qu’une partie des choses, c’est normal

– Quand on ne sait pas, on peut toujours se l’imaginer

– J’ai une opinion différente, mais c’est possible

– C’est vrai (c’est exact…) : une telle réponse met fin à la discussion

– C’est exact

– N’est-ce pas ?

– Cela peut arriver

– Je n’ai pas le don de voyant (ironie)

– Il faut savoir l’être parfois

-Et encore, vous ne savez pas tout (attention : le manipulateur est alors amené à vous demander si VOUS, vous savez autre chose)

– J’ai dû prendre modèle sur quelqu’un  (réponse possible : que sous-entends-tu ? qui est ce quelqu’un ? )

– Cela m’amuse de faire comme tout le monde justement

– Tout le monde le sait

– Cela dépend

-Ce n’est pas moi qui en parle apparemment

-C’est trop facile

-Me dire cela à moi

– Cela ne prend pas à tous les coups

– Chacun ses goûts

– Il en faut de tous les goûts

– Moi j’aime c’est le principal, non?

– L’habit ne fait pas le moine

– Mais je suis bien dans ma peau

– Tout dépend de qui le porte

– C’est vrai que cela ne vous irait pas

– J’aime l’originalité

– Et oui! Je ne fais rien comme tout le monde

– Cela fait mon charme

– Mes amis (mon conjoint) m’aiment ainsi

– Nul n’est parfait n’est-ce pas !

– À chacun son style

– Oh! C’est aimable comme réflexion !

– Ne vous inquiétez pas pour moi

– Les conseils sont toujours utiles

– L’avenir nous le dira

– Qui vivra… verra

– Cela sert parfois

– À chacun ses expériences

– Qui ne tente à rien n’a rien

– Oui, je n’y avais pas songé

– Merci de me le dire

–  Certes

– Je n’en doute pas

– Ah bon…

– Tout à fait

– Souvent, effectivement

– Certainement

– J’espère bien

– Tant pis

– C’est dommage

–  On ne peut pas toujours avoir tort

– « On », c’est vous ?

– Nous ne connaissons pas les mêmes « on »

– Croyez-vous ?

En bref, faites en sorte que votre comportement soit celui d’un indifférent. Le contrôle de soi est nécessaire et ces consignes représentent des balises à tout débordement d’émotions négatives pour vous.

©ALB