Le témoignage ci-dessous a été communiqué à l’association CVP par une victime de violence conjugale, psychologique, physique, sexuelle, économique. Les victimes sont au nombre de quatre : elle, et ses trois enfants. L’incompréhension des forces de l’ordre, des magistrats, des avocats, l’absence de soutien, l’abandon manifeste de la société, l’ont conduite à une situation de précarité à laquelle s’est ajoutée une détérioration de son état de santé et des manifestations invalidantes et douloureuses.
Cette situation n’est pas unique.
Cette situation traduit le manque de temps, de moyens, de formation, d’implication des professionnels.
Cette situation met en danger non seulement des familles, des enfants, mais l’équilibre de la société fondée sur des valeurs piétinées chaque jour, à huis-clos, dans les commissariats, dans les bureaux des professionnels, dans les tribunaux et salles d’audience.
Et il est à craindre que si personne ne réagisse, cela n’aille qu’en se dégradant encore plus.
A celles et ceux qui pensent que la justice, le droit et le respect de la vie humaine sont des valeurs essentielles à respecter, je dis : Ne baissez pas les bras. Ne soyez pas innocents. Il faut se battre et continuer se combat, chaque jour.
Anne-Laure Buffet, Présidente de l’association CVP – Contre la Violence Psychologique
J’ai été mariée 13 ans à un pervers manipulateur.
J’ai rencontré M. en mai 1989. Il effectuait son service militaire dans la ville où je vivais.
Il faisait un « service long » et je devais entrer dans l’armée, aussi je suis allée à la caserne qui organisait un week-end porte-ouverte. J’étais en compagnie de ma soeur cadette et nous nous sommes très vite faites abordées par un groupe de jeunes militaires. Parmi eux, il y a avait M.
Je lui trouvais beaucoup de charme, il était de plus souriant et il avait beaucoup d’humour.
Il avait 21 ans et moi 22.
Nous nous sommes très vite mis en couple (4 mois après notre rencontre). Je l’ai fait entrer dans l’agence de voyages où je travaillais. Il est devenu G.O , tout en préparant son concours de gardien de la paix , pour lequel je l’aidais à se préparer.
Il venait d’un milieu modeste, d’une famille recomposée. Ses parents avaient divorcés alors qu’il avait 6 ou 7 ans et sa mère s’est très vite remariée avec un « célibataire endurci » plus âgé qu’elle. J’apprendrai bien plus tard que son père biologique avait été évincé de sa vie.
Je venais d’un milieu aisé, avec une fratrie de 7 enfants, mes parents sont restés mariés 66 ans jusqu’à la mort de mon père en septembre 20xx.
M et moi nous sommes mariés en mai 1991 et notre 1er enfant est né en février 1992.