… faites aux femmes, mais pas qu’aux femmes.
Faites aux hommes aussi.
Aux enfants. Aux enfants, filles et garçons, qui un jour seront des hommes, des femmes , des parents peut-être, des conjoints, des citoyens et des citoyennes.
Journée de lutte contre les violences, psychologiques, physiques, sexuelles.
Et la violence psychologique se décline presque toujours ainsi : psychologique, physique – car même en l’absence de coups portés, le corps en reçoit, le corps souffre, le corps est meurtri, parfois durablement. Violence sexuelle, quand l’inceste s’inscrit dans cette emprise, lorsque l’incestuel embrouille, trompe, trahit la confiance naturelle d’un enfant pour son parent, quand cet enfant est interdit de repères.
Ces enfants grandissent dans un climat conflictuel, violent. Ils en sont témoins et/ou victimes. Quoiqu’il en soit, ils sont TOUJOURS exposés. Exposés, et tellement peu entendus. Tellement peu soutenus. De ces phrases stupides telles que « il oubliera en grandissant », à « avec le temps il saura pardonner », à ces décisions implacables, accusatrices et déresponsabilisées « dans l’intérêt majeur de l’enfant monsieur et madame sont invités à réinstaurer une communication saine »… Et comme dirait Pilate « Je m’en lave les mains ».
Or, ces enfants exposés, qui voient, entendent, supportent, subissent, se mettent en danger, ces enfants qui, parfois dès le plus jeune âge, peuvent être séparés d’un parent bienveillant, le temps d’une procédure, ou pendant un temps bien plus long, ces enfants qui sont confiés à la bienveillance d’éducateurs, de foyers, de décisions arbitraires prises en fonction de dossiers, d’expertises rédigées rapidement, après un, deux, parfois trois rendez-vous, ces enfants encore dont la parole est truquée, manipulée pour servir la cause d’un parent toxique, que vont-ils devenir ? Comment vont-ils, comment peuvent-ils se construire ? C’est l’inquiétude majeure de ces parents bienveillants, ces parents qui veulent protéger et sont démunis, face à l’incompréhension d’un système souvent débordé, largement enraciné dans des principes, et qui, toujours comme Pilate, semble faire de son mieux, sans jamais s’impliquer.
Or, ces enfants, c’est notre société de demain. Qui va se construire sans repères, sans valeurs, sans principes, si nous tous laissons faire. Si nous restons à constater les errances judiciaires, les silences des professionnels, les bras baissés et les incompréhensions des diverses instances en jeu.
Bien sûr, plus que jamais, particulièrement dans ces périodes dramatiques que nous traversons, il faut écouter, entendre, s’entre aider, porter secours. Aux femmes et aux hommes en souffrance, en danger. Et à leurs enfants, qui ne sont pas protégés. Et qui, victimes aujourd’hui, peuvent le rester, bien trop longtemps.
Le 25 novembre, c’est sur ce thème : les conséquences sur les enfants, que j’interviendrai lors du colloque « Guerre et paix dans les familles », à l’espace Landowski, Boulogne Billancourt. Informations et inscription (gratuite) :
©Anne-Laure Buffet