Il est bien loin le temps où chaque être humain n’était pas en permanence relié à l’autre.
Aujourd’hui, ordinateurs, tablettes, téléphones, montres pour certains, que sais-je encore, nous « permet » d’être en contact 24h/24 avec nos « amis ». Nos « contacts » Nos « relations ». Et le virtuel y a une bonne part. Entre les réseaux sociaux, les mails, les forums, les sites de rencontre divers et variés, le sentiment de solitude peut vite disparaitre, laissant la possibilité illusoire de pouvoir parler à quelqu’un, facilement.
Et plus la personne se sent seule, plus elle va chercher à se relier au monde. Sans le connaitre, sans le voir, sans échanges réels, sans la voix ou le regard, bien souvent. L’écrit prédomine.
La personnalité toxique fait partie de ces vampires du net qui vont y chasser leur proie. Sachant manier à merveille l’art de la séduction, elle aguiche, appâte, intrigue, puis retient. Le petit point vert de Facebook (Ah ! Il / elle est connecté(e)…) est entre autres l’ami, ou l’ennemi, de la victime. Lorsqu’il s’allume, le sourire revient. Il/ elle est là… le dialogue est possible. La future victime l’est déjà de cette connexion voulue ou repoussée par l’agresseur.
Trop heureuse de pourvoir échanger, elle va se livrer, se confier, se croyant protégée derrière son écran, imaginant que son interlocuteur ne devine rien d’elle sauf ce qu’elle en dit, pensant ne pas lui ouvrir grand la porte.
C’est FAUX.
La personnalité toxique décortique, analyse, déduit et comprend. Bientôt, elle sait où vous habitez, ce que vous mangez, à quelle heure vous vous levez, ce que vous faites en vous couchant, ce qui vous fait sourire ou pleurer, ce que vous ferez le week-end prochain. Elle connait le nom de vos amis, pose un jugement sur eux, selon ce que vous racontez, vous conseille, vous oriente et vous console.
Elle vous laisse des messages anodins. « Pas en ligne ? Dommage, j’avais envie de te parler… Pas là ? Tu me fais signe dès que tu te connectes ?… »
Elle vous rend dépendant de ces messages.
Parallèlement elle semble s’intéresser à vous. Elle vous parle de vous. De votre vie. Elle brode autour de ce que vous lui avez dit.
Vient parfois le jour où vous ne voulez plus lui parler, ou moins. Ou une petite remarque de sa part, une petite critique, tombent « J’ai attendu que tu te connectes, tu m’avais dit à minuit… tu aurais pu juste m’envoyer un message pour me dire que tu ne serais pas là ce soir… C’est pas grave, mais préviens-moi, je en savais pas si tu allais bien. Et si je devais m’inquiéter, je n’ai personne à joindre pour avoir de tes nouvelles… »
Vous êtes mal à l’aise, vous vous sentez coupable, vous êtes gêné(e), vous ne savez pas quoi dire.
Vous rappelez que tout de même, il s’agit de votre vie, vous êtes libre.
Alors l’agresseur continue… Il ne fallait pas dans ce cas lui parler autant. Il ne fallait pas le prendre pour un jouet. Il ne fallait pas s’en servir en bouche-trou.
Culpabilisation, quand tu nous tiens….
©Anne-Laure Buffet
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