J’AI COMPRIS QUE JE NE VEUX PAS ME SUPPRIMER

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Témoignage reçu en consultation, porteur d’espoir et de « hâte de vivre »…
Je lis et relis votre article posté le 16.02.2014 « dites-moi, c’est bien un PN? » et m’y retrouve bien. J’ai lu également l’ouvrage « Les pervers narcissiques » de Jean-Charles Bouchoux. Plus encore que la compréhension (si possible soit-elle un jour) du comportement de cette personne qui m’a fait souffrir et qui m’a conduite à cette nécessité d’être à ce jour aidée, je suis dans la démarche de chercher à comprendre ce qui m’a conduite à accepter cette relation pendant ces quatre années …
Le témoignage publié sur le blog le 19.02.14. (1) est saisissant de réalité et de similitudes avec ce que j’ai pu vivre.
Je comprends à ce jour beaucoup de choses non pas sur lui, mais sur moi. A la question redondante « pourquoi moi, pourquoi ai-je permis cela, pourquoi suis-je dans une grande difficulté de reconstruction », je commence, grâce à vous, grâce à mes proches, grâce à la « violence » que je me fais chaque jour pour mettre une pierre après l’autre … je commence à comprendre …
Je pense avoir un degré de tolérance trop élevé à la violence quelle qu’elle soit. Mon côté « rebelle » et téméraire  vient du climat de violence dans lequel j’ai évolué plus petite. Les gifles de ma mère, les coups de mon père, les griffures et tirages de tignasse de ma soeur m’ont forgés une carapace extérieure qui m’a permis de montrer une femme qui n’a pas peur, voire qui, pour tenter de déstabiliser mes « agresseurs », est allée jusqu’à tendre avec arrogance l’autre joue quand je venais de m’en prendre une.
Quand je disais lors d’un entretien téléphonique « j’aurais préféré (si on peut préférer cela) les coups physiques de cette homme, j’en reste convaincue. Je n’avais pas pris à ce jour la mesure de ma ‘pseudo » capacité à gérer cette violence… car la violence des mots et des comportements que Mr a eu m’ont en fait « lobotomisée ». J’en conclue peut-être un peu rapidement je suis suis plus costaud face aux coups physiques car on y met de la glace, un pansement on peut « matérialiser » la « guérison » contrairement aux maux psychologiques.
Je connais pourtant mes limites, chaque fois que je tentais de les exprimer ou les faire respecter, tout le processus de culpabilisation et autres subterfuges m’ont été renvoyés tel un boomrang en plein visage. Je n’ai pas réalisé … Une baffe, un poing aurait été plus claires.
Je sais que une des tactiques adorées des MPN (si Mr en est un (politesse) … mais je n’ai plus de doute à ce jour) est l’identification projective … et donc … aujourd’hui j’essaie de me débarrasser de ces comportements qu’il m’a attribués : – tu es dépressive (mais aujourd’hui je le suis oui en effet)
– tu te victimise (oui …)
– tu n’es jamais satisfaite (oui en effet je ne peux l’être actuellement)
– tu es manipulatrice (oui je m’y suis essayée face à lui)
– tu es vindicative (oui, j’ai souvent une opinion et la revendique)
– tu utilises ton fils comme moyen de me faire souffrir (oui sans doute doit-il souffrir de l’absence de mon fils, mais il n’a pas su apprécié à sa juste valeur NOTRE présence dans sa vie (je dis NOTRE car à ce jour mon fils est indissociable de ma personne dans cette situation : j’estime qu’il est mauvais pour moi, il l’est davantage pour mon petit de x ans incapable de se prémunir des comportements de cette personne.)
J’ai coupé tout contact, avec cet homme, et chaque jour est une victoire, mais comment peut il être compliqué de couper avec un homme qui m’a fait tant de mal??? Une part de moi est masochiste? Le binôme névrosée que je suis et MPN qu’il est s’auto-alimente … mais pourtant je me bats, m’agite dans tous les sens, pleure, me mets dans des états d’une incroyable violence envers moi même … non pas parce qu’il me manque, mais pour me débarrasser de ce costume qu’il m’a fait porter … je sais que je ne suis pas tout cela et pourtant je dois me battre pour enlever cela de moi.
J’ai compris que je ne veux pas me supprimer, je veux que cette souffrance cesse et dans des moments de crise (doute, angoisse, etc) je me dis que vite vite vite pour arrêter d’avoir ces ressentis il me faudrait disparaître… et paradoxalement … j’ai hâte, mais hâte de VIVRE ou revivre loin de lui, loin de sa famille, loin des mensonges, loin des ses amis tous englués aussi dans ses délires … j’ai beaucoup d’amour et de tendresse à offrir et plus que d’en recevoir, j’ai envie d’en donner, d’une à mon enfant mais aussi à un homme qui appréciera de recevoir.
La vérité, ma vérité, c’est que dans cette relation j’ai donné, donné, donné … et non pas que je n’ai rien eu en retour (car il a su me couvrir de tendresse à certains moments) … lui n’a rien pris… je comprends que je ne pouvais me satisfaire d’une relation où je donne mon affection et mon amour à une personne qui ne peut pas l’accepter. Il en demandait toujours plus et plus j’essayais de donner, plus je m’épuisais car cela ne suffisait jamais.
Le plus beau dans une relation amoureuse, je crois, c’est de partager ces sentiments et savoir que sa moitié s’en ressent d’autant plus épanoui.
Plus je me suis engagée dans la relation, plus son comportement à dégénéré là où normalement le couple doit se solidifier et être épanoui.
Je réalise que DE TOUTE MANIÈRE tout ceci était voué à l’échec … juste je me disais que je n’aurais sans doute pas mieux?! Mieux que rien de sincère? Pas mieux que des tiraillements quotidiens entre mes valeurs, mes limites et les siennes?! Pffff quelle idiote ! Peut-être ai-je besoin de me dire cela mais question sentiments, sincérité et affectif il ne m’arrive pas à la cheville et même je vais être arrogante … c’est de la confiture donnée aux cochons … à un cochon!
Mais je suis aussi consciente qu’il est en souffrance et lui, le pape ou le voisin je ne supporte pas d’assister les bras ballants à la souffrance d’autrui… mais je rends mes armes… pour pouvoir être guidé, soutenu, aidé … d’abord faudrait-il le vouloir et ne pas dire « je vais bien tout va bien … c’est toi ma chère qui est malade ».
Je le laisse finalement face à sa vie, sa réalité telle qu’il a envie de se la dessiner … tout en ayant conscience qu’il refera du mal et que s’il ne trouve pas preneur rapidement il retournera ce mal contre lui même. Dans tous les cas loin de moi cet homme que je n’ai même jamais trouvé beau, qui semblait juste charismatique et qui ne l’est pas pour un sous… j’associe cette relation à un mirage…j’ai vu en lui ce que je voulais y voir et non pas ce qu’il était…
Là est un de mes point faible … ne plus manquer de lucidité et de voir en quelqu’un ce qu’on a envie d’y voir … mais ouvrir simplement les yeux… avant d’envisager quoi que ce soit…
À mercredi.
(1) Je crois être issue du premier cas : absence d’attachement.
Résultat, lutter depuis la petite enfance pour montrer et démontrer qu’on existe.
Rechercher à se faire remarquer pour se faire aimer ou apprécier.
Devenir perfectionniste en tous domaines pour y arriver.
Rechercher l’affection dans l’animal, parce que du côté humain, c’est plus difficile.
Et tout ça ? toujours ce manque d’amour qui nous fait passer pour un être éternellement insatisfait aux yeux des autres. Cette recherche d’amour et cette fragilité qui m’a fait tomber pieds et poings liés, la tête la première, dans les filets d’un PN.

Une réflexion sur “J’AI COMPRIS QUE JE NE VEUX PAS ME SUPPRIMER

  1. J’en avais omis ce paradoxe dans la liste : envie de disparaître et envie de vivre,
    heureusement le second prend le dessus désormais
    merci

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