Je tiens tout d’abord à remercier les participants à ce groupe de parole pour leur présence, leur écoute, leurs partages ; pour les moments difficiles, mais aussi pour les sourires qui ont ponctué l’après-midi. Pour leur générosité ; et surtout, pour leur combativité et leur envie d’avancer en comprenant et en surmontant des souffrances vécues.
Les groupes de parole ont entre autres pour objectif de sortir de l’isolement dans lequel plonge la relation toxique, que ce soit avec un conjoint ou un parent. La démarche consistant à s’informer, à prendre contact, puis à venir participer est loin d’être banale.
La victime, en souffrance, se sent le plus souvent « différente », incomprise. Elle culpabilise en ayant peur d’envahir ses proches, de ne pas être crue, de ne pas être acceptée. Elle même a souvent du mal à mettre des mots sur ses ressentis.
Comme le dit une victime : « Cet isolement, ça fait très longtemps que plus ou moins consciemment j’essaie de le briser, en recherchant à quelle catégorie, définition, trauma, identité, voire pathologie, je peux bien me rattacher… Quel peut bien être mon problème en somme… Au moins, j’ai vu que ne serait-ce que ce sentiment d’isolement et de culpabilité de sa propre souffrance peut être partagé avec d’autres personnes.»
Ce groupe a réuni des «anciens », et de nouveaux participants. L’une des forces de ce groupe est de permettre à tous d’y participer, homme et femme, jeune ou moins jeune, victime encore sous emprise ou sortie de cette emprise mais encore en plein questionnement. Le point commun à tous est la volonté d’avancer malgré la relation vécue, de comprendre, de s’exprimer, et de trouver des réponses.
Une remarque, avant de démarrer ce compte-rendu : il y est question d’enfants. Il faut entendre par « enfant » celui qui a un âge d’enfant. Mais aussi de manière plus générale, tout enfant, c’est à dire tout être humain, quel que soit son âge, dans sa relation avec son parent. La prise de conscience et son expression se manifestent le plus souvent à partir de l’adolescence. La mise en place d’une démarche pour mettre un terme à une relation avec un parent toxique n’est souvent possible qu’à l’âge adulte. C’est pourtant bien un enfant qui va l’entreprendre…
Le thème du groupe du 11 janvier était : Parents toxiques – Enfants en souffrance. Parmi les participants, certains sont parents, conjoints ou anciens conjoints de personnalités toxiques ; d’autres sont enfants de ces personnalités. Chacun arrive avec sa propre expérience, son vécu, sa compréhension vis-à-vis d’une histoire personnelle et familiale.