L’une des nombreuses conséquences d’une relation toxique est la dévalorisation complète de la personne qui se retrouve sous emprise.
De là, l’estime de soi, la confiance en soi, diminuent radicalement, voir disparaissent. Devant le miroir, la personne sous emprise ne voit rien, qu’une personne transparente, sans intérêt, sans ambition, sans capacité, sans valeur… telle qu’elle a été « formatée » par la personnalité toxique.
En société, elle ne prend pas la parole, elle n’agit pas, elle attend.
Elle devient passive.
Elle pense avoir perdu tout intérêt.
C’est ce qu’elle pense.
Que ce soit pour des conseils, ou pour un accompagnement individuel, nous recevons chaque jour au sein de CVP des témoignages dans ce sens. Les groupes de parole offrent la possibilité, sans être une thérapie, de partager des expériences, des épreuves, des moments de vie. De se sentir moins seul(e), moins incompris(e). D’apprendre à être de nouveau une personne, bien vivante.
Les accompagnements individuels permettent d’effectuer un profond travail sur l’estime de soi. Il est indispensable de la retrouver pour pouvoir avancer, se sortir de la relation d’emprise, être à nouveau maître de soi, de ses choix, de sa vie.
Ainsi, en accompagnement individuel, j’entends souvent cette phrase :
– Je ne veux pas sortir de chez moi. Je ne veux pas me retrouver seul(e) face à un groupe. Je n’ose pas.
– Pourquoi n’osez-vous pas ?
– J’ai honte. Que vont penser ceux qui vont me voir, si je vais seul(e) au café, au cinéma (…) ?
Que vont imaginer ceux qui vont me voir, si je vais seul(e) au café, au cinéma (…) ? Que vont-ils penser ? Rien du tout.
Le comportement et les mots de la personnalité toxique entraîne différents troubles comme celui de l’anxiété sociale. Selon le DSM IV, il se caractérise par :
– une peur marquée et insistante d’une ou plusieurs situations sociales
– attaque de panique liée à l’exposition à une situation sociale
– la personne anxieuse reconnaît la nature excessive ou déraisonnable de ses craintes
– la situation sociale redoutée est évitée tout en imposant une grande détresse
– la vie quotidienne est « empêchée »
Le regard des autres est vécu comme un jugement négatif, une critique. « Si je suis seul(e), c’est que je ne mérite pas d’être à deux. »
La cause de cette pensée contraignante, de cette croyance limitante ? La perte en partie ou totale de l’estime de soi.
Il ne s’agit pas ici de dire : « Quittez la personnalité toxique et votre confiance en vous reviendra. »
Il s’agit de comprendre que si la confiance en soi n’est plus, c’est une des conséquences de la relation vécue avec une personnalité toxique. Mettre fin à cette relation, donc stopper le schéma de « décervelage » mis en place par cette personnalité toxique, est le premier pas pour se sortir de l’emprise et se « retrouver ».
Au sein de CVP, nous proposons des accompagnements individuels permettant ce travail. Diverses méthodes, divers systèmes mis en place permettent de le faire et de sortir de son isolement, de son enfermement psychologique, et souvent réel, vécu comme tel.
Et le premier pas, à chaque fois, est dans la libération de la parole, et l’écoute qui lui est offerte.
©Anne-Laure Buffet
C’est tellement important d’être comprise
il est rassurant et nécessaire pour ce restructurer de savoir ce que l’autre « le PN » recherche chez nous » les proies »,
des qualités d’âme.
Parce qu’après son passage nous sommes si ruinées si anéantie que nous oublions qu’un jour elles nous aient appartenues.
merci pour votre message.
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A reblogué ceci sur runglaz.
L’une des choses qu’il faut commencer à se dire, je crois, c’est que si le (ou la) pervers s’est emparé de nous, c’est parce que nous en valions la peine.
Ce n’est pas un être médiocre ni apathique dont il a besoin, mais de quelqu’un de bon, de brillant, rempli de tout ce que le pervers n’a pas justement.
Comme un parasite, il pompe nos qualités en tentant de faire croire à la ronde qu’elles sont siennes et surtout nous laisser penser au fil du temps que nous en sommes démuni(e)s.
J’ai eu personnellement la chance d’avoir eu des enfants qui m’ont toujours rassurée, toujours valorisée.
Combien de fois suis-je allée les voir pour leur demander : « Est-ce vrai que je suis hystérique » ? « Est-ce que réellement vous avez peur de moi » ? « Est-ce que je suis vide ? Creuse ? minable » ?
Et à chaque fois ils me renvoyaient l’image de mon humanité, de ma volonté d’être juste et bonne. A chaque fois leur amour pour moi me ramenait à plus d’estime envers moi-même.
Je sais que tout le monde n’a pas cette chance et j’en suis vraiment triste pour eux(elles).
L’estime de nous, c’est bien sûr la première chose que le pervers va piétiner parce que justement,si on s’estimait, on ne supporterait pas d’être traité(e)s de la sorte !!
Une fois qu’on est parvenu à se soustraire des griffes de notre bourreau, il faut se dire qu’on vaut la peine, qu’on a vaincu le monstre, qu’on l’a fait sans devenir un monstre à notre tour.
Il faut s’aimer comme on aimerait sa (son) meilleur(e) ami(e)…
Il faut être bon(n)e avec soi-même.
Nous méritons d’être heureux, sans autre raison que ce droit fondamental au bonheur que nous devrions tous avoir.