Vous avez compris. Vous avez réagi. Vous avez mis fin à une relation toxique. Vous avez quitté votre conjoint. Vous êtes prêt(e) à entamer une nouvelle vie, et vous espérez que dans cette nouvelle vie, l’amour y aura encore de la place.
Vous faites une rencontre. Vous vous sentez prêt(e) à cette rencontre.
Vous voulez faire confiance. Vous vous sentez prêt(e) à faire confiance.
Vous vous faites aider par un thérapeute, vous parlez avec votre famille, vos amis.
Vous ne voyez pas les ombres qui rôdent.
Mettre fin à une relation toxique, ce n’est pas uniquement dire « stop ». Ce n’est pas quitter la personne, matériellement, prendre « ses cliques et ses claques », et pouvoir dire haut et fort que cette personnalité toxique peut aller se faire pendre ailleurs, que vous avez compris compris et que vous êtes prêt(e) à passer à autre chose.
C’est avant tout avoir fait un travail de deuil complet de ce qu’a été cette relation, de ce qu’elle a entraîné. Il faut retrouver confiance en soi. Il faut consolider cette confiance en soi, la rendre effective, la valoriser. C’est une dépense d’énergie à fournir régulièrement, indispensable pour franchir un cap.
C’est également un travail de renoncement. La personnalité toxique a mis sous emprise entre autres grâce à la critique et au dénigrement. Lorsque la victime se « réveille », elle comprend que tout ce qu’elle a entendu était destiné à l’écraser, mais est FAUX. Il lui vient alors un besoin humain, mais vain, de se justifier. De conserver un lien dangereux avec la personnalité toxique, pour prouver qu’elle n’est pas la pauvre petite chose que le « bourreau » a laissé entendre.
C’est encore se méfier de ses propres interprétations, de ses assimilations. Il faut se séparer d’un prisme dangereux, celui qui fait analyser la nouvelle personne rencontrée au travers du filtre morbide qu’a laissé l’histoire passée. Ce n’est pas parce qu’une réaction, un mot, un geste, pris seul, peut faire sursauter ou frémir, qu’il faut s’en tenir là. C’est l’ensemble du comportement, de l’attitude qui est à prendre en compte, à considérer.
C’est aussi se débarrasser de sa culpabilité. Vais-je savoir aimer encore ? Est-ce que je donne assez ? Est-ce que je donne trop ? Je connais – enfin – mes limites, suis-je en droit de demander qu’elles soient respectées, et comment puis-je le faire ?
Il est tout à fait possible, heureusement, de démarrer une nouvelle histoire après une personnalité toxique. Mais il ne faut jamais oublier que c’est, justement, une nouvelle histoire. Et que, comme pour chaque histoire, il faut se montrer serein. Sans refuser le fait qu’avoir eu une personnalité toxique dans sa vie est un traumatisme, et qu’on ne guérit pas d’un tel traumatisme en lui appliquant un mauvais pansement. Une nouvelle histoire, une nouvelle vie, ne peut être le pansement qui va soigner. C’est une chance.
Le traumatisme quant à lui, s’il n’est pas pris en charge, demeure. Et petit à petit, va gangréner ce qui peut être beau.
©Anne-Laure Buffet
Victimes de violences psychologiques – de la résistance à la reconstruction
Ta vie est à venir, à remplir. C’est notre manière de vivre qui était vaine, pas notre vie.
Ne donne rien, prends aux bons endroits.
Choisis, si tu as envie. Choisis utile, sois égoïste.
Nous sommes tous différents en face du vide ainsi provoqué. Cependant, nous partageons des questions aussi profondes que récurrentes. Certaines s’émousseront avec le temps, d’autres avec certitude. Celles qui restent seront utilement cadrées et explorées. Balèze le programme !
Je dois dire que l’histoire du scandale ne se résume pas au prédateur ou à la prédatrice rencontrée car l’entité toxique ne porte pas seule la définition du drame. Dans mon cas, une toxique originelle a préalablement pris soin de préparer le terrain qui s’est ensuite révélé.
Alors je peux me risquer à penser que l’issue est en dehors du champ de la dernière itération. L’issue est en moi.
Olivier, vous dites au mot près tout fe que je ressens.
C’est à la fois rassurant (je me sens moins seule, je me sens comprise) mais c’est aussi effrayant (sommes-nous tous pareils ? Et surtout sont-ils ou elles tou(e)s pareil(lle)s ?)
Ajourd´hui. après 10 ans d’un amour impossible certes, mais qui a empli intégralement ma vie, je ne sais plus ce que je suis capable ni de prendre, ni de donner.
Renoncer. Faire un travail de deuil. Laisser le temps agir. Lâcher prise. Vivre !
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J’ai peur, réellement peur, des relations qui demeurent avec mon ex-femme. Et oui, les enfants sont un lien qui nous unira à jamais et je dois vivre avec.
Une nouvelle histoire ne peut pas se construire en partant de zéro : c’est forcément la somme de nos échecs qui fait notre expérience. Et ces échecs conditionnent pas mal mon propre comportement.
Avant, j’étais dans mon histoire d’amour à 20000%, aujourd’hui je me sens parfois en dehors, extérieur : comme un animal qui se méfie, qui doute et qui remet en question systématiquement cette histoire d’amour.
En cela aussi j’ai peur.
Nous sommes de drôles de « machines »… j’ai tellement aimé que j’ai parfois l’impression d’être vidé de tout mon amour. Qu’il ne m’en reste que pour mes enfants et tanpis pour les autres. Parfois je résiste, et je me dis qu’en me battant je parviendrai à retrouver la flamme, en enterrant cette histoire toxique que j’ai vécu.
J’avance, doucement, très doucement, mais j’avance quand même.
Certains otages témoignent de l’empathie vis à vis de leur preneur d’otage… je me demande si parfois je ne fais pas pareil ?
Penser le changement, plutôt que changer le pansement ; pour paraphraser FB.
J’aime bien ce principe de « travail de deuil ». Cela participe d’une démarche de maturation – valable à tout moment – tout comme d’une appropriation de notre histoire à travers notre seul prisme, gage d’une autonomie salvatrice et promesse de belles perspectives !
Se fréquenter soi-même honnêtement grâce à l’acceptation de l’histoire du traumatisme et de ses racines. Tomber, se relever. Ne rien devoir à personne, sinon la réponse à son sourire.quand on apprécie sa cause et ses conséquences.
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