Vous faites confiance. Vous ne voyez pas les sous-entendus. Vous répondez aux questions que « votre » pervers narcissique vous pose. Vous vous dévoilez. Lentement.
Vous parlez de vous. De ce que vous êtes. De qui vous êtes.
Sans vous en rendre compte, vous lui donnez des armes.
Ces armes, il les retournera contre vous. Il usera et utilisera tout ce que vous avez pu lui dire. En le déformant.
Et vous aurez beau répéter : c’est faux, tu n’as pas compris, je n’ai jamais dit ça… , il arrivera toujours à trouver les arguments pour prouver que vous avez tort.
Et vous ne saurez plus où se situe la vérité.
Votre vérité.
Donc pas de vie privée avec quelqu’un « sensé » partager quelque chose. De quoi poser le cadre de la relation et l’état de menaces ambiantes s’y rapportant. Ce simple état de fait aurait dû me faire fuir à toutes jambes si j’avais été dans un état de conscience et de liberté plus commun.
Dans cette prison affective, les plus insignifiants détails seront retournés comme des armes. Je m’aperçois aujourd’hui qu’un instinct de survie que je ne soupçonnais pas chez moi à l’époque m’a épargné certains épanchements qui m’auraient envoyé en enfer s’ils avaient été utilisés comme le reste.
Quand les munitions qui nous meurtrissent trouvent leur origine dans notre candeur, l’état d’innocence rend plus glaçante encore la morsure de la hyène (un bel exemple parmi les races de prédateurs) qui révèle une autre facette de son jeu morbide et stérile.
La manipulation reposant fondamentalement sur des signaux dont nous sommes à l’origine, le travail d’analyse des différents épisodes passés nous amène à cet exercice inconfortable mais ô combien révolutionnaire de réaffecter à chacun la provenance des faiblesses et des abus.
Une fois après avoir sauvé le principal (et mes enfants – car j’ai eu la chance de conserver mes quatre trésors sous mon aile protectrice), j’ai du autant faire l’apprentissage de la confiance que celui de la méfiance. Le second prenant le pas sur le premier, il me faudra du temps avant de me donner pour la première fois, en toute liberté. Sans choir.