Pour mesurer la gravité de la maltraitance, il est nécessaire de prendre en compte ses différentes conséquences sur le long terme, que cela soit physique ou psychique et sur la société toute entière.
Les troubles de la santé sont des conséquences non négligeables de la maltraitance, apparaissant sous forme de lésions ou d’atteintes physiques (troubles du sommeil, de l’alimentation, phobies…).
Quelles que soient les formes de maltraitance, elles ont très souvent des conséquences majeures sur le développement des enfants, qui se traduisent le plus souvent par des propensions inégales au bonheur et aux souffrances, voire dans la reproduction de comportements violents sur soi-même ou sur les autres… Rappelons cependant que si 80 % des parents maltraitants ont été des enfants maltraités, que 80 % des enfants maltraités seront de bons parents.
Les différents spécialistes de la question des conséquences à long terme de la maltraitance considèrent que :
- La privation, autrement dit la maltraitance par négligence, peut engendrer chez l’adulte du désespoir voire un refus de vivre.
- Les violences verbales s’impriment durablement dans la conscience des individus et peuvent engendrer par la suite un manque de confiance en soi, un rejet de son image et une perte d’identité.
- Les violences sexuelles peuvent entraîner une importante négation de soi, pouvant être à l’origine d’états dépressifs voire suicidaires.
La maltraitance menace également un des processus les plus important dans le développement normal de l’enfant : la transmission.
Les conséquences peuvent être dramatique à la fois sur la construction de l’image et de l’identité de l’enfant et sur sa relation aux autres. Les difficultés relationnelles à l’âge adulte peuvent être symptomatiques de mauvais traitements durant l’enfance. Les risques d’une mauvaise acceptation de soi mais aussi des normes sociales à l’âge adulte est une conséquence fréquente des maltraitances.
De plus, la manifestation de comportements à risques une fois adulte, accompagnée d’une dégradation de la santé semble être une conséquence des phénomènes de maltraitance. Vitesse en voiture, prises de drogues sont des exemples de prises de risques souvent rencontrées chez des individus ayant soufferts de mauvais traitement étant enfant. Le rapport au danger, à la souffrance et à la vie semble être profondément marqué par un déni, une négation voire une indifférence forte.