LE HARCELEMENT EN MILIEU SCOLAIRE

Harc_lement_l_cole

Le harcèlement se définit comme une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique commise avec l’intention de nuire. Cette violence se retrouve aussi au sein de l’école. Elle est le fait d’un ou de plusieurs élèves à l’encontre d’une victime qui ne peut se défendre.

Lorsqu’un enfant est insulté, menacé, battu, bousculé ou reçoit des messages injurieux à répétition, on parle donc de harcèlement.

10 % des collégiens rencontrent des problèmes avec le harcèlement et 6 % de collégiens subissent un harcèlement qu’on peut qualifier de sévère à très sévère (source : E. Debarbieux, première enquête nationale de victimation au sein des collèges publics réalisée auprès de 18 000 élèves. Octobre 2011).

Les 4 caractéristiques du harcèlement en milieu scolaire :

  • La violence : c’est un rapport de force et de domination entre un ou plusieurs élèves et une ou plusieurs victimes.
  • La répétitivité : il s’agit d’agressions qui se répètent régulièrement durant une longue période.
  • L’intention de nuire : le but est de blesser, d’intimider, de mettre en difficulté, et/ou de ridiculiser l’autre.
  • L’isolement de la victime : la victime est souvent isolée, plus petite, faible physiquement, et dans l’incapacité de se défendre.

Le harcèlement se fonde sur le rejet de la différence et sur la stigmatisation de certaines caractéristiques,
telles que :

  • L’apparence physique (poids, taille, couleur ou type de cheveux)
  • Le sexe, l’identité de genre (garçon jugé trop efféminé, fille jugée trop masculine, sexisme)
  • Un handicap (physique, psychique ou mental)
  • L’appartenance à un groupe social ou culturel particulier
  • Des centres d’intérêts différents

 

QUELLES SONT LES DIFFERENTES FORMES DE HARCELEMENT ? 

Le harcèlement physique

Cette forme de violence se traduit par :

  • des coups, pincements, tirage de cheveux…
  • des bousculades, jets d’objets
  • des bagarres organisées par un ou plusieurs bourreaux
  • des vols et rackets
  • des dégradations de matériel scolaire ou de vêtements
  • des enfermements dans une pièce
  • des violences à connotation sexuelle : voyeurisme dans les toilettes, déshabillage et baisers forcés, gestes déplacés…
  • des « jeux » dangereux effectués sous la contrainte

Ce type de violence – verbale, psychologique et symbolique – est plus discret que le harcèlement physique, et donc plus difficile à détecter par les adultes.

Le harcèlement moral :

  • le harcèlement verbal (exemple : insultes répétées)
  • le harcèlement émotionnel (exemple : humiliation, discrimination, chantage)
  • le harcèlement sexuel (exemple : provocations sexuelles verbales, gestes déplacés)

Cela peut être :

  • l’utilisation de surnoms dévalorisants
  • des moqueries, insultes, menaces
  • des humiliations, chantages
  • des propagations de fausses rumeurs
  • des pratiques de discrimination et d’exclusion

Le cyber-harcèlement :

Avec le développement des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, les harceleurs peuvent poursuivre leurs victimes hors des murs de l’École. On parle alors de « cyber-harcèlement ».

Il se pratique via les SMS, sessions de chat, commentaires et vidéos postés sur les réseaux sociaux, les photos prises avec les téléphones portables, etc., et place la victime dans un état d’insécurité permanent. La violence peut l’atteindre partout et tout le temps.

Exemples de cyber-harcèlement :

  • moqueries en ligne
  • propagation de rumeurs par téléphone mobile ou internet
  • sur un réseau social, création d’une page ou d’un profil à l’encontre d’une personne
  • envoi de photographies sexuellement explicites ou humiliantes
  • publication d’une vidéo de la victime en mauvaise posture
  • envoi de messages injurieux ou menaçants par SMS ou courrier

Le harcèlement est un phénomène de groupe qui réunit toujours plusieurs acteurs : la victime, son agresseur et les spectateurs.
Cette relation triangulaire entre victime, agresseur et spectateurs est centrale dans le maintien du harcèlement :

  • Le harceleur, parvenant à faire de ses camarades spectateurs les complices de ses actes, installe une relation de domination collective sur la victime.
  • La victime, ne trouvant ni défense ni empathie chez ses pairs, s’enferme dans l’isolement.
  • Les spectateurs, en soutenant, encourageant ou faisant semblant d’ignorer le harcèlement, renforcent la violence du harceleur.

Le silence a un impact sur l’état psychologique de la victime :

  • Progressivement, la victime va développer un sentiment de honte, de perte d’estime de soi, puis de culpabilité en se sentant responsable des mauvais traitements subis. Elle va « approuver » les pratiques de son agresseur, pensant que celles-ci sont justifiées et légitimes, puisque tolérées ou encouragées par tous les témoins du harcèlement.
  • La victime va également développer un sentiment d’insécurité permanent, aggravé par la régularité des intimidations physiques ou psychiques.
  • Privée d’empathie et de soutien, la victime va s’enfoncer dans l’isolement. Fragilisée émotionnellement et psychologiquement, elle peut basculer dans des états dépressifs graves, pouvant aller jusqu’au développement de troubles du comportement et des symptômes suicidaires.

Les sanctions peuvent être :

  • l’avertissement
  • le blâme
  • la mesure de responsabilisation : elle a pour objectif de responsabiliser les élèves sur les conséquences de leurs actes, en les faisant participer à des activités de solidarité, culturelles ou de formation
  • l’exclusion temporaire de la classe, au cours de laquelle l’élève est accueilli dans l’établissement, et ne pouvant excéder huit jours
  • l’exclusion temporaire de l’établissement, ne pouvant excéder huit jours
  • l’exclusion définitive de l’établissement

Les sanctions scolaires ont une vocation éducative. C’est pourquoi les mesures de responsabilisation des élèves peuvent être prononcées en alternative aux exclusions temporaires.

Si le harcèlement n’est pas pris en charge par l’école, les parents peuvent se tourner vers la médiatrice de l’éducation nationale.

Si la réponse apportée n’est toujours pas satisfaisante ou si les faits sont très graves, déposer plainte est possible lorsque le mineur est accompagné d’un parent.

Toute violence, même légère, est punie très sévèrement par la loi, dès lors qu’elle est commise sur un mineur de moins de 15 ans, une personne vulnérable ou une personne chargée d’une mission de service public, comme un enseignant.
Le fait d’enregistrer et de diffuser des images de violence est également passible de poursuites.

Source : http://www.agircontreleharcelementalecole.gouv.fr