Je crois que je suis folle…
Peut-être qu’elle a raison, peut-être que je suis malade…
C’est lui, ou je suis complètement parano ?
Je me demande si je ne me fais pas manipuler…
Vous savez, je crois qu’elle fait tout pour me rendre dingue…
Vous pensez qu’il a raison ?
Voilà les phrases que j’entends régulièrement. Formulées à peu près comme cela. La forme peut changer, le fond demeure le même. Tout individu confronté à une personnalité toxique finit par se poser ce type de questions. Suis-je normal ? Est-ce qu’il (elle) a raison ? Est-ce que, finalement, je ne serai pas une mauvaise personne ?
Avant de vous perdre en conjectures, de vous tordre l’estomac, d’imaginer, et d’aller jusqu’à vous convaincre, que ce que vous entendez est vrai, prenez du recul. Asseyez-vous dans un fauteuil, un canapé, sur votre lit, à l’endroit qui vous convient le mieux pour vous détendre. Fermez les yeux. Soufflez, lentement. Détendez-vous, laissez vos bras, vos jambes, votre nuque, se reposer.
Fermez les yeux, toujours. Repensez maintenant à qui vous étiez AVANT. Avant la rencontre avec cette personne qui vous fait vous interroger. Comment vous comportiez-vous ? Que disaient votre famille, vos proches, de vous ? Aviez-vous des doutes sur vous ? Passiez-vous du temps à vous remettre en cause ? Étiez-vous sujet aux insomnies, aux angoisses, aux troubles, à la fatigue ?
Quels étaient vos passe-temps préférés ? Continuez-vous à les pratiquer, ou cela est-il devenu difficile, voir impossible ?
Étiez-vous hésitant au moment de parler, au moment de prendre une décision ?
Bref… Qui étiez-vous, avant ?
Les réponses ne sont pas faciles à trouver. Tournez-vous alors vers vos proches. Interrogez-les. Demandez-leur de vous parler de vous. De qui vous étiez, avant. De comment ils vous voient et vous voyaient.
Une réponse classique sera : « Mais pourquoi me demandes-tu cela ? »… N’hésitez pas à leur dire que vous ne savez plus qui vous êtes. Que vous êtes troublé, apeuré, angoissé.
Ces questions en forme de confession sont les premiers pas vers une libération, une prise de conscience. C’est aussi un appel du pied, indirect, un appel à l’aide. Votre entourage ne comprenant pas vos doutes va vous questionner. Il faut affronter les questions, il faut affronter le regard, parfois dur, des proches. Il le faut, car arriver à se tenir à nouveau droit, en regardant l’autre dans les yeux, en répondant à des questions qui imposent la réflexion, permet aussi de se redresser, dans tous les sens du terme. De se « retrouver ».
N’oubliez pas. Vous n’êtes pas le monstre, le malade ou le dingue que la personnalité toxique veut dépeindre. Vous êtes une personne bien, et c’est parce que vous êtes cette personne que la personnalité toxique vous a choisi. Laissez cette personne, celle que vous étiez, reprendre sa place. Retrouvez son image, sa présence, laissez la revenir et s’imposer à nouveau.
Même si cela ne se fait pas en un claquement de doigt, ne jamais oublier qui on est réellement est salutaire et constitue un moyen pour échapper aux griffes d’une personnalité toxique.
©ALB
Oui, c’est vrai.
Durant ma relation, heureusement j’avais de bon repères sur ma propre personne ; pour avoir déjà fait un long travail sur ma personne.
D’ailleurs je disais souvent à PN, Samia D. : « je sais qui je suis ».