Durant l’été 1973, un hold-up qui a lieu à Stockholm va mal tourner. Les braqueurs sont obligés de prendre en otage plusieurs employés qu’ils vont séquestrer durant plusieurs jours. Les négociations aboutiront finalement à la libération des otages.
Une étrange réaction des otages
C’est la réaction des otages qui donne son nom au syndrome de Stockholm. Alors que leur vie a été sérieusement menacée , ils vont s’interposer entre les truands et les forces de l’ordre, puis, prendre leur défense en refusant de témoigner contre eux, et iront même les voir en prison comme s’il s’était agi d’amis!
Le syndrome de Stockholm a pu être ainsi observé à de nombreuses reprises, et filmé parfois dans des situations où, lors d’une prise d’otage violente et dangereuse, les otages, devant la caméra d’une équipe de télévision elle-même prise en otage, s’en prennent verbalement aux policiers. Ils soulignent avec sincérité et colère à quel point les forces de l’ordre, intervenant et négociant pourtant pour les libérer, sont à l’origine de ce qui leur arrive et incapables de comprendre les arguments des preneurs d’otages (s’ils sont pris en otage, c’est finalement de la faute des policiers!).
Le syndrome de Stockholm correspond à un aménagement psychologique d’une situation hautement stressante, dans laquelle la vie de l’agressé (otage, victime) est en danger. L’apaisement de leur angoisse est trouvée dans l’identification à l’agresseur.
Comment peut-on faire un lien avec les pervers narcissiques ? Comment l’évoquer dans le cas des victimes ?
Certaines victimes ne se rendent pas compte qu’elles sont sous emprise. Elles ne veulent tout simplement pas l’admettre ; elles ne le peuvent plus, ayant subi avec le temps un « lavage de cerveau », qui les autorise à croire que leur bourreau n’est pas si bourreau que cela. Qu’il a des raisons de se comporter ainsi. Qu’il est digne de respect, d’écoute, d’attention. Qu’il est lui-même victime d’une société, d’une éducation.
Plutôt que de se protéger, plutôt que de fuir, elles vont rester et défendre celui, ou celle, qui lentement – mais sûrement – détruit leur vie. Elles ne veulent l’aide de personne. Elles n’écoutent la parole de personne. Elles sont soumises.
Le syndrome de Stockholm se développant chez les victimes d’agresseurs, il ne faut pas oublier que le PN qui pratique manipulation et harcèlement est un agresseur – moral et physique – pour sa victime.
Quand une victime est coupée du monde, et affaiblie, elle développe de la confiance pour son agresseur. Puis de la gratitude.
La victime perd peu à peu son sens critique.
Par ailleurs, la victime agit par instinct de survie. Inconsciemment. Elle pense en effet que si elle s’attire la sympathie de son agresseur, elle pourra contrôler les émotions de celui-ci. De cette façon la victime pense se protéger : peut-être que l’agresseur l’épargnera.
Ce contrôle n’est en fait qu’une impression. Ce n’est pas parce que la victime se croit hors de danger, qu’elle l’est réellement.
En agissant ainsi la victime se protège de l’angoisse du danger, mais pas du danger lui-même. Le danger, lui, est toujours réel.
Pour que le syndrome de Stockholm puisse apparaître, il y a plusieurs conditions à réunir. Parmi lesquelles :
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L’agresseur doit être capable de justifier ses actes aux yeux de sa victime…
(D’où la confusion créée par un manipulateur dans l’esprit de sa victime…) ; - Les victimes potentielles sont ignorantes des mécanismes de manipulation
Dans le cas où l’agresseur est un manipulateur, celui-ci va :
- isoler sa victime (déménagement ; il fait couper les ponts avec la famille, les amis ou le travail, etc.)…
- affaiblir sa victime en développant chez elle la peur, le doute, la confusion, la culpabilité, etc. Il pourra aller jusqu’à la priver de sommeil (la réveiller en pleine nuit, etc.)…
- faire épouser sa propre logique à sa victime (une fois que sa victime sera pleine de doutes et de confusion)…
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présenter les aides extérieures comme des agressions…
En effet, dans une prise d’otage, les forces de l’ordre représentent un « danger » potentiel pour les otages, dans la mesure où la relation ravisseurs-otages peut souffrir d’une intervention des forces de l’ordre…
Dans le cas d’un manipulateur, un proche qui veut aider la victime représente aussi un danger potentiel… au même titre que les forces de l’ordre…
De son côté, la victime va :
- toujours chercher à satisfaire le manipulateur…
- épouser ses causes…
- le défendre…
Un des exemples marquant est celui des femmes/hommes victimes de violences physiques, ou des enfants battus, qui nient la vérité, pour protéger celui ou celle qu’ils aiment… et pour se protéger.