LA PEUR PARALYSANTE

Elles se trouvent dans cette contradiction entre amour et révolte qui sera interprétée par les autorités comme folie. Folie que le pervers narcissique va mettre en évidence pour retourner encore la situation à son avantage. La victime se trouve rapidement isolée de son environnement sécure : famille, amis, et même enfants. En l’isolant, le bourreau assure son emprise. Il organise la dépendance financièrement, de telle sorte que, si elle tente de reprendre ses esprits, le manque total de revenus la garde sous son emprise.
La victime se retrouve dans un état d’épuisement moral, émotionnel, et physique.

Le fait que le PN oscille entre le « gentil » et le « pas gentil » fait que sa victime reste dans un stress constant et est obligée d’adapter en permanence son attitude pour tenter de préserver les moments agréables. Elle se sent responsable (coupable) de que que vit « son » PN. La victime ressent une grande  honte de la situation vécue. Car qui peut comprendre que l’on reste apparemment « volontairement » avec celui qui nous détruit ?
Le Pervers Narcissique est un manipulateur hors pair. Consciemment ou non, il sait endormir la vigilance naturelle de la victime potentielle. C’est le trait principal du pervers narcissiques. Il sera toujours manipulateur, et s’adaptera parfaitement à la personne qu’il a en face de lui. Le PN navigue entre deux eaux, n’hésitant pas à adapter, à faire évoluer, et même à modifier son avis pour atteindre son objectif.

Le Pervers Narcissique n’a qu’une réalité, LUI.
Il n’a pas la même vision du bien et du mal que la plupart des êtres humains. La seule et unique chose qui compte pour lui, consciemment ou non, c’est lui ! Pourtant, au début de la relation perverse, il saura donner le change par des gestes d’apparente bonté d’âme. Toute la perfection de son art de la manipulation est en application.

Il est très rare que la victime s’en rendent compte, et cela même si elle est avisée ! Tout au plus elle verra des signes, ressentira des alertes, entendra des mises en garde, mais l’emprise est déjà trop présente pour qu’elle puisse réagir.

Lorsque la victime, « chosifiée » par le PN, réalise, elle réalise également l’étendue de l’emprise et des comportements malveillants qui lui sont infligés. Par peur, elle préfèrera se taire que risquer de subir de nouvelles attaques, qui la mettent chaque fois plus à terre. Elle fait un souvent choix presque suicidaire : ne plus bouger, ne pas parler, supporter, imaginant qu’ainsi la violence à laquelle elle est confrontée va s’arrêter.

Malheureusement, elle se trompe. Elle n’est pas blâmable. Elle est épuisée, vidée de son énergie vitale. Elle ne raisonne plus. Elle ne sait plus que se soumettre. Elle accepte, sans le vouloir, la crainte.
Si elle ne réagit jamais, c’est dans cet enfer que sa vie va se dérouler.

Vous êtes cette personne ? Vous vous reconnaissez ? Alors résistez. Et fuyez. Ne vous laissez pas déshumaniser. Ne vous faites pas détruire.

©Anne-Laure Buffet

16 réflexions sur “LA PEUR PARALYSANTE

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  4. j’ai vécu un enfer..et je suis soulagée de pouvoir enfin l’exprimer librement et sans crainte..quand vous vivez avec un PN vous ne savez jamais comment va se passer la journée..vous vivez entre le chaud et le froid constammant…le matin vous vous levez et vous avez envie d’avoir de bonnes relations avec votre conjoint…mais tout à coup celui ci va vous dire que vous ne rapportez pas d’argent et qu’il n’y a que lui qui travaille…il se plaint que son travail est très difficile mais il ne voit pas le temps que vous passez à éduquer vos enfants..pour lui, ça ne compte pas…avec un PN, pas de détente, pas d’harmonie…c’est souvent un hyperactif qui va vous reprocher de passer trop de temps devant la télé ou l’ordi…
    vous êtes souvent une incapable….il vous fait des reproches en permanence…à la longue, vous devenez inerte et sans force…et vous ne faites plus rien chez vous…alors il se manifeste en disant:  » tu ne fous rien » c’est moi qui fait tout…et il va se plaindre à ses proches en disant que sa femme ne fait rien et qu’il est malheureux…et ses proches le plaignent..alors vous vous sentez isolée et très seule..et vous avez peur..le PN fait peur car il a parfois un visage rempli de haine…il vous regarde méchamment..il vous ignore..parfois il fait commme si vous n’existiez pas…quand il est en société, il n’y a que lui qui parle et il faut l’écouter…mon conjoint se mettait souvent dans des colères noires démesurées…on aurait dit un « fou » un enragé..il faisait peur…je suis séparée de lui depuis un an, et j’ai retrouvé ma joie de vivre..une paix intérieure s’est instaurée…enfin à l’abri…

  5. Ecrire, écrire, écrire pour évacuer, chasser, reprendre des forces….Cette alternance de gentil et de méchant le lendemain est intenable…..Mon PN est identique avec moi ou les enfants, lorsqu’ils font une action positive, il les félicite et trouve à redire pour ne pas les laisser être fiers d’eux, même pour une fraction de seconde, il y a toujours ce : « oui mais si j’avais été toi, j’aurais fait cela »…. »c’est bien mais si tu réfléchis davantage, tu aurais pu obtenir ça »….. »c’est presque bien »….et j’en passe tellement….

  6. Chasser la honte et la culpabilité, voilà un âpre combat, ardu à mener, tant notre voix intérieure, résonne étrangement lorsque le silence de la personne toxique se fait autour de soi… parce que l’on a réussi à fuir. Etrange, j’ai dit étrange ? Sans plus rien pour briser nos soliloques, outre la colère, et parfois la rage, envers soi, envers cet autre, il faut retisser la trame des courants de pensées que nous avions avant. Souvent submergée par une mémoire émotionnelle qui s’ouvre, chaque souvenir est un tsunami qui s’écrase sur notre âme. Il est long, ce temps pendant lequel ces vagues « scélérates » d’émotions vous ballotent comme un bouchon, sans vous permettre de pouvoir organiser une pensée… le début d’une réponse est une île, dans l’oeil du cyclone, pour avoir (enfin) un pied posé. Mais oui, chasser la honte et la culpabilité avant tout…

  7. Il faut arriver à s’inscrire dans un nouveau schéma, avec un changement de référent. Pendant un temps allant de plusieurs mois à plusieurs années, on a vécu avec un repère et un conditionnement : celui imposé par la personnalité toxique. Il faut s’ancrer autrement : puisque ce repère est faux, il faut en créer ou en renforcer un autre, fondé sur sa propre personnalité.
    Avoir eu la force de partir est essentiel aussi difficile que ce soit. Mais ce n’est pas suffisant pour être guéri… Il faut se reconstruire et s’armer autrement en s’appuyant sur sa propre personnalité.
    Un accompagnement (thérapie, coaching), est souvent nécessaire.
    Et parler, dire, chasser la culpabilité et la honte…

    Bon courage

    N’hésitez pas à nous contacter à

  8. comment fait on pour vivre après ?? je suis en train de me séparer d’une personne comme ça, ce site m’a ouvert les yeux. Ca fait 3 semaines que je suis partie et un jour il me dit je t’aime le lendemain il me demande de lui foutre la paix. C’est insupportable et je n’arrive pas à l’oublier.

  9. Tellement vrai aujourd’hui encore quand je reçoit juste un sms j’ai le sang qui se glace car bien sur le PN ne lachera jamais sa proie moi ça fait un an que j’ai ouvert les yeux même si j’ai eu de la chance car à trouvé une nouvelle victime que j’ai essaye de sauver en vain mais je suis broyée et anéanti de l’interieur me reconstruit pas à pas …

  10. C’est tout à fait comme ça que ça se passe. Et le pire, on ne dénonce pas publiquement le PN, qui peut tout à loisir passer à une autre proie…

  11. Pingback: DEUIL ET DISTANCE |

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