HARCELEMENT :
Tourmenter, inquiéter par de petites mais de fréquentes attaques.
Un avorton de mouche en cent lieux le harcèle [le lion]. [La Fontaine, Fables]
Actes ou propos tenus à l’encontre d’une personne dans le but de la détruire psychologiquement et/ou physiquement. Le harcèlement est une forme de maltraitance. Elle peut être morale ou physique.
Étymologiquement, « harceler » dérive de l’ancien français « herser » qui signifie « tourmenter, malmener» , comme la herse tourmente et malmène la terre.
La notion de harcèlement apparaît sur le devant de la scène publique avec l’ouvrage de la psychanalyste Marie-France Hirigoyen (*). Elle s’intéresse tout particulièrement au harcèlement moral et le définit comme une « conduite abusive qui se manifeste notamment par des comportements, des paroles, des gestes, des actes, des écrits pouvant porter atteinte à la personnalité, à la dignité ou à l’intégrité physique ou psychologique d’un personne ». Souvent assimilé au harcèlement professionnel, le harcèlement moral trouve ainsi un cadre juridique en 2002, avec une loi insérée dans le Code du travail.
Ariane Bilheran, docteur en psychopathologie, spécialiste du sujet et auteur de nombreux ouvrages sur le harcèlement, le définit ainsi: « Le harcèlement vise la destruction progressive d’un individu ou d’un groupe par un autre individu ou un groupe, au moyen de pressions réitérées destinées à obtenir de force de l’individu quelque chose contre son gré et, ce faisant, à susciter et entretenir chez l’individu un état de terreur » . Elle extrait les critères de durée, de répétition, de terreur : l’objectif du harcèlement d’après elle étant de « soumettre » ou de « démettre ».
* Le harcèlement Moral, la violence perverse au quotidien. Syros, Paris, 1998, et en poche aux éditions Pocket, 2000