QUE VOYEZ-VOUS ?

Racontez cette toile.
Qui sont ces personnages ? Que font-ils et où se trouvent-ils ?
Quelle est leur histoire ?
A vous de jouer – A vous d’écrire.
(aucune contrainte en nombre de signes, lignes…)

L’équipe de CVP adressera aux auteurs des trois meilleurs récits une fiction (en PDF) sur la relation mère – enfant. Les trois récits seront publiés avec l’accord des auteurs sur ce site.

Pour participer : AVANT LE 15 OCTOBRE :
en commentaire SUR LE BLOG ou par mail à : en indiquant : PARTICIPATION A : QUE VOYEZ-VOUS ? 

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GROUPES DE DISCUSSION & FORMATIONS – DATES À VENIR

1° GROUPES DE DISCUSSION
Les groupes de discussion et de réflexion du 1er trimestre 2015 portent sur le thème :
« PARENTS TOXIQUES – ENFANTS EN SOUFFRANCE »

21 MARS 2015 : PARENTS TOXIQUES – ENFANTS EN SOUFFRANCE – LA DIFFICILE NOTION DU PARDON

Parents toxiques , enfants en souffrance
Nous recevrons Virginie Megglé, psychanalyste, auteur du livre :
« Aimer ses parents même quand on en a souffert », ed Harmonie Solar

GROUPE COMPLET

11 AVRIL 2015 : PARENTS TOXIQUES – ENFANTS EN SOUFFRANCE – INCESTUEL ET INCESTE

9 MAI 2015 : PARENTS TOXIQUES – ENFANTS EN SOUFFRANCE – LE DÉNI PARENTAL

6 JUIN 2015 : PARENTS TOXIQUES – ENFANTS EN SOUFFRANCE – ÊTRE À L’ÉCOUTE DE SES ENFANTS

INFORMATIONS ET INSCRIPTIONS À CES GROUPES :

2° FORMATIONS : (RÉ) APPRENDRE À COMMUNIQUER & À EXISTER

25 MARS 2015 : COMMUNIQUER AVEC UN NOUVEAU COMPAGNON

1er AVRIL 2015 : COMMUNIQUER AVEC SES ENFANTS

27 MAI 2015 : CONFIANCE EN SOI – ESTIME DE SOI – AMOUR DE SOI

24 JUIN 2015 : COMMUNIQUER AVEC L’AUTRE

INFORMATIONS ET INSCRIPTIONS À CES GROUPES : 

L’OBLIGATION DE DIRE

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« Je ne sais plus quoi dire… »
« Il me pousse à bout et je dois toujours lui répondre, sinon il m’insulte.. »
« J’ai l’impression de devoir tout le temps me trouver des alibis… »
« Elle passe son temps à me poser des questions même quand il n’y a pas de réponse à apporter… »
« Je n’ai pas intérêt à me tromper sur mon emploi du temps, sinon j’ai droit à des remarques, et tout ce que je dis est contrôlé, plusieurs fois… »

La personnalité toxique exerce un contrôle totale et permanent. Parfois, sans que la victime ne s’en rende compte. Elle commence cette intrusion virulente dans la vie et dans le jardin privé de sa victime de manière parfaitement anodine et discrète. Elle donnera même le sentiment d’un intérêt, d’une attention, d’une volonté de partager les moments pendant lesquels elle n’est pas avec sa victime. L’illusion est parfaite, la victime est convaincue que ce qu’elle vit intéresse « l’autre ». Et en effet il y a bien intérêt. Mais cet intérêt est tout aussi sournois que destructeur et de ce fait pervers, dans le sens où il est par nature perverti et sans aucune bienveillance.

La proie devenue victime va se confier sans aucune méfiance. Elle va raconter sa journée, y ajoutant des anecdotes a priori anodines et sans conséquences, du collègue avec lequel elle va partager un café, à le voisine croisée à la boulangerie. Elle va parler d’elle, de ce qu’elle vit, de qui elle voit, de ce qu’elle aime, quand, comment, pourquoi…

La personnalité toxique face aux paroles de sa victime se comporte alors comme un enregistreur. Si elle donne une image souriante, se montrant curieuse, posant mille petites questions en apparence sans conséquence, elle ne fait en fait que nourrir sa mémoire, infaillible. Elle la cultive en lui fournissant moult renseignements sur la victime. Dont elle se resservira. Un jour. Et ce jour peut-être bien longtemps après.

Ainsi, un matin, alors que la victime tente de sortir du sommeil et de boire son café encore bouillant, elle se verra demander qui était donc ce fameux collègue avec lequel elle aimait tant prendre un café, si elle le voit encore, ce qu’ils ont bien pu se dire, car depuis ce jour, elle a bien changé, si ce genre de café se produit souvent, pourquoi elle n’en parle pas… Les questions pleuvent, inondent la victime qui ne peut pas comprendre ce qui lui arrive.
Qu’a t’elle vraiment dit ? De quoi est-on en train de parler ? Qu’a t’elle fait ? Est-ce une faute que de prendre un café pendant les heures de travail ? Aurait-elle une attitude puissant laisser imaginer quoi que ce soit ?
Et il va lui falloir répondre. Précisément.
Face à elle , la personnalité toxique change de ton. Si les premières questions sont posées aimablement, presque avec un sourire, donnant encore une fois l’illusion de l’intérêt, la bouche se crispe en même temps que le ton se durcit. Si la victime fait mine de se lever pour couper court à cette discussion accusatrice et malveillante, la personnalité toxique lui fera comprendre, par une simple attitude, qu’elle ne peut pas bouger. Qu’elle ne DOIT pas bouger. Conseil formulé de manière non verbale, conseil qui exerce une pression violente, la victime l’entend et se tait, ne bouge plus, ne sait plus quoi dire ou quoi faire. Elle est  une souris pris au piège, coincée contre un mur. Elle DOIT dire ce que la personnalité toxique veut entendre. Et elle ne sait pas ce qu’elle doit dire…

Aussi, elle tombe dans le piège de cette parole détournée et insultante. Espérant retrouver un peu de calme et gagner du temps pour mieux comprendre des attentes dont elle ne comprend pas le sens, elle est prête à dire n’importe quoi. Elle est prête à mentir. Elle pense se protéger. Elle ne fait que se perdre un peu plus. Ce qu’elle va dire sera à nouveau retenu contre elle. reformulé, interprété, redit, au moment où, à nouveau, elle s’y attendra le moins.
Et ne sachant plus précisément ce qu’elle a pu répondre la première fois, elle va se perdre dans de nouveaux détails, qui ne coïncident pas. Mais que la personnalité toxique va relever, pour mieux accuser, une fois de plus.

Pourquoi la victime n’a t’elle pas la force de dire NON ? Pourquoi reste t’elle ainsi à chercher à se disculper, pourquoi laisse t’elle s’installer tant de pressions dans son quotidien, pressions qui au regard de bien des gens la font passer pour faible et stupide ?
Parce que le comportement toxique ci-dessus schématisé ne se dévoile pas en quelques jours, mais après plusieurs mois, voire parfois plusieurs années. Comme déjà dit, la personnalité toxique est patiente. Elle a tout son temps pour s’accaparer sa proie, pour en tirer le plus grand bénéfice, puis pour la mettre à terre.
A coup de remarques blessantes, de phrases anodines dénigrantes, de réflexions soulignant la « chance » que cette victime a d’être ainsi « aimée » et « supportée » malgré ses travers, elle impose son emprise malsaine et meurtrière de manière froide et implacable. Et sans que cela ne soit visible ou compréhensible. Elle le fait sans témoin. Seule la victime subira les remarques et autres comportements ravageurs.

La personnalité toxique ne se contentera pas de ce genre de comportements violents psychologiquement. Elle saura alterner avec les compliments, les encouragements, la douceur feinte, la gentillesse simulée, pour toujours mieux enfermer sa proie. Celle-ci, abimée par la violence de ce qu’elle peut entendre, se réfugie alors dans ces moments de calme apparent, comme on se blottit sous une couverture en cherchant un peu de chaleur. Et une fois blottie, la victime se critiquera, seule, s’accusant de mal juger, de mal comprendre, de mal aimer.
C’est alors que le nouveau coup de poignard va intervenir. Au moment précis où la victime, engourdie par la douceur qu’elle croit avoir trouvée et culpabilisant de ce qu’elle imagine être sa propre méchanceté, se fera à nouveau blesser.
À en perdre ses forces vives, ses capacités de recul et de réflexion.
À s’épuiser totalement.
À ne plus savoir ni qui elle est ni ce qu’elle dit.
Et parfois, à aller jusqu’à tenter de mourir pour ne plus souffrir.

©Anne-Laure Buffet

LES DANGERS DU VIRTUEL (3) : L’OBSESSION

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Le monde virtuel rend dépendant. Les possibilités d’être en permanence relié, en communication, en interaction avec l’autre, sont multiples.
Simple constat : dans les transports en commun, au restaurant, dans les files d’attente, dans la rue à l’arrêt du bus, à la pause cigarette entre deux réunions, le premier réflexe est de regarder son téléphone. De vérifier ses mails.

Lorsque l’enjeu est relationnel, affectif, le réflexe est d’autant plus important. Celui ou celle qui cherche un lien, un réconfort, une présence, va vérifier aussi souvent que possible si « vous avez un nouveau message ». Celui, ou celle, qui se sert de ce biais pour capter une proie, va jouer du message, sur le fond, la forme, et dans la fréquence. Cet écran de fumée qu’est le virtuel devient pour la proie un cordon ombilical la reliant sans cesse à cette personne qu’elle ne connait pas, qu’elle croit connaître, dont elle se pense l’ami(e), l’amoureux(se), dont, bien vite, elle ne peut se passer. Ce qui compte n’est plus tant le contenu du message que la fréquence de celui-ci.

Inversement, la personnalité toxique va user de cette liberté, tout autant que cette dépendance, que crée Internet. « Je n’avais pas de réseau… J’étais pris en réunion… Je ne pouvais VRAIMENT pas te parler mais pourtant sois sûr(e) que je le VOULAIS… Tu me manques, j’aime tes mots, j’aime ton intelligence, j’aime notre relation, mais je ne peux pas me connecter en permanence… »

La proie, séduite, confiante, qui s’est livrée sur ses horaires, ses habitudes, ses goûts, ses désirs, comprend. La proie est toujours compréhensive. Patiente. Amicale. Si elle s’énerve, elle garde ses énervements pour elle, de peur de perdre le contact. Si elle a de la peine, elle le tait également. Ne pas se montrer dépendante, envahissante. Ne pas réclamer, ne pas pleurnicher.

L’inquiétude face au silence rend celui-ci d’autant plus angoissant. La colère ronge et paralyse. Chaque minute est employée à vérifier sa connection. À reposer le téléphone. À couper l’accès à tout réseau, puis à se reconnecter, au cas où…
Les heures au bureau, les dîners entre amis, les sorties au cinéma, au restaurant, les moments devant un film ou consacrés à la lecture, ne comptent plus. L’esprit est absorbé ailleurs. « Que fait-il (elle) ? Pense t’il (elle) à moi ? »
Tout perd en intérêt. Seul compte le message qui va arriver. C’est certain. Message qui aura été dosé. Bien souvent creux, ponctué d’un « Pardonne mon absence… Excuse-moi c’était compliqué d’envoyer un message mais je pensais à toi… »

Tout ressentiment est effacé chez la victime.
Elle existe à nouveau.
La personnalité toxique l’a rendue obsessionnelle. Elle n’existe plus autrement que virtuellement.
La victime commence à être dépersonnalisée.

 

 

@Anne-Laure Buffet