AUX AVOCATS, AU SERMENT, À L’ENGAGEMENT

labalancedelajustice

Il y a un an j’écrivais sur ce blog ce texte : Mesdames et messieurs les avocats.
Je l’écrivais pour tenter de dire à ces représentants et défenseurs de la Loi, de la Justice et de ce que certains appellent encore la Morale que la défense d’une victime de violence psychologique équivaut à une guerre, un combat à mort, auquel il faut être prêt. Que ce combat se fera entre mensonges, diffamations, manipulations, faux pleurs, vraies calomnies, au profit d’une seule personne : la personnalité toxique. (Mais, je m’interroge : peut-on qualifier de « personne » un être toxique ?).
C’est un combat dont on connaît le commencement, jamais la durée, jamais l’issue. Il demande d’être aussi patient que stratège, aussi précis que technique. Rien, aucune parcelle de la vie de votre client(e) ne doit vous échapper. Et il ne s’agit pas d’inquisition.
Il s’agit de remplir pleinement votre serment, celui de défendre la personne qui vous amène son dossier.

Qui est cette personne ? Qui est cette victime de violence psychologique ? Que demande t’elle, qu’attend t’elle de vous ? Elle pousse la porte de votre bureau, et se sent déjà coupable. Vos codes de droit civil ou de droit pénal l’effraient. Elle se croit condamnée, là où elle a déjà été accusée par son bourreau. Elle se croit incapable de dire son dossier, son affaire, sa situation. Elle pense qu’elle ne sera pas entendue. Et le plus souvent, malheureusement, elle ne l’est pas. Elle espère que vous aurez les mots, les gestes et les regards qui vont la rassurer, elle, qui vont lui donner un peu de force, mais surtout, qui feront cesser toutes ces violences et qui vont permettre de faire entendre à la Cour son histoire, sa souffrance, et défendre ses droits.
Cette victime, elle a si peur, si honte, qu’elle ne sait pas quoi dire, elle ne sait jamais commencer son histoire.

Face à elle, assis(e) à son bureau, vous. Vous , le « Maître » que la profession vous attribue lorsque vous passez le barreau, la respectabilité, la notoriété parfois, l’image du savoir, éventuellement du pouvoir. Et déjà, voilà la victime à nouveau en posture de soumission. Car vous savez, pas elle.

Mais que savez-vous ? Ce qui est inscrit dans les codes, qu’elle ignore, que le plus souvent elle ne comprend pas. Et que vous ne lui expliquez pas – pour quelle raison ? Est-ce si difficile de dire ses droits à son client ? Est-ce pour vous une perte de temps, ou à distinguer de votre engagement ?
Que savez-vous encore ? Les règles de procédure ? Mais comment la victime peut-elle les connaître ? Comment peut-elle savoir ce qu’attend le civil, le pénal, et le temps exigé, et les contraintes, et la notion de plainte, de requête, ce qu’elles impliquent, ce qu’elles exigent des plaignants ? Comment peut-elle comprendre le principe même de juridiction s’il ne lui est expliqué ? Est-ce à cette victime, désespérée, effrayée, de continuer de chercher, d’essayer de comprendre, de vous orienter, pour pouvoir être correctement défendue ? Ne pourriez-vous pas prendre le temps d’expliquer ce fameux temps de la justice, bien loin du temps des hommes, temps dans lequel se diluent les espoirs et les dernières énergies de femmes et d’hommes déjà étranglés par leur quotidien ?

Oui, que savez-vous d’elles, de ces victimes au passé chargé de soumission et d’emprise ? Comment pensez-vous les défendre, si ce n’est en vous investissant vous aussi sur leurs dossiers, à leurs côtés ? En remontant chronologiquement le temps, l’histoire, les  faits, pour décortiquer et mettre en lumière cette emprise ? Avez-vous si peur de vous engager ? Etes-vous si pressés ? Pensez-vous que le silence est un atout, un gage de crédibilité ? Pensez-vous perdre du temps à préparer la défense ? Pensez-vous que votre considération est suffisante ? Pensez-vous même réellement les considérer ? Comprenez-vous pleinement ce dont elles souffrent ?
Savez-vous qu’à défaut d’être psychologues, il vous faudra faire preuve de psychologie, d’empathie, de compassion ?
Comprenez-vous les conséquences matérielles, financières, pour vos client(e)s, lorsque vous assénez des honoraires inexpliqués, aux montants exorbitants, avant même d’avoir commencé à préparer le dossier ?

Que la victime de violence psychologique soit un homme ou une femme, lorsqu’elle pousse la porte de votre cabinet, la tête basse, fatiguée, terrorisée, elle est à bout de forces après avoir résisté pendant des mois, parfois des années. Elle arrive et cherche un peu d’espoir, un peu d’écoute, un peu de réponse. Elle ne veut pas être trompée par un beau discours. Elle veut entendre des vérités. Elle veut savoir qui elle est, et elle veut que ce soit dit, devant un juge, et devant son bourreau. Elle n’a pas besoin d’effets de manches ou de longs discours savants. Elle a besoin que la main protectrice à défaut d’être amie se tende vers elle.
Elle a besoin de savoir que ce qu’elle va dépenser – parfois, souvent même – le peu qu’il lui reste, sera dépensé pour elle, pour SA cause. Elle a besoin d’être impliquée dans la préparation de SON dossier ; elle a besoin de comprendre comment va se dérouler SA procédure ; elle a besoin d’être rassurée, de se dire qu’elle a fait le bon choix, avec vous pour la défendre, et avant tout, en décidant d’agir. Elle ne veut plus être un jouet. Elle ne veut plus être manipulée – même pour son bien. Elle doit être impliquée complètement, pour ne pas avoir le sentiment d’être laissée une fois de plus sur le bord du chemin.
Cette victime entre en guerre et compte sur vous.
Cette victime est terrorisée d’entrer en guerre mais sent qu’elle ne peut pas faire autrement.
Cette victime a besoin de vous.
Pleinement.

C’est un lourd et difficile, lent et sinueux combat que celui d’accompagner et de soutenir une victime de violence psychologique.
Alors, mesdames, messieurs les avocats, personne ne vous blâmera de trouver ce combat inhumain. Et parfois, d’y renoncer avant même de le commencer. Mais ne vous engagez pas légèrement.
Vous ne recevez pas des dossiers.
Vous recevez des humains, des victimes, des blessés, des mutilés de guerre, des accidentés par la vie.
Vous recevez des pères, des mères, qui n’ont plus rien à perdre, qui cherchent à sauver leurs enfants.
Vous recevez des personnes.

Un jour, vous pourriez avoir besoin, vous aussi, d’être défendu(e)s.
Ce jour-là, en poussant la porte d’un confrère, vous ne serez pas avocat. Vous serez victime. A votre tour vous aurez à dire, à raconter, à espérer, à soupirer, à craindre et à prier.

Pour vos client(e)s, mesdames et messieurs les avocats, ne l’oubliez pas… Car si ce n’est toi, c’est donc ton frère qui, un jour, pourrait se retrouver plus bas que terre. Ce jour-là, vous n’attendrez qu’une chose : une juste et pleine défense.

Anne-Laure Buffet

DEVANT LE JAF, ÊTRE SOI

12-hommes-en-colere-1957-08-gHenry Fonda – 12 hommes en colère

« Connaissez-vous un avocat spécialisé dans les PN ? »
« Vous pensez qu’il va être assez combattif pour attaquer le monstre ? »
« C’est un bourreau, il faut que le juge l’entende ! »
« Il me faut un avocat qui puisse attaquer ce pervers narcissique qui me détruit… »

Voici le genre de demandes ou de réflexions que j’entends très régulièrement. « Spécialisé PN », « attaquer »… juger et condamner.
Aussi, il me semble important de préciser un point. Lorsque vous vous retrouvez devant le JAF, celui-ci n’est pas destiné à faire un procès à l’une ou l’autre des parties. Vous êtes au civil, non au pénal. Ce n’est pas d’un crime ou d’un délit dont il est question, mais d’une séparation, d’un divorce, du règlement de ceci, des conditions du partage, de la garde des enfants.

Bien sûr, la personnalité toxique fera en sorte de dire que VOUS êtes un(e) escroc, un(e) usurpateur, que vous l’avez spolié, dupé, ruiné, que vous êtes monstrueux(se) avec les enfants et totalement destructeur(trice). Et tant d’autres choses encore, dont vous n’avez pas la moindre idée. Parce que la personnalité toxique a bien plus d’imagination que vous, et ne recule devant rien, dépourvue de toute empathie, de toute bonne foi, et de toute crainte devant la justice, et devant les autres (et je pourrais dire : devant Dieu). Vous allé(e) être complètement remis(e) en cause en tant qu’humain, que compagnon ou compagne, parent…
Vous allez lire des attestations faites contre vous des plus mensongères aux plus cruelles. Vous allez découvrir « votre » vie, celle qui est créée de toutes pièces, dans le seul but de vous détruire.
Et ceci n’est que résumé… Car il est possible de détailler longuement ou de donner de multiples exemples. Si je ne le fais pas dans cet article, c’est par souci de ne pas en « rajouter ». À celles et ceux qui sont actuellement en procédure ou s’y préparent, il est important de faire entendre que le pire est souvent à prévoir. Et qu’une fois que le pire a été prévu, il faut imaginer ce que le Diable y ajouterait comme ingrédients personnels.

Et il vous faut contre attaquer. Il vous faut une fois de plus argumenter. Et présenter une réalité. LA réalité. La VRAIE histoire. Comment ? Comment prouver ces comportements violents et destructeurs ? Comment prouver la toxicité de l’autre ? EN commençant par s’attacher aux comportements à proprement parler et non à la personnalité de l’autre. Bien sûr, des enquêtes médico psy sont toujours possibles, et dans ce cas la victime a le désir plus ou moins secret que l’expert mette en avant une personnalité psychopathe, pathologiquement destructrice, mythomane, mégalomane, schizoïde, perverse, pulsionnelle… Bref, que l’expert puisse écrire et affirmer : untel(unetelle) est un Hannibal Lecter en puissance, un Hannibal Lecter de l’âme, de la pensée, du cerveau.
Bien souvent les victimes sont déçues par ces rapports et d’autant plus déçues qu’elles y ont mis un espoir immense, celui d’être reconnue comme victime, et que le crime dont elles sont victimes soit dénoncé. Qu’enfin, l’autre soit qualifié pour ce qu’il est.
Or, en affaires familiales, ce genre de rapport se présente bien peu souvent.
On trouvera des termes comme « personnalité très réactive », « psychorigide », « instable »… Mesure fois encore et à quelques exceptions près, la perversion narcissique, la psychopathie, la dangerosité ne seront pas soulignées.

Bien souvent aussi les victimes se retiennent de dire, de raconter la vérité. Par peur que leur bourreau ne le sache, et ne s’en prenne à nouveau à elles. Elles le protègent par défaut, en pensant se protéger.

Aussi, il est important de se présenter devant le JAF en étant préparé. Préparé(e) à ne pas faire condamner l’autre, mais à faire constater des actes et des comportements, ainsi que la conséquence de ceux-ci. Conséquences matérielles, financières, professionnelles, conséquences sur les enfants, conséquences sur l’estime de soi. Conséquences sur SOI.
Oui, mais comment ?
Quel avocat peut comprendre ?

Un avocat peut toujours comprendre. Ce qu’il faut préparer, c’est ce qui va lui être dit. Ce sont les demandes qui lui seront faites et qu’il devra plaider. Ce sont les arguments dont vous allez disposer.

Face à la violence psychologique, se faire aider et accompagner est indispensable, et même en amont d’un travail avec un avocat. La première chose à établir, en travaillant sur la reconstruction de soi, est le discours à tenir. Pour une fois, vous allez devoir parler de vous, et non de l’autre. Le laisser « sujet » de la discussion vous met à nouveau en retrait, vous laisse « objet ». C’est à votre tour de prendre les choses en main et parler de VOUS.
Il faut également refaire le cours de sa vie. Penser, en se faisant aider s’il le faut, à l’écrire, pour remettre en situation les faits. Pour estimer la répétition de la violence. Même tue, même silencieuse, même ignorée par l’entourage, c’est cette chronologie qui va permettre à votre avocat de comprendre que vous êtes bien face à ce qui constitue la violence psychologique : la répétition des faits visant à vous nuire et vous détruire.
Il faut aussi fouiller sa propre vie. Vous l’ignorez. Mais il existe toujours des preuves, des éléments qu’on peut apporter pour montrer la violence, la souligner. Pour montrer les incohérences, les paradoxes, les compromis que vous avez du faire. Pour montrer les silences auxquels vous êtes confronté(s). Vous allez devoir sans doute reprendre des contacts. Il vous faudra oser demander de l’aide, ce que vous pensez tout aussi impossible qu’interdit.
Là encore, ce ne sont que quelques pistes.

Ce qui est essentiel, c’est de vous attacher à montrer et démontrer votre vécu. Votre histoire. À parler de vous, et non de l’autre. Il n’est pas question d’épargner cet autre. Il est question de ne pas se présenter avec l’idée de faire condamner un coupable déjà jugé.
Il est question de faire entendre votre état. Pas d’obtenir réparation parce que l’autre sera déclaré « fou », « malade », ou « bourreau ».

Il est question de justice. La justice applique le droit. De de fait, elle est considérée comme juste, puisqu’objective en fonction des éléments qui lui sont donnés.
Elle tranche sur des faits. Sur des éléments précis. Elle n’aime pas les suppositions. Elle n’aime pas qu’on juge à sa place. Elle n’aime pas être dépossédée de son droit… à dire le Droit.

Pour toute information : ou

©Anne-Laure Buffet

SE LIBÉRER, PAS À PAS

Reem-Eissa7

« Qu’est-ce que j’ai été bête… ! »
« Je suis un imbécile, je n’ai rien vu venir… »
« En fait il a raison, je suis malade pour ne pas l’avoir vu plus tôt. »
« Vous pensez que je suis stupide ? J’aurais pu comprendre avant. »

Non.
Ni bête, ni imbécile, ni malade, ni stupide. Rien de tout cela. La victime entre les pattes d’un bourreau n’est rien de tout cela. Le lapin qui se retrouve piégé par le chasseur n’est ni bête ni stupide.
Et l’oiseau qui reçoit une balle en pleine aile n’est pas malade d’avoir volé.

Ils ont été des proies et ils ont été choisis à cause de ça.

La question ici n’est pas de savoir ce qui amène telle ou telle personne à être une proie. S’il s’agit d’une construction mentale, au-delà d’une prédisposition, il n’y a ni à juger ni à condamner. Mais à constater pour permettre un changement.

La question est : « Pourquoi est-il si difficile de comprendre ? Pourquoi la proie devenue victime se disqualifie-t’elle autant ? »
Les mois, les années de dénigrement, d’humiliations, de jugements, de violence sourde, entraînent une sorte de lobotomie cérébrale. Un décervelage. Une incapacité de réflexion, de recul, de pensée. La victime devient handicapée. Elle n’y peut rien.
L’entourage, celui qui reste, qui s’effrite peu à peu, s’escrime et s’échine à vouloir lui faire entendre raison. Du calme à la colère, tous les tons de la gamme sont utilisés. Jusqu’au mépris ou à l’indifférence quand les proches, usés de ne pas se croire entendus, baissent les bras et s’éloignent.

La victime subit. Seule.

Comme la souris sous la patte du chat.

Pour beaucoup d’entre elles, heureusement, se produit ce déclic qui permet le changement. Qui les pousse à réagir. À fuir. Et la fuite n’est pas une lâcheté, c’est une preuve de force et de courage, dans le cas présent. Car c’est la seule issue.

Sortir de l’emprise se fait lentement. Par étapes. avec des rechutes. Le doute que sème la personnalité toxique retient, comme la culpabilité. Et la peur, monstre terrifiant et paralysant. La peur, comme celle de l’enfant qui se cache sous sa couette, alors que le loup certainement guette sous le lit…

Sortir de l’emprise demande de comprendre que « ça ne va pas ». Ça ne devrait pas se passer comme ça. Et « ça » est tellement indéfini, encore. Vient le moment où « ça » se clarifie. Les mots entendus sont injustes, les silences sont dénigrants, les insultes non méritées, les critiques infondées. Les maux de ventre, de coeur, de dos, de tête, de jambe… sans raison et cause réelle, si ce n’est de la somatisation.
« Ça » devient un peu plus clair. Mais à qui parler de « ça » ? Qui pourrait entendre et comprendre ? Qui pourrait parler, aider, sans juger ? Comment le dire en étant certain(e) d’être compris(e) et soutenu(e)?

Un fait nouveau. Un de plus, souvent anodin. Anecdotique. Celui qui donne la force et la motivation pour fuir. Aller se plaindre ? À qui… Voyons, il n’y a pas eu de coup… Vous n’êtes pas blessé(e), de quoi vous plaignez-vous ? Vous voudriez être battue, à l’hôpital, morte, ou vos enfants violés ? Mais, monsieur l’agent… Non, madame, monsieur, rentrez chez vous. Discutez avec votre conjoint… Et une bonne réconciliation sur l’oreiller, hein, c’est pas mal ?…

Sentiment de solitude qui s’intensifie.

Une fois de plus. Une fois de trop. La peur domine, le doute, la honte, la culpabilité, toutes ces entraves à la réflexion. Mais c’était une fois de trop.

La victime a compris son calvaire.

Elle n’a pas encore compris l’ampleur de son calvaire.
Elle a compris qu’elle ne devait pas vivre « ça », et elle a compris… qu’elle avait bien compris que « ça » ne devrait pas se vivre, « jamais ».

Il lui reste encore à comprendre. C’est un long chemin. Comprendre que tout était faux, mensonger, cruel et destructeur.
Comprendre qu’elle n’est coupable en rien. Mais responsable de tout changer.
Comprendre que ce n’est pas une question de volonté ou de force.
C’est une question de combat.
Comprendre que partir ouvre la porte à la liberté. Pas à la tranquillité. La liberté qu’elle gagne, c’est celle de ne plus être seule dans ce combat. C’est d’être en résistance, en étant accompagné, soutenu, défendu.
Comprendre qu’elle va devoir faire un long travail. Un travail de deuil, douloureux. Un travail de reconstruction, pénible, parfois violent. Et la violence, la victime en a si peur maintenant. Cette violence-là est pourtant bienveillante. Mais chaque nouvelle secousse est un séisme pour la victime devenue combattante.

Comprendre que partir est vital.
Et que pour autant, la guerre est déclarée. Le bourreau ne laisse pas sa proie partir. Il ne peut l’accepter. Si elle part, il la détruira complètement.

Sans aide extérieure, il est presque impossible de lutter. Face à ces monstres du quotidien, il faut nécessairement être aidé(e).

C’est possible.
Heureusement, c’est possible.
Heureusement, nombreuses sont les victimes qui s’en sortent. Qui vivent, après. Qui vivent et vivent mieux. Elles ont un long chemin devant elle. Mais elles vivent, enfin.

L’enfant est trop souvent l’enjeu dans ce drame familial. Devenant l’arme dont le parent toxique se servira pour détruire son ancien conjoint, il est positionné de fait en tant que victime. La principale victime est et demeure le parent soumis à la violence psychologique. 
L’enfant se retrouve alors confronté à divers états psychologiques possibles comme le conflit de loyauté et le déni parental. 

©Anne-Laure Buffet

L’AVIMEJ AU PALAIS DE JUSTICE DE MEAUX

Une association au service des justiciables

L’association a été créée en 1996 dans le prolongement de la reconnaissance des besoins des populations notamment victimes à une information sur le système et les institutions judiciaires d’une part, et à l’avènement d’autre part de nouvelles réponses judiciaires à la délinquance tendant prioritairement à la prise en compte du dommage causé à la victime et au reclassement de l’auteur de faits pénaux.

L’A.V.I.M.E.J. a été fondée dans ce cadre sur un partenariat entre l’institution judiciaire locale et les communes. L’ensemble de ses activités et services sont depuis portés par le travail accompli par l’équipe des salariés (12) et des collaborateurs de justice (11) intervenant dans le cadre d’actions variées et en direction de publics divers.

Ces actions recouvrent à ce jour:

  • l’aide aux victimes, ayant pour objet d’accompagner et d’assister les victimes, que ce soit dans le cadre de leurs droits juridiques et procéduraux ou dans le cadre d’un accompagnement psychologique. L’association intervient également en représentation de mineurs victimes avec les missions d’administration ad hoc ;

  • l’aide à l’accès au droit, ayant pour objet d’informer les personnessur leurs droits et obligations, les aider dans l’accomplissement de démarches et les orienter vers les organismes compétents.

Ces actions sont développées à travers un véritable service gratuit et de proximité dans le ressort géographique du tribunal de grande instance de Meaux. Des lieux d’accueil et de permanences – antennes de justice ou points d’accès au droit – sont ainsi implantés (30 lieux distincts en 2011) et répondent au besoin des populations d’une aide et d’une assistance dans leurs droits et procédures judiciaires.

  • la mise en œuvre des mesures alternatives aux poursuites, réponses judiciaires à la délinquance, par le biais des mandats confiés à l’association par les autorités judiciaires locales, destinées à assurer le traitement des mesures prévues par les articles 41-1 et 41-2 du Code de procédure pénale, notamment les rappels à la loi mineurs, les rappels à la loi majeurs, les classements sous condition d’indemnisation, les médiations pénales, les ordonnances pénales et les compositions pénales ;

  • la mise en place et l’animation de stages de citoyenneté et sur les stupéfiants prononcés à titre d’alternatives aux poursuites ou de condamnations pénales.

AVIMEJ, PALAIS DE JUSTICE DE MEAUX