CONFERENCE : L’EMPRISE – LA COMPRENDRE POUR S’EN LIBÉRER

CONFERENCE : L’EMPRISE – LA COMPRENDRE POUR S’EN LIBÉRER

Vendredi 25 novembre 2016 Anne-Laure Buffet était invitée par la mairie d’Issy les Moulineaux à donner une conférence sur : 

Voir et écouter la conférence :

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Un commentaire reçu suite à cette conférence : « J’ai rarement entendu une conférence aussi pertinente. L’analyse est selon moi, fine, juste et suffisamment analogique pour faire sens. La mise en place de l’emprise, l’apparition des symptômes, les conséquences, sont clairement expliquées. Conférence bien menée par Mme Anne-Laure Buffet qui a su aborder cette problématique sous divers angles. »

LA VIOLENCE CONJUGALE : (PETIT) ETAT DES LIEUX

Dans sa Déclaration pour l’Élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes, l’Assemblée générale des Nations Unies définit la violence à l’égard des femmes comme  « tout acte de violence fondé sur l’appartenance au sexe féminin, causant ou susceptible de causer aux femmes des dommages ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, et comprenant la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ».
L’adoption de cette Déclaration en 1993 atteste de la reconnaissance internationale du fait que la violence à l’égard des femmes, résultant des inégalités historiquement constituées entre les femmes et les hommes, constitue une violation des droits de la personne humaine et des libertés fondamentales.

Or, en France, chaque année, 216 000 femmes au moins sont victimes de violences conjugales et une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups d’un conjoint violent.

216 000 femmes, âgées de 18 à 75 ans, sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur ancien ou actuel partenaire intime (mari, concubin, pacsé, petit-ami…). Il s’agit d’une estimation minimale. L’enquête n’interrogeant que les personnes vivant en ménages ordinaires, elle ne permet pas d’enregistrer les violences subies par les personnes vivant en collectivités (foyers, centres d’hébergement, prisons…) ou sans domicile fixe. Ce chiffre ne couvre pas l’ensemble des violences au sein du couple puisqu’il ne rend pas compte des violences verbales, psychologiques, économiques ou administratives.

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Peut-on jouer aux apprentis humoristes en toute impunité quand il s’agit de violences faites aux femmes ? Pour le journal Le Berry républicain, il semblerait que oui, du moins si l’on s’en tient à l’article intitulé « Il passe par le toit pour exiger un rapport sexuel de son ex », publié le 26 juin dernier dans la rubrique « à la Une » de l’édition du Cher.

Accumulation de métaphores et de clichés douteux, cet article, sous des dehors humoristiques, relate avec une rare complaisance un cas de violences conjugales. Et si le quotidien a depuis supprimé l’article de son site (), la tonalité générale du propos n’en est pas moins d’une légèreté édifiante et déplacée au regard de la gravité des faits [1].
(Source : Acrimed)

En octobre 2015, lors d’un jeudi de l’Acrimed, le traitement médiatique de la violence faite aux femmes était exposé et discuté. ()

Aussi 11 propositions sont faites aux journalistes afin de modifier le traitement médiatique des violences faites aux femmes. Afin de mettre un terme à l’utilisation d’expression inappropriées, fausses, de métaphores et jeux de mots tendant à « dramatiser » des situations qui, elles, sont TOUJOURS dramatiques.

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Jacqueline Sauvage a enduré, ainsi que ses enfants, 47 ans de coups, sévices et viols de la part de son mari et a fini par le tuer. Elle est encore en prison et ne connaîtra la décision quant à sa remise en liberté que le 24 novembre prochain.
Les lois et leur application ne sont pas à la hauteur de l’enjeu que représentent ces violences. 
La France a signé et ratifié en 2014 la « Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique » dite Convention d’Istanbul . Cette Convention, que les États doivent obligatoirement transposer dans le droit national, contient des dispositions plus favorables que le droit français. Cette transposition n’est toujours pas effective dans le droit français.

Les clichés sexistes sont véhiculés par une publicité complaisante, et qui n’émeut pas grand monde et jamais longtemps. Cette chosification de la femme est aujourd’hui dénoncée, et l’on peut suivre le hashtag #WomenNotObject sur Twitter.
A voir également, le spot .
Mais bien que dénoncée, elle perdure et véhicule des comportements, et des discriminations qui interviennent comme des injonctions : la « femme » doit être ainsi, et « l’homme », doit être untel. Untel / ainsi. Humain / Objet.

 

 

Un rapport du Conseil de l’Europe (2008) mentionne que« la violence conjugale serait la principale cause de décès et d’invalidité des femmes de 16 à 44 ans, avant le cancer, les accidents de la route et la guerre ». Une étude, menée par la délégation aux victimes du ministère de l’intérieur et rendue public en 2008 par le secrétariat d’État à la solidarité, dénombre, pour l’année 2007, que 192 homicides ont été commis au sein du couple. Cette étude a mis en exergue que:

  • En 2007 l’incidence de l’homicide conjugal sur la population générale en France a été de l’ordre de 0,0005 % pour une femme et de l’ordre de 0,0001 % pour un homme
  • la majorité des homicides ont lieu dans les couples dont la situation matrimoniale est établie.
  • la séparation est le mobile principal du passage à l’acte (35 %).
  • cette violence s’exerçant dans le cadre familial entraîne des victimes collatérales, en général les enfants.

Selon l’Étude nationale sur les décès au sein du couple, menée par la délégation aux victimes du ministère de l’intérieur, 146 femmes et 28 hommes ont été tués en 2010 par leur compagnon ou compagne. Ainsi:

  • 18 % de toutes les morts violentes recensées en France et dans lesquelles l’auteur a été identifié ont eu lieu dans le cadre du couple.
  • 35 % des crimes conjugaux sont liés à la séparation (commission par des « ex » ou séparation en cours)
  • 34 % des auteurs d’homicides, uniquement masculins, se sont suicidés après leur acte.
  • En France une femme a une probabilité de mourir sous les coups de son compagnon de l’ordre de 0,0005 %, soit un décès tous les 2.5 jours.
  • En France un homme a une probabilité de mourir sous les coups de sa compagne de l’ordre de 0,0001 % soit un décès tous les 13 jours.

Le 16 novembre 2016, on décomptait la 99e femme décédée sous les coups de son compagnon. Mais combien depuis le début de l’année, sans qu’elles soient prises en compte, le décès suivant une maladie, un suicide, un accident « inévitable » ?
Le 25 novembre prochain aura lieu la Journée Internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Il est temps de réagir.

25 novembre 2016, à 20H, Espace Icare, à Issy les Moulineaux. 
Conférence : L’emprise, la comprendre pour s’en libérer. Entrée libre sur réservation téléphonique :
Conférence donnée par Anne-Laure Buffet

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CONFERENCE :LES ENFANTS VICTIMES : QUELLE PRÉVENTION, QUEL AVENIR ?

Ce soir, conférence à St Gilles, sur la  faite aux , ses conséquences, sa prévention, et l’accompagnement des .
Après les plus de 150 personnes venues hier au Tampon, autant ce soir pour écouter la conférence. Dans le public, des parents, des enfants devenus adultes ayant connu cette violence, des professionnels du soin, des représentants d’associations, dont l’UFR (Union des Femmes Réunionnaises), des étudiants en psychologie…
 psychologique, physique, sexuelle, affective, conflit de loyauté, déni parental, harcèlement scolaire, responsabilité et devoirs des adultes et des parents… Autant de sujets abordés pendant la conférence et les échanges qui ont suivi.
J’ai vu un public attentif, inquiet, soucieux de comprendre et de mettre en place des changements et des solutions. J’ai entendu des parents capables de se remettre en cause, inquiets de leurs comportements, soucieux de la construction de leurs enfants.
Et un pavé jeté dans la mare sous forme de constat : cette « noble » institution qu’est l’éducation nationale ne bouge pas, n’accompagne ni ne forme ses enseignants, ne reçoit pas les demandes ou ne les comprend pas, ne propose pas de formations, et se montre souvent complice d’une violence intrafamiliale, là où certains enseignants, inquiets pour les élèves dont ils ont la charge et conscients de leurs responsabilités, organisent et proposent des solutions et un soutien, sans l’encouragement de l’administration, parfois en agissant contre les décisions de leur direction.
Il y a fort à faire. Il faut retrousser ses manches. Et il faut croire qu’un jour un changement se fera. L’immobilisme actuel est au détriment des enfants, et crée une nouvelle violence…

LIRE LES NOTES DE CETTE CONFÉRENCE

Pour compléter cette note, cet article paru hier 27 septembre : Des parents publient le journal intime de leur fille qui s’est tuée. 

La dernière conférence de ce cycle sera donnée demain, Jeudi 29 septembre : au campus du Moufia
18h15 : conférence à l’amphi Cadet campus du Moufia Saint-Denis : « Victimes de violence psychologique : rompre le lien et se reconstruire ».

CONFERENCE : LA VIOLENCE PSYCHOLOGIQUE, UN PROCESSUS DE DESTRUCTION INDICIBLE ET INTIME

C’était donc aujourd’hui et c’est à la 10eme minute. Une interview avant la première des trois conférences données à la Réunion.
Demain à St Gilles, au Village Corail à 18h15, pour parler des violences faites aux enfants, de la prévention, et des moyens d’action; Et jeudi à St Denis, à 18h15, à l’université (amphi Cadet), pour évoquer la prise de conscience et la reconstruction.
Et la conférence de ce soir mardi 27 septembre était : Violence psychologique, une processus de destruction indicible et intime. Plus de 150 personnes dans l’amphi, un public attentif, de nombreuses questions. Et la chance d’échanger directement, de faire des rencontres… et même avec des lecteurs de ce site, qui encouragent le travail de CVP.
Merci à eux, et merci à tous ceux qui sont venus assister à cette conférence.

Pour en retrouver les grandes lignes  :

LA JUSTICE – RENCONTRE ET DÉBAT – 2 NOVEMBRE 2016

Cette année l’association CVP propose, en plus des groupes de discussion du samedi, des petits déjeuners – matinées, le mercredi, de 9h à 12h, sur des thèmes qui n’ont pas encore été abordés et qui sont liés directement à la violence psychologique et ses conséquences pour les victimes.
Ces petits déjeuners seront l’occasion d’une rencontre avec un professionnel, d’un échange sur le thème proposé, et d’un débat entre les participants.

LE MERCREDI 2 NOVEMBRE LE THÈME PROPOSÉ EST : LA JUSTICE 
La violence psychologique peut-elle être démontrée en justice ? 
Quand s’adresser à elle ? Comment se déroule une procédure ? Que peut-on demander ? Quelles sont les principales juridictions ? Quelles sont les responsabilités d’un avocat, d’un magistrat, d’un procureur ? Comment faire appel ?
La violence psychologique peut-elle être démontrée en justice ?
Ce petit déjeuner se fera en présence d’un avocat fin de répondre aux diverses questions.


Informations et inscription : ou


Anne-Laure Buffet – Présidente de l’association CVP – Contre la Violence Psychologique