UN EPOUX SOI-DISANT MALHEUREUX – TÉMOIGNAGE

J’ai vécu aussi exactement la même chose: un époux soi disant constamment malheureux,  » en grande dépression » à laquelle je croyais et qui n’était qu’un rempart pour me faire avaler les couleuvres et malveillances, humiliations, dénigrements. Après de nombreuses années de mariage malheureux , l’instinct de survie m’a fait le quitter. Et lui aussi a retourné la situation: c’est moi qui l’ai rendu malheureux, le pauvre! Je comprends parfaitement ce que veut dire la personne  » 2016 « . Hélas il n’y a rien à faire pour ces sangsues de l’amour, sinon fuir. Sans se retourner. Les violences restent cachées, les blessures invisibles, mais pour la société « ils » sont capables de susciter de l’apitoiement. Même auprès de moi, encore aujourd’hui, séparés, il essaye de me faire pleurer sur son sort. Quel comédien, et avec bien peu d’amour-propre.
Oui, notez ce qu’ils disent, j’ai beaucoup écrit et c’est cela qui me sauve : la mémoire de sa volonté de destruction. Je ne suis pas psy et renonce à comprendre quoi que ce soit sur l’origine de ces dysfonctionnements. Regardons avant tout la nocivité d’une telle relation , qui apporte bien plus de tourments qu’autre chose. Qui épuise. Chacun peut prétendre à vivre sans avoir à subir la perversion. C’est le minimum des droits humains, hélas encore seulement privés.
Bon courage à vous tous, surtout toutes bien plus nombreuses…

SE LIBÉRER, PAS À PAS

Reem-Eissa7

« Qu’est-ce que j’ai été bête… ! »
« Je suis un imbécile, je n’ai rien vu venir… »
« En fait il a raison, je suis malade pour ne pas l’avoir vu plus tôt. »
« Vous pensez que je suis stupide ? J’aurais pu comprendre avant. »

Non.
Ni bête, ni imbécile, ni malade, ni stupide. Rien de tout cela. La victime entre les pattes d’un bourreau n’est rien de tout cela. Le lapin qui se retrouve piégé par le chasseur n’est ni bête ni stupide.
Et l’oiseau qui reçoit une balle en pleine aile n’est pas malade d’avoir volé.

Ils ont été des proies et ils ont été choisis à cause de ça.

La question ici n’est pas de savoir ce qui amène telle ou telle personne à être une proie. S’il s’agit d’une construction mentale, au-delà d’une prédisposition, il n’y a ni à juger ni à condamner. Mais à constater pour permettre un changement.

La question est : « Pourquoi est-il si difficile de comprendre ? Pourquoi la proie devenue victime se disqualifie-t’elle autant ? »
Les mois, les années de dénigrement, d’humiliations, de jugements, de violence sourde, entraînent une sorte de lobotomie cérébrale. Un décervelage. Une incapacité de réflexion, de recul, de pensée. La victime devient handicapée. Elle n’y peut rien.
L’entourage, celui qui reste, qui s’effrite peu à peu, s’escrime et s’échine à vouloir lui faire entendre raison. Du calme à la colère, tous les tons de la gamme sont utilisés. Jusqu’au mépris ou à l’indifférence quand les proches, usés de ne pas se croire entendus, baissent les bras et s’éloignent.

La victime subit. Seule.

Comme la souris sous la patte du chat.

Pour beaucoup d’entre elles, heureusement, se produit ce déclic qui permet le changement. Qui les pousse à réagir. À fuir. Et la fuite n’est pas une lâcheté, c’est une preuve de force et de courage, dans le cas présent. Car c’est la seule issue.

Sortir de l’emprise se fait lentement. Par étapes. avec des rechutes. Le doute que sème la personnalité toxique retient, comme la culpabilité. Et la peur, monstre terrifiant et paralysant. La peur, comme celle de l’enfant qui se cache sous sa couette, alors que le loup certainement guette sous le lit…

Sortir de l’emprise demande de comprendre que « ça ne va pas ». Ça ne devrait pas se passer comme ça. Et « ça » est tellement indéfini, encore. Vient le moment où « ça » se clarifie. Les mots entendus sont injustes, les silences sont dénigrants, les insultes non méritées, les critiques infondées. Les maux de ventre, de coeur, de dos, de tête, de jambe… sans raison et cause réelle, si ce n’est de la somatisation.
« Ça » devient un peu plus clair. Mais à qui parler de « ça » ? Qui pourrait entendre et comprendre ? Qui pourrait parler, aider, sans juger ? Comment le dire en étant certain(e) d’être compris(e) et soutenu(e)?

Un fait nouveau. Un de plus, souvent anodin. Anecdotique. Celui qui donne la force et la motivation pour fuir. Aller se plaindre ? À qui… Voyons, il n’y a pas eu de coup… Vous n’êtes pas blessé(e), de quoi vous plaignez-vous ? Vous voudriez être battue, à l’hôpital, morte, ou vos enfants violés ? Mais, monsieur l’agent… Non, madame, monsieur, rentrez chez vous. Discutez avec votre conjoint… Et une bonne réconciliation sur l’oreiller, hein, c’est pas mal ?…

Sentiment de solitude qui s’intensifie.

Une fois de plus. Une fois de trop. La peur domine, le doute, la honte, la culpabilité, toutes ces entraves à la réflexion. Mais c’était une fois de trop.

La victime a compris son calvaire.

Elle n’a pas encore compris l’ampleur de son calvaire.
Elle a compris qu’elle ne devait pas vivre « ça », et elle a compris… qu’elle avait bien compris que « ça » ne devrait pas se vivre, « jamais ».

Il lui reste encore à comprendre. C’est un long chemin. Comprendre que tout était faux, mensonger, cruel et destructeur.
Comprendre qu’elle n’est coupable en rien. Mais responsable de tout changer.
Comprendre que ce n’est pas une question de volonté ou de force.
C’est une question de combat.
Comprendre que partir ouvre la porte à la liberté. Pas à la tranquillité. La liberté qu’elle gagne, c’est celle de ne plus être seule dans ce combat. C’est d’être en résistance, en étant accompagné, soutenu, défendu.
Comprendre qu’elle va devoir faire un long travail. Un travail de deuil, douloureux. Un travail de reconstruction, pénible, parfois violent. Et la violence, la victime en a si peur maintenant. Cette violence-là est pourtant bienveillante. Mais chaque nouvelle secousse est un séisme pour la victime devenue combattante.

Comprendre que partir est vital.
Et que pour autant, la guerre est déclarée. Le bourreau ne laisse pas sa proie partir. Il ne peut l’accepter. Si elle part, il la détruira complètement.

Sans aide extérieure, il est presque impossible de lutter. Face à ces monstres du quotidien, il faut nécessairement être aidé(e).

C’est possible.
Heureusement, c’est possible.
Heureusement, nombreuses sont les victimes qui s’en sortent. Qui vivent, après. Qui vivent et vivent mieux. Elles ont un long chemin devant elle. Mais elles vivent, enfin.

L’enfant est trop souvent l’enjeu dans ce drame familial. Devenant l’arme dont le parent toxique se servira pour détruire son ancien conjoint, il est positionné de fait en tant que victime. La principale victime est et demeure le parent soumis à la violence psychologique. 
L’enfant se retrouve alors confronté à divers états psychologiques possibles comme le conflit de loyauté et le déni parental. 

©Anne-Laure Buffet

ENFANT DE PÈRE TOXIQUE – TÉMOIGNAGE

Bonjour,

Je n’ai jamais vraiment été très douée pour raconter les choses, mais si je vous écris ce mail aujourd’hui c’est pour vous raconter mon histoire, témoigner… Ou juste pour pouvoir évacuer, je ne sais pas.

Je m’appelle XXX, j’ai XX ans. Je suis une fille de parents toxiques, en tout cas d’un père toxique.

J’ai passé mon enfance à voir mes parents s’hurler dessus… De voir mon père hurler sur ma mère et ma mère pleurer.
A mes deux ans, ma mère a perdu son emploi, mon père lui a dit de ne pas chercher un autre travail (la bonne aubaine)… Il l’a séparé de sa famille, elle n’a plus d’ami.
J’ai donc vu, jour après jour ma mère être détruite, dénigrée, insultée, soumise et mon père qui essayait de me monter contre elle, de me faire participer à sa destruction.

Mais j’ai grandi, je suis devenue une adolescente, un être capable de penser par lui même, ce jour là, mon père a trouver une autre victime.
J’ai suivi le même chemin que ma mère, j’ai perdu toute confiance en moi, j’ai passé le bac qu’il voulait que je passe, je suis devenue dépressive, instable, défaitiste, boulimique et dépendante affective, j’avais RDV toutes les semaines chez le médecin car je somatisais. (Et evidemment on ne me trouvait rien)

Après mon baccalauréat, au début de l’année 2009, il a été diagnostiqué maniacodépressif, il a bien sûr rejeté sa maladie et ne prend pas ses médicaments.

En Mars dernier, c’était la crise de trop, j’ai pris mon courage à deux mains et je suis parti du domicile familiale pour vivre avec mon copain (Heureusement que je l’ai rencontré)
Au début, il me harcelait, menaçait mon compagnon, venait sonner en bas de mon immeuble, prenait des photos d’où nous vivons. C’était surement sa manière à lui d’essayer de continuer à me contrôler.
J’avais peur pour ma mère, elle m’envoyais des SMS et des mails tous les jours pour me décrire ses moindres faits et gestes. Je lui ai dit de partir, mais rien n’y fait, elle ne veut rien savoir… J’ai fini par abandonner, j’ai fini par me dire que je devais penser à moi et ne plus m’angoisser pour elle… Encore la semaine dernière il s’est énervé contre elle, lui reprochant assez violemment tous les maux du monde, et aujourd’hui, elle me dit que ce n’est pas grave, qu’il s’est calmé.

J’ai déjà passé 24 ans de ma vie a essayé de la protéger.

Je suis parti, j’en suis fière, mais au fond de moi je suis toujours brisée, bien que depuis quelques semaines je recolle enfin les morceaux.
La vie avec mon conjoint est parfois dificile, entre les crises d’angoisses, les peurs incohérentes (De l’abandon notamment mais aussi la peur de « m’engager » pendant les moments intimes) et mes moments de vide…

J’essaye de garder espoir même si c’est souvent difficile, je ne pense pas être devenue une personne toxique mais je sais que les 24 ans que j’ai vécu auprès de mes parents ont fait de moi une personne instable et mon instabilité en devient parfois dangereuse, autant pour moi que pour les autres.
Je n’ai finalement pas fait d’étude, en l’espace de 4 ans j’ai fait souffrir mon compagnon autant que j’ai dû souffrir pendant 24.
Malgré mes moments de vide (Comme aujourd’hui), je sens que je vais mieux.

J’aimerai juste dire à tous ceux qui vivent dans cette prison que, oui c’est dur, oui, nous sommes souvent seul(e) fasse à nous même car nous avons été isolé(e).
Le peu de personnes à qui nous en parlons ne nous comprends pas, on nous dit que l’on fabule ou qu’on exagère.

Mais il ne faut pas cesser de se battre pour (re)devenir celui qu’on est, libérez vous!

J’ai surement oublié des tonnes de choses, mais tout se chamboule dans ma tête… Trop de choses à dire .

Je vous remercie d’avoir créé cette association,

MORT VIVANTE – EXTRAIT 5 – À PARAÎTRE

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Les brulures d’estomac sont intenses. Je n’arrive pas à faire grand chose. Debout, assise, ou allongée, je sens cette vis qui se resserre sur mes côtes, à les broyer et m’étouffer. Je ne peux pas me tenir droite. J’ai un poids sur les épaules et il m’écrase sans cesse.

Lorsque je me sens un peu mieux, je me redresse. Je respire, profondément. La douleur diminue. Puis revient. Plus forte. M’abrutissant un peu plus. M’épuisant un peu plus. Le moindre geste, le moindre effort, je les paye pendant des heures. Rien ne me calme.

J’ai le sentiment d’être un foyer empli de braises sur lesquelles tu souffles, ne me laissant aucun instant de répit. Tu l’as allumé il y a longtemps, et tu l’as fait en prenant ton temps. Brindille après brindille, chaque coup, chaque parole que tu portais dressait le bûcher, ce bûcher qui me consume sans être vu. Tu l’allumes à ta guise, profitant de mes moments de faiblesse ou de calme. Une flamme, des étincelles, et je me plie à nouveau sous cet incendie invisible.

Lorsque le feu pourrait s’éteindre, tu souffles à nouveau. Tu as soufflé si souvent que je passe maintenant mon temps à guetter la prochaine fois ; je ne suis pas déçue…Il y a toujours une prochaine fois. Les braises se rallument. Et à nouveau, j’ai mal, je me plie en deux, je passe ma main sur mon estomac.

Je finis par m’allonger, irritée d’être handicapée de la sorte. Et l’irritation ne calme pas la douleur, elle l’excite. Avec un livre, ou dans le noir, essayant de respirer le plus calmement possible, je ne pense qu’au temps qui passe, comme si le feu qui me brule l’estomac le dévorait. Et moi, toujours allongée, de plus en plus incapable de faire quoi que ce soit.

Lorsque nos enfants sont chez moi, j’ai encore plus mal. Mal d’avoir mal au point de manquer d’énergie. Mal de me sentir mauvaise, mauvaise mère, mauvaise femme, inutile dans une société où il faut exister en permanence, être compétitif, en permanence. Réussir, en permanence.

Je prends sur moi. Je fais semblant de sourire. Les journées trainent en longueur. J’attends le soir qui me permettra de dormir. Je m’endors en pleurant de n’avoir rien fait, rien avec eux. Je suis une mauvaise mère.

LE TROUBLE BIPOLAIRE

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Pourquoi le trouble bipolaire est-il considéré comme une « maladie » ?

Dans la vie, il y a toujours des hauts et des bas. Il est normal de se sentir heureux, triste ou irrité. Le trouble bipolaire, que l’on appelle également maladie affective bipolaire, est un état pathologique ; les personnes qui en sont atteintes, souvent qualifiées de maniacodépressives, présentent des sautes d’humeur extrêmes, qui n’ont parfois rien à voir avec les événements qu’elles ont vécus. Ces sautes d’humeur se répercutent également sur la façon dont la personne pense, se comporte et agit.

Le trouble bipolaire est tout à fait involontaire, et ne résulte pas d’une personnalité « faible » ou instable. Il s’agit d’une affection médicale qui peut être traitée.

Le trouble bipolaire est-il une maladie courante ?

Vous ou un être qui vous est cher peut-être atteint d’un trouble bipolaire. Vous vous sentez peut-être isolé face à cette maladie, mais vous n’êtes pas seul. En effet, environ un ou deux pour cent des adultes dans le monde en souffrent. Par ailleurs, le trouble bipolaire s’attaque tant aux hommes qu’aux femmes.

À quel moment de la vie survient le trouble bipolaire ?

Les signes avant-coureurs du trouble bipolaire sont décelés de plus en plus souvent pendant l’adolescence et au début de l’âge adulte. Cependant, plus la personne est jeune au moment où les symptômes commencent à se manifester, plus ces symptômes s’écartent du portrait habituel de la maladie. On peut les attribuer à tort à un sentiment de détresse ou de rébellion typique de l’adolescence, et c’est pourquoi il arrive que le diagnostic de trouble bipolaire ne soit posé qu’à l’âge adulte.

Chez certaines femmes, le trouble bipolaire apparaît pendant la grossesse ou peu de temps après l’accouchement. On constate des épisodes de manie, ou d’exaltation, après la grossesse dans environ 0,1 pour 100 des cas. La dépression est toutefois plus fréquente. Si vous ou une proche avez ressenti des symptômes de dépression après la grossesse et si ces symptômes sont graves ou durent plus de deux semaines, il est souhaitable de demander de l’aide.

Il existe 5 types de troubles bipolaires : 

Troubles bipolaires de type 1 : ce sont des troubles maniaco-dépressifs à proprement parler. Si une phrase devait résumer l’état d’esprit des patients qui en souffrent, ça serait « je suis le champion du monde toutes catégories et rien ni personne ne pourra me déloger de mon piédestal ». Un sentiment d’invincibilité, de puissance caractérise le malade qui est dans un délire de grandeur.
Troubles bipolaires de type 2 : ils sont plus fréquents mais restent sous-évalués car les manifestations sont plus discrètes et moins prononcées que dans le type 1. Le tempérament de la personne qui en souffre reste assez nuancé : elle respire une certaine joie de vivre, réduit son temps de sommeil, a une sensibilité exacerbée… Ces personnes arrivent à rester intégrées mais elles peuvent facilement se mettre en péril à cause de leur optimisme naïf.

Troubles bipolaires de type 3 : ce type de troubles s’exprime par un état de surexcitation suite à la prise d’antidépresseurs.

Troubles bipolaires de type 4 ou troubles cyclothymiques. Dans ce cas, il y a alternance de phases atténuées avec des phases d’excitation et de dépression. Les personnes en souffrant sont très difficiles à vivre et ont beaucoup de mal à s’intégrer, notamment à cause de leur humeur instable. Elles se présentent sous plusieurs jours différents.

Troubles bipolaires de type 5 : ces patients sont toujours dans une phase de surexcitation, ce sont des personnes qui vivent à 200km/h et qui ont généralement des responsabilités importantes dans le cadre de leur travail. Ce sont en quelque sorte des locomotives. Ils sont dits hyperthymiques. Par contre, ils peuvent entrer à n’importe quel moment dans une phase dépressive.

De manière générale, lorsque l’on parle de troubles bipolaires de type 1, on fait référence à une alternance entre des phases d’excitation et de dépression.

  • Entre les deux, il y a des périodes normales, que l’on appelle les intervalles libres. Si aucun traitement n’est entrepris, il y a un risque d’accélération des cycles et présence de symptômes résiduels durant les intervalles libres.
  • C’est ainsi qu’après quelques années sans traitement, le trouble qui était périodique peut devenir chronique.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, les troubles bipolaires sont la 6ème cause de handicap dans le monde chez les personnes âgées de 15 à 44 ans et occupent la 9e position de nombre de « daly » (nombre d’années de vie perdues ou d’invalidité).