Il est important de revenir régulièrement sur la perversion narcissique et ses particularités qui la distinguent d’autres déviances, pathologies, comportements à risque pour un individu, un groupe d’individus, voir pour la société elle-même.
La perversion narcissique est une déviance. Tant que rien ne sera clairement établi d’un point de vue recherche médicale, tant que la science en sera encore – et la pauvre science fait ce qu’elle peut – à investir le champ des possibles sur l’existence d’un gêne, sur une malformation neurologique, sur une asymétrie cervicale… Bref, tant que rien ne sera vérifié et plusieurs fois vérifié et de manière certaine, la perversion narcissique est et reste une déviance, et non une pathologie. C’est une des raisons pour laquelle elle est si difficile à traiter… Le ou la PN ne se reconnaissent pas atteint d’un trouble du comportement… Mais de plus aucune analyse fonctionnelle ne peut établir ou affirmer la présence de ce trouble… Et aucun traitement n’est mis en place pour, pour le moins, corriger l’absence d’empathie d’un ou d’une PN.
Le pervers narcissique pratique le harcèlement moral, entre autres. Il est même champion toute catégorie. Il en connait et devine spontanément tous les effets, tous les modes, toutes les conséquences, tous les bénéfices pour lui (ou elle). Il sait que le harcèlement peut se pratiquer sous différentes formes… Et même le silence en est un quand il y a refus manifeste de participer, de répondre, quand laisser l’autre dans l’attente et le doute, et l’angoisse de la réponse qui ne vient pas procure si ce n’est du plaisir, en tout cas la certitude que la « proie », affaiblie, ne se montrera pas combattive par la suite.
Le pervers narcissique n’use pas que du harcèlement ; il peut calomnier, diffamer, critiquer, humilier, tout autant qu’il va séduire, flatter, charmer sa proie.
Il sait également menacer, réduire au silence, isoler.
Il attaque la construction de la personne tant sur le plan psychologique que physique.
Le ou la PN cherche non seulement à s’accaparer ce que « possède » sa victime, tout autant qu’il veut la détruire, par jalousie, conscient qu’il ou elle n’a pas ce qu’il convoite, et ne peut l’acquérir. Sa folie destructrice le conduit à vouloir, au moins psychiquement, tuer sa proie, lorsqu’il/elle constate son incapacité à obtenir ce qu’il/elle en attend.
Il n’est pas question dans cet article de diminuer les risques, les conséquences, et les manifestations d’un harcèlement moral. Résister nerveusement aux brimades et aux humiliations, « tenir bon » lorsque l’on reçoit vingt, cinquante, cent appels, jour et nuit, ne pas sombrer dans l’angoisse, et même la paranoïa, lorsqu’on se sait observé, suivi… Et conserver son énergie, sa confiance en soi, son optimisme, pour mener à bien une tâche, une mission, une activité, professionnelle ou personnelle, pour ne pas excuser au nom de l’Amour… Nous savons combien de victimes de harcèlement moral se retrouvent sans défense, démunies, terrifiées, perdues, et ne sachant pas vers qui se tourner.
Mais encore une fois le harcèlement moral n’est pas le seul élément constitutif, caractéristique de la perversion narcissique. Le ou la PN est bien plus… pervers que cela. Bien plus subtil. Bien plus fin. IL/elle est patient(e). Pour atteindre son but, il peut prendre son temps. Dans les témoignages que nous recevons, il est d’ailleurs frappant de remarquer que les victimes de PN ont mis cinq, dix, parfois vint ans, et même plus, à comprendre. À commencer à réaliser.
Une victime de harcèlement le constate.
Une victime de PN ne le constate pas. Ou très tard. Souvent trop tard.
Une victime de harcèlement arrive souvent à en parler.
Une victime de PN n’ose pas parler.
Une victime de PN, tout au plus, dira qu’elle « ressent un malaise », qu' »elle se sent mal », qu' »elle ne peut pas expliquer ». Le ou la harcelée pourra s’appuyer sur des faits.
La perversion narcissique fait devenir l’acteur involontaire de ces films d’angoisse hollywoodiens si bien construits… C’est une ambiance, une atmosphère, une « musique »… C’est cet ensemble de petits rien indicibles et indéfinissables qui en s’accumulant permettent au ou à la PN de refermer chaque jour un peu plus son piège autour de sa proie.
Encore une fois, nous ne minimisons pas les conséquences pour les victimes d’un harcèlement moral. Mais lorsqu’il s’agit de parler de perversion narcissique, il faut considérer le harcèlement… et bien plus encore.
Et surtout, accuser une personne, quelle qu’elle soit, d’être PN, manipulateur, harceleur… ou toute autre chose, ne doit jamais être fait sans certitude, sans preuve, sans éléments tangibles, et sans confrontation avec la réalité.
©ALB
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Je me reconnais parfaitement dans partir avec mon fils sous le bras… Vivre les tribunaux pour avoir au compte goutte l’enfant qu’on a TOUJOURS tant voulu, et de qui on ne voudrait jamais être séparé… c’est le défi d’une vie. Le DÉFI de comprendre que nous serons ses modèles et lui montrer le chemin des valeurs fondamentales à son évolution. VIVRE sans notre enfant
C’est se faire arracher le coeur et rester en vie. J’ose croire qu’il y a une JUSTICE au nom de L’AMOUR 💓 Pendant ce temps les mots prendre soin de SOI prennent tout leur sens! 🙏
Essayez de protéger son/ses enfants et se reconstruire ….. je l’avoue, je trouve cela vraiment difficile. Je sais qu’il faut du temps, j’ai élaboré tout un tas de technique notamment en ne donnant plus aucune prise au PN, l’ex mais au fond de moi,il y a qq chose d’atteint profondément. je travaille avec un spy que j’apprécie et je pense que la vie avance quoi qu’il arrive. Mais souvent, une grande vague, comme une lame, me tiraille les entrailles, je me sens perdue, dans une doute incroyable etc. Alors bravo luna B de ton p’tit mot. bravo, d’avoir pris ton boutchou sous les bras et de te battre pour vous sauver. On ne rend pas service à ses enfants en restant. Je ne crois pas. Mais loin de moi l’idée de critiquer, ceux ou celles qui essayent de conserver un équilibre familial. Parce que c’est un véritable enjeux et le risque d’être séparé de ses enfants et devenir impuissant pour les protéger est réel.
Je suis d’accord c’est un enfer de toujours rester sur ses gardes, d’attendre patiemment, de pouvoir récolter des preuves, de tout analyser, décortiquer, petit à petit, surtout quand un petit enfant est là, et n’a rien demandé. Savoir le protéger de tout cela , devoir se battre devant les tribunaux et en même temps essayer de retrouver une sérénité de vie.
C’est mon quotidien depuis 6 mois depuis que je me suis enfuie, mon fils sous le bras, pour me sauver, pour nous sauver.
Le PN doit communiquer. Toujours. Pour maintenir l’emprise. Pour obliger à rester dans l’attente. Dans l’angoisse
Les preuves sont dans l’accumulation des messages
Certes… Il n y a pas d’arme unique du crime
Il y a des armes. Qu’il possède. Il finit toujours TOUJOURS par commettre une erreur.
L’enfer , c’est la patience que ça implique. Car il faut en tant que « victime » consciente de l’être, tout, toujours, observer, garder, et souvent provoquer, pour obtenir, petit à petit, des éléments
C’est un crime silencieux, celui que mène le PN
C est encore plus silencieusement que la victime contre manipule et démonte les pièges
Bonjour,
Je me demande de quelles preuves il peut s’agir étant donné que le PN ne laisse pas de preuve lui échapper et agit dans l’ombre.
C’est cela : elle s’adapte à son environnement comme un fauve va s’adapter… Et non, le divorce n’est pas toujours suffisant, puisque le véritable PN ne lâche jamais… et sa colère redouble lorsqu’il sent sa victime s’éloigner…
Mais ce que vous avez fait comme démarche et progrès , Olivier… et je les vois dans vos propos, permets de penser que vous êtes en train de vous armer, en premier lieu en vous attendant à de nouvelles attaques. Bien sûr, ces attaques pourront vous affaiblir par moments. Mais avant tout vous allez vous monter vigilant… Et n’oubliez pas ce que vous construisez à côté, à commencer par vous-même…
Merci pour votre commentaire ! Et ne lâchez rien!!
Mais que tout semble évident quand je lis cet article. Pour ma part, j’ai mis plus de 5 années à me rendre compte que j’allais y laisser toute mon énergie : la manipulation est effectivement un travail de longue halène, de patience qui s’installe petit à petit dans le quotidien. D’ailleurs, je n’emploie plus le terme manipulation, de façon anodine : non, aujourd’hui je sais ce que signifie la manipulation.
C’est un acte qui ressemble à un métronome : qui ne s’arrête jamais, qui a toujours un coup d’avance, qui est incroyablement constant, qui dure, qui dure et qui détruit tout, absolument tout, même l’espérance, l’enthousiasme et l’Amour.
Je commence à croire qu’il s’agit d’une déviance, mais que c’est dur de réaliser avoir été un instrument pendant de longues années mais surtout de me dire que je ne connaissais pas réellement la femme qui a partagé ma vie durant 5 années.
Enfin, je crois que la manipulation dont j’ai été victime ne s’arrête pas avec un divorce. J’ai parfois l’impression que la détermination de mon ex-femme est redoublée, mais d’une autre manière. Avant, elle m’avait « sous la main ». Désormais, ce sont des coups moins fréquents, mais plus intenses… mon ex-femme s’adapte à son nouvel environnement… ma vigilance ne retombe jamais.