Côtoyer, ou avoir côtoyé, une personnalité toxique, comporte de nombreuses conséquences, dont des conséquences psychologiques. Stress, dépendance, manque de confiance en soi, troubles (du sommeil, de l’humeur, de l’alimentation)…
Les conséquences sont physiques et psychiques.
Ces troubles sont liés à des mécanismes de sauvegarde exceptionnels, psychologiques et neurobiologiques, déclenchés lors du stress extrême et du risque vital que génère le traumatisme, ces mécanismes sont responsables d’ une déconnexion du circuit de réponse au stress entraînant une mémoire traumatique, une dissociation avec anesthésie affective et physique.
Ces troubles psychotraumatiques :
- vont être à l’origine des conséquences les plus graves, les plus fréquentes des violences sexuelles.
- vont être à l’origine d’un état de souffrance permanent.
- vont transformer la vie des victimes en «un enfer», «un état de guerre permanente», «sans espoir de s’en sortir».
Ce sont des conséquences normales de situations anormales
1) Les troubles psychiques spécifiques se répartissent en :
- état de stress aigu, détresse, avec ou sans une dissociation péritraumatique, troubles psychotiques brefs, jusqu’à 1 mois après le traumatismes.
-
état de stress post-traumatique (>1 mois), chronique (>6 mois), différé, avec la triade pathognomonique : syndrome de reviviscence, syndrome d’évitement, hyper-réactivité neurovégétative :
- syndrome de reviviscence = mémoire traumatique : pensées récurrentes sur les violences, ruminations, souvenirs intrusifs de tout ou partie de l’événement ( sensations douleurs, bruits, paroles ), agissements soudains comme si l’événement allait se reproduire, flash-back, illusions, rêves répétitifs, cauchemars, vécus intensément avec une forte angoisse et détresse, l’accouchement peut être une situation de réactivation des réminiscences.
- syndrome d’évitement : évitement phobique de toutes situations se rapportant au traumatisme ou pouvant rappeler l’événement, évitement de la pensée, développement d’un monde imaginaire ; évitement de toute situation douloureuse ou stressante, émoussement des affects, désinvestissement des relations interpersonnelles, perte de l’anticipation positive de l’avenir.
- syndrome d’hypéractivité neuro-végétative : hypervigilance, état d’alerte et de contrôle, sursaut, insomnie, réveils nocturnes, hypersensibilité, irritabilité, colères explosives, troubles de la concentration et de l’attention.
- symptômes de dissociation souvent importants : état de conscience altérée, troubles de la mémoire, de la concentration, de l’attention, sentiments d’étrangeté, d’être spectateur de sa vie, dépersonnalisation, compagnon imaginaire.
-
état de stress post-traumatique complexe : proposé pour décrire les conséquences chez des victimes de violences interpersonnelles répétées sur une longue durée (Trauma de type II de Terr). Il est défini par plusieurs critères, dont certains font aussi partie de la personnalité limite :
- une altération de la régulation des émotions avec une impulsivité marquée et des comportements auto-destructeurs.
- des perturbations de l’attention ou de la conscience, pouvant entraîner des épisodes dissociatifs.
- une altération de la perception de soi, avec des sentiments permanents de honte ou de culpabilité, et un sentiment de vide.
- une altération de la perception de l’agresseur, qui peut être par exemple idéalisé.
- des relations interpersonnelles perturbées, avec une incapacité à faire confiance ou à avoir une relation intime avec autrui.
- des symptômes de somatisation.
- des altérations cognitives avec une perte d’espoir.
2) Les troubles psychiques associés, souvent sur le devant de la scène
Ce sont des :
- troubles de l’humeur : présents dans 50% des ESPT (état de stress post-traumatique), dépression, épisodes maniaco-dépressifs.
- troubles anxieux : anxiété généralisée , crises d’angoisse, attaque de panique, phobies, agoraphobie, phobies sociale, troubles obsessionnels compulsif.
- troubles de la personnalité : personnalité limite (border-line), asociale.
- troubles du comportement auto agressif : tentatives de suicide (x10 en cas d’ESPT par rapport à la population générale), automutilation.
- troubles addictifs : consommation de drogues , d’alcool, jeux (alcool chez 52 % des hommes et 28 % des femmes et de consommation d’autres substances psychoactives chez 35 % des hommes et 27 % des femmes).
- troubles des conduites : conduites à risques, fugues, conduites d’hypersexualité, marginalisation, conduites violentes.
- troubles du comportement alimentaire : boulimie, anorexie.
- troubles du sommeil : narcolepsie (somnanbulisme, hallucinations narcoleptiques, paralysies du sommeil, cataplexie, hypersomnolence diurne)
- troubles de la sexualité.
3) Les troubles psychotraumatiques spécifiques chez l’enfant de moins de 6 ans
Les symptômes sur le devant de la scène sont :
- un changement brutal de comportement avec des pleurs et une grande tristesse, un état d’agitation avec une hyperactivité, accompagné d’agressivité et d’opposition ou au contraire une prostation avec un désintérêt pour le jeu, des phobies d’apparition brutale
- une anxiété de séparation avec refus de se séparer d’adultes protecteurs, de rester seul et de dormir seul dans leur chambre, d’aller chez la nourrice, à la crèche, à la garderie ou à l’école
- des troubles de l’alimentation et du sommeil (terreurs nocturnes, cauchemars)
- des comportements, des jeux et des dessins répétitifs et compulsifs reproduisant les violences
- un comportement régressif : balancements, sucer son pouce à longueur de journée; avec perte d’acquis dans le développement et dans l’autonomie : marche, propreté (énurésie, encoprésie), langage
- des troubles somatiques avec des douleurs abdominales, des céphalées, des nausées, des vomissements
4) Les troubles psychotraumatiques spécifiques chez l’enfant de plus de 6 ans
Les symptômes sur le devant de la scène sont :
- des difficultés scolaires, des troubles de l’apprentissages, de la concentration
- des troubles dissociatifs, avec troubles de la vigilance, absences, vie imaginaire très importante, compagnon imaginaire avec qui l’enfant communique, anesthésie affective, sentiment d’étrangeté particulièrement par rapport à son propre corps
- des troubles de l’alimentation : anorexie, boulimie, prise de poids
- des symptômes neuro-végétatifs : troubles du sommeil (difficultés à aller au lit, cauchemars, réveils nocturnes, somnambulisme), irritabilité, colères, hypervigilance,
- des troubles du comportement : hyperactivité, comportement agressif, opposition, retrait, mise en danger, fugues, violences
- des troubles anxieux et dépressifs fréquents : idées obsédantes, peurs spécifiques liés au traumatisme, peur du noir, peur d’objet, peur d’aller seul aux toilettes, attaques de panique
5) Les troubles psychotraumatiques spécifiques chez l’adolescent
Les symptômes sur le devant de la scène sont :
- des difficultés scolaires, échec scolaire, absentéismes
- des troubles relationnels, retrait et phobie sociale, difficultés relationnelles, irritabilité, colères
- des conduites à risques dissociantes ++ : mises en danger, sports extrêmes, jeux dangereux (risque d’accidents très important), auto-mutilations, conduites addictives (tabac, alcool, drogue), fugues, sexualité à risque, violences envers autrui, agressivité, délinquance
- des troubles dissociatifs avec troubles de la vigilance, vie imaginaire très importante, anesthésie affective, sentiment d’étrangeté particulièrement par rapport à son propre corps
- des troubles de l’alimentation (anorexie, boulimie) et du sommeil
- des troubles anxieux et dépressifs avec des tentatives de suicide
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