La paranoïa se révèle essentiellement par un discours argumenté, d’apparence logique, mais cependant délirant, puisque étayé par un réseau d’illusions. Le délire de persécution en donne un exemple typique.
La personne qui en souffre se croit la victime d’une personne ou d’une organisation qui lui veulent du mal. Elle voit dans le moindre fait la preuve de cette malveillance, dont le sentiment envahit sa vie, la pousse à des manœuvres absurdes, qui peuvent aller jusqu’à des pulsions meurtrières.
Mais les délires de jalousie, de grandeur, de puissance, d’érotomanie (certitude d’être aimé par une personne étrangère à cette passion), de mysticisme, entrent aussi dans cette forme de pathologie.
À la personnalité perverse et narcissique peut parfois se superposer une composante paranoïaque.
À force de duper les gens, le pervers se doit d’être de plus en plus secret et d’être de plus en plus sur ses gardes. Il se confie de moins en moins. Il peut se révéler d’une hyper-susceptibilité maladive. Il vit dans une suspicion constante et une prudence extrême, qu’il dissimule profondément.
Sa paranoïa semble décupler son intelligence, lui fournissant alors un extraordinaire regain d’énergie combative.
Alors dans sa haine, son désir de vengeance, il est obligé d’utiliser publiquement les traits de personnalité paranoïaque inscrits en lui pour continuer à contrôler , avoir le pouvoir sur les autres.
Ces traits sont définis par le DSM IV:
La personnalité paranoïaque implique la présence d’au moins quatre des sept symptômes suivants :
- Le sujet s’attend, sans raison suffisante, à ce que les autres se servent de lui, lui nuisent ou le trompent ;
- Il est préoccupé par des doutes injustifiés concernant la loyauté ou la fidélité de ses amis et collègues, d’une façon plus générale de son entourage ;
- Il est réticent à se confier à autrui car il craint que sa confidence ne soit utilisée contre lui ;
- Il discerne des significations cachées, humiliantes ou menaçantes, dans des événements anodins ;
- Il est rancunier, ne pardonne pas d’être blessé, insulté ou dédaigné ;
- Il s’imagine des attaques contre sa personne ou sa réputation, auxquelles il va réagir par la colère ou la rétorsion ;
- Il met en doute de manière répétée et sans justification la fidélité de son conjoint.
Plus généralement, on retiendra comme critères pour déterminer une personnalité paranoïaque les éléments suivants :
– surestimation de soi : il veut toujours avoir raison sinon il y a affrontement et colère. Il y a hypertrophie du moi.
– méfiance : il ne va jamais enfreindre la loi. Il se dit victime des autres et pense qu’ils complotent contre lui et cherchent à le nuire.
– fausseté du jugement : il travestit la vérité et projette sur les autres ses défauts et ses tares.
– susceptibilité démesurée : dans sa toute puissance il ne peut accepter de perdre.
– rigidité : il a un côté obsessionnel afin d’atteindre la perfection, pour se montrer lisse sans défaut.
Le paranoïaque se sent persécuté. Tout ce qu’il peut imaginer, inventer, trouver, pour empêcher les agissements qui, selon lui, lui causent du tort, sera mis en place. Il perd tout contact avec la réalité ; sa compréhension des règlements, loi, droit… se fera en fonction de son discernement perturbé. Convaincu d’avoir raison, il reportera sur autrui toutes les erreurs, les fautes, et les manquements auxquels il sera confronté.
@Anne-Laure Buffet
Bonjour, de ce que j’ai entendu récemment de la bouche d’un expert psychiatre, c’est que les pervers/paranoïaques peuvent rendent leurs victimes paranoïaques. La véritable différence va se jouer dans la capacité à reconnaître ses erreurs et pouvoir s’excuser ou pas.
Pingback: ECRASER ENCORE LES VICTIMES… | ASSOCIATION CVP - Contre la Violence Psychologique