Les 2 définitions les plus complètes et les plus reconnues du psychotraumatisme sont :
- celle de Louis Crocq : «phénomène d’effraction du psychisme et de débordement de ses défenses par les excitations violentes afférentes à la survenue d’un événement agressant ou menaçant pour la vie ou pour l’intégrité (physique ou psychique) d’un individu qui y est exposé comme victime, comme témoin ou comme acteur».
- celle correspondant au DSM IV américain (catalogue des affections mentales) : troubles présentés par une personne ayant vécu un ou plusieurs événements traumatiques ayant menacé leur intégrité physique et psychique ou celle d’autres personnes présentes, ayant provoqué une peur intense, un sentiment d’impuissance ou d’horreur, et ayant développé des troubles psychiques lié à ce(s) traumatisme(s).
Pour en faire un résumé et une synthèse on peut définir le psychotraumatisme
Comme l’ensemble des troubles psychiques immédiats, post-immédiats puis chroniques se développant chez une personne après un événement traumatique ayant menacé son intégrité physique et/ou psychique.
Ces troubles peuvent s’installer durant des mois, des années voire toute une vie en l’absence de prise en charge, ils entraînent une grande souffrance morale liée à des réminiscences (mémoire traumatique) avec la mise en place de conduites d’évitement (pour y échapper : phobies, retrait), des conduites d’hypervigilance pour tenter de les contrôler et des conduites dissociantes pour tenter de les auto-traiter (conduites à risque et conduites addictives anesthésiantes).
Les mécanismes neuro-biologiques à l’origine de ces troubles sont détaillés dans la page MÉCANISMES. Ils permettent de mieux comprendre les troubles d’apparence parfois paradoxale présentés par les victimes.
DESCRIPTION
Ce sont des troubles psychiques qui présentent une forte prévalence sur la vie entière, de 5 à 6 % pour les hommes, de 10,5 à 13,8 % pour les femmes
- Il s’agit de troubles psychologiques méconnus, sous-estimés, fréquents, graves, durables, qui vont peser lourdement sur la santé des victimes traumatisées et sur leur avenir affectif, social et professionnel.
- Difficiles à diagnostiquer car masqués par une comorbidité (des troubles psychiques et organiques associés) au premier plan
- Représentant un enjeu majeur de santé publique et un grave problème de société
On distingue deux types de psychotraumatismes :
- Psychotraumatismes de type I quand l’événement est unique (accident, attentat, incendie, catastrophe naturelle…)
- Psychotraumatismes de type II quand l’événement est répété ou durable (maltraitance physique psychique et/ou sexuelle de l’enfance, violences conjugales).
Les différents types de traumatismes sont :
Traumatismes non intentionnels :
- Catastrophes naturelles et industrielles
- Accidents, incendies…
- Deuils violents, maladie grave
Traumatismes intentionnels :
- Violences collectives : d’états, guerres, génocides
- Violences extérieures: délinquance, agressions, viols, prises d’otages, attentats, homicides
- Violences institutionnelles, au travail
- Violences intrafamiliales : maltraitance, violencesconjugales, inceste
Les violences inter-humaines sont les plus grandes pourvoyeuses de psychotraumatismes.
- Définition OMS des violences : la menace ou l’utilisation intentionnelle de la force physique ou du pouvoir contre soi-même ou contre autrui ou contre un groupe ou une communauté qui entraîne ou risque d’entraîner un traumatisme, un décès, des dommages psychologiques, un maldéveloppement ou des privations.
- Les violences sont graves : elles ont de graves conséquences sur la santé et sont des atteintes à l’intégrité psychique et physique, à la dignité, au droit de vivre en sécurité et libre, elles sont illégitimes et punies par des lois qui les prennent de plus en plus en compte. Elles sont rendues possibles par une société inégalitaire.
- Les violences sont intentionnelles : les violences ont pour but de contraindre, d’exercer un rapport de force, un pouvoir, une emprise, une domination, les agresseurs s’autorisent à avoir ces comportements, ils ne sont pas violents par essence et sont responsables de leurs actes. Mais il n’y a pas forcément l’intention de provoquer un préjudice précis.
Ressource : Mémoire traumatologique et victimologie