L’AVOCAT N’EST PAS UN PSY

Publicités

Vous sortez d’une relation destructrice. Vous décidez de vous séparer de votre conjoint(e), de votre compagne(compagnon).
Vous savez, vous sentez que vous allez devoir engager un combat. Pourtant, vous ne voulez que la paix, du calme, le respect de vos droits, et la tranquillité pour vos enfants si vous en avez.
Vous ne savez pas vraiment ce que vous voulez.
Pour les enfants, vous pensez que la garde alternée peut être une bonne chose. Pour calme celui dont vous vous séparez.
Parce que c’est un  bon père (une bonne mère).
Parce que vos enfants n’ont pas le droit d’être privé d’un de leurs parents.
On vous dit que vous avez tort… Mais vous y tenez tout de même.
Vous sentez que ce n’est pas la meilleure solution… Mais vous demanderez tout de même la garde alternée. À vos risques et périls. Aux leurs, essentiellement.

Vous cherchez un avocat.
Vous souhaitez être entendu(e), compris(e), en tant que victime. Vous en savez comment lui présenter la situation. Vous sentez vite qu’il ne comprend pas. Que ce que vous avez vécu, ce pour quoi vous partez, il n’en comprend pas la portée destructrice. Que l’emprise lui échappe.
Il reste dans le Droit.
Vous pestez.
Il insiste : tel argument ne sera pas entendu pas la Cour.
Vous pleurez.
Vous l’appelez, plusieurs fois parfois en une journée… Il y a eu encore un mail toxique, un appel, un geste…. Vous avez croisé « l’autre » et vous êtes senti(e) menacé(e). Votre avocat vous répond que ce n’est rien ; que vous devriez vous calmer.

Vous appelez encore celui ou celle qui doit vous défendre. Il y a eu un geste contre les enfants. Mais votre avocat semble ne pas vous comprendre. Vous lui laissez plusieurs messages. Il ne répond pas, pas le jour-même. Il vous invite au calme et à la distance. Il vous dit que c’est un conflit…. Simplement un conflit, qui doit être réglé.

Et vous vous sentez trahi(e) par celui / celle qui doit vous défendre.

Aujourd’hui, la formation des avocats à la question de l’emprise et de la violence psychologique est très exceptionnelle. Bien peu comprennent l’ampleur de la violence connue et subie, et ses conséquences dramatiques pour la victime. Conséquences psychiques, physiques, somatiques, économiques, sociales, relationnelles…
Les avocats, professionnels du Droit, ne sont pas formés en psychologie. Ils ne sont pas là pour accompagner, soutenir, effectuer une thérapie aux côtés de leurs clients. Ils sont aujourd’hui encore trop peu nombreux à réaliser le drame vécu par la victime. Pour eux, ce n’est qu’un client. Un client presque comme un autre.
Ils ne sont pas blâmables.
Leur formation manque de ce volet psychologique pourtant indispensable et qui semble si évident à toute victime de harcèlement et de manipulation.

Il est toujours possible de proposer à son avocat de prendre contact avec son thérapeute. Certains le font. De plus en plus. Pour mieux appréhender un dossier. Pour s’informer. Pour mettre en place une stratégie qui n’est pas celle d’un divorce classique.

Ne vous insurgez pas contre votre avocat. Dites ce qu’il est. Ce que vous avez vécu. Invitez-le à se renseigner. Ceux qui se croient tout puissant et pensent tout comprendre ne sont pas légion. Faites confiance. Car si vous en faites pas confiance, vous ne pourrez avoir aucune défense.

©Anne-Laure Buffet

Publicités

Publicités