AU SUJET DU DÉNI PARENTAL

Lee-Howell13
Le terme d’aliénation parentale est sujet à de fortes polémiques. Nous reviendrons sur ces polémiques ; nous adhérons au sein de CVP à l’idée de l’aliénation, qui revient à dire que l’autre, l’un des deux parents, est rendu étranger à l’enfant, est mis en dehors du lien biologique et naturel.
Afin de sortir de ces polémiques qui vont jusqu’à provoquer des débats et des discussions que nous jugeons à la fois stériles et extrémistes au regard de l’intérêt de l’enfant, nous choisissons au sein de CVP de parler de déni parental.
Le déni parental peut est observé sous trois angles.
D’une part, il est le déni de ses propres responsabilités en tant que parent lorsque l’on est un parent toxique, agissant en manipulateur – destructeur tout en faisant en sorte que l’entourage soit convaincu d’avoir affaire à un bon père ou une bonne mère.
Or, la manipulation entraine maltraitance, rejet de l’enfant, dénigrement, empêchement d’une construction autonome, libre, et consciente… La manipulation peut prendre pour forme de « parentaliser » l’enfant, retirant à ses parents l’autorité naturelle que celui-ci doit avoir sur l’enfant, celle qui permet de se construire autour de valeurs et avec des limites normales de protection. Ainsi l’enfant qui devient le confident, l’alter ego de son parent, ainsi également de l’enfant dont la présence est réclamée comme nécessaire à un équilibre « Je suis si triste sans toi, j’ai besoin que tu sois là pour aller bien, tu manques à papa, à maman… », ainsi encore de celui qui est choisi comme allié contre l’autre parent « Tu préfères ton père ou ta mère ? Si ton  père avait fait autrement, s’il était moins méchant… Si ta mère était moins bête… Ce n’est pas ce que je voulais, ne m’en veux pas… »
C’est aussi le déni de l’autre parent, de son rôle, de ses facultés éducatives, du lien à maintenir avec le (les) enfant(s) de la potentialité d’un danger dans l’évolution de cette relation. L’interdiction de communiquer, l’empêchement à téléphoner, le refus d’informer sur un lieu de vacances, sur une inscription dans une école, sur une situation médicale sont des comportements niant l’existence de l’autre parent en tant que parent.
De même de ces parents qui, une fois qu’ils ont refait leur vie, confie à leur nouveau conjoint(e) un rôle d’éducateur auprès de leurs enfants, les investissant totalement dans le quotidien des enfants, et permettant à l’enfant de croire que l’autre parent n’a plus sa place, ou ne veut pas de cette place…. que, en définitive, l’autre parent le rejette.
Ainsi de cet enfant qui dit à sa mère, décrivant son week-end chez son père « Avec les parents on est allé à la campagne. » ; ainsi encore de cet autre enfant qui confond les parents de sa belle-mère avec ses grands-parents, puisqu’on lui a appris que dorénavant, ce serait ses grands-parents.
Le cadre familial, déjà disloqué, explose un peu plus ; l’image de la famille n’existe plus. Les rôles se mélangent. L’enfant ne sait plus quelle est sa place, et n’arrive pas à donner une place à chacun.
Enfin, et conséquence des deux premiers points, le déni parental peut venir de l’enfant manipulé qui rejette voir exclut de sa vie un de ses parents… en l’espèce le parent protecteur. L’enfant croyant le manipulateur agit sans conscience mais en repoussant l’aide et la protection offerte par le parent autrefois sous emprise. Chosifié par le parent manipulateur, il devient alors complice sans le vouloir de la destruction entreprise contre le parent protecteur. Il agit sans capacité de recul et de réflexion, soumis et contraint, sans distanciation possible.
©Anne-Laure Buffet

8 réflexions sur “AU SUJET DU DÉNI PARENTAL

  1. bienvenue au club. Lutte pied à pied. Souffrances inutiles et épuisantes. Idem pour moi et mes deux filles, dénigrement d’autant plus douloureux que situation précaire et vulnérable pour moi, la mère : isolement géographique, social, vie professionnelle inexistante ou presque, alors que le père et sa nouvelle compagne sont tous deux professionnels de l’éducation (nationale). Cherche baguette magique….

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  3. Merci à vous pour ce témoignage très fort. Oui, le monde est peuplé de gens normaux, heureusement. Et, oui, la reconstruction et l’acquisition de défenses et de protection ne signifie pas le rejet de ce monde là…

    Bon courage. Amicalement

  4. A 53 ans, je n’ai plus un cheveu sur la tête, allopécie de choc… Mes parents se sont séparés violemment quand j’avais 35 ans, mon couple, mes enfants et ma maison. Je n’étais donc plus un enfant, mais toujours LEUR enfant. Ils ont joué tous les deux sur ma loyauté obligée, la pression exercée par ma mère était la plus violente, la plus récurrente, la plus pénible, alliant culpabilité, mensonges, manipulations, obligation à des complicités déshonorantes, chantages, menaces, même sur mes enfants … Mon père est un PN, violent seulement en paroles, mais cette violence laisse des traces indélébiles… Ma soeur aînée termine sa vie d’anorexique, et je veux juste ici témoigner, que l’âge de l’enfant ne joue aucun rôle contre la souffrance que des parents font subir pour maintenir leur pouvoir … juste un pouvoir d’orgueil puisque je ne vivais plus avec eux! Je n’aurais pas pu fuir non plus à l’époque, le temps que je sorte de ce statut de victime de leur couple infernal. C’est leur séparation qui m’a permis d’éclore, sinon, le système tournait bien et je n’aurais jamais pu détecter toute la maltraitance qu’ils nous ont fait subir à ma soeur et à moi! Nous étions devenues leurs parents, elle à un niveau sexuel, moi à un niveau gestion… La démolition par l’aliénation parentale est un fait à tout âge… La prise de conscience m’a plongée dans une immense colère ( 5 ans), le travail pour me reconstruire, dans une immense tristesse qui commence seulement à s’estomper ( 3 ans) après une coupure que j’ai imposée pendant 10 ans. Il faut renouer avec ses racines, ce que je peux à nouveau faire avec ma mère, qui était juste immature, mais pas avec mon père dont je peux toujours admirer l’oeuvre de destruction sur son fils du deuxième mariage … un vrai désastre, et j’en suis à un point où je refuse toute situation, tout contact où je dois me défendre ou me protéger. Le monde est heureusement peuplé de gens gentils et normaux … Merci pour votre site, j’espère qu’il aide beaucoup de personnes Ka. Lat

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  7. Je pense vivre celà. Depuis un an mon fils de 10 ans ne vie plus avec moi parce qu’un jugement trop cruel en a décidé ainsi séparent une fratrie sans aucune raison et à la demande du père comme ça au bout de 7 ans .
    Aujourd’hui je suis dénigrée par le papa, mon fils n’est pas libre de m’appelé quand il le souhaite ou quand c’est le cas on trouve toujours un prétexte pour le distraire en lui faisant remettre à plus tard l’appel ( oublié entre temps).
    J’ai offert un telephone portable a mon fils afin qu’il puisse m’appeler et que je puisse l’appeler, mais le papa à refuser totalement la présence de ce téléphone.
    Lorsque je souhaite appeler mon fils, on ne me le passe pas si je m’appelle aux jours et heures imposées par le papa.
    On fait croire à mon fils que la juge à ordonnée toutes ces restrictions alors qu’il en est rien.
    C’est très dur à vivre

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