LA NOTION TROP COMPLAISANTE DE « LITIGE D’ORDRE FAMILIAL »

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Attendu que : « Il s’agit d’un litige d’ordre familial, il n’apparait par conséquent pas inéquitable de laisser à charge de chacune des parties les sommes exposées et non comprises dans les dépens ».

Litige d’ordre familial… Certes. Il s’agit d’un couple qui n’est plus. De deux personnes qui se sont aimées… Ou plus exactement d’une personne qui a aimé. Et d’une autre qui a manoeuvré. Il s’agit d’enfants. De vies à faire, à construire. De relations où la raison ne peut exister.

Il s’agit de bien plus. Il s’agit d’êtres humains qui peu à peu perdent leur substance, leur énergie, leur savoir. Outre la confiance en soi qui, si un jour a été présente, est ravagée. Outre le temps perdu à se défendre ou à se protéger. Outre les combats à mener dans une société où pour vivre, tout est lié à des notions et des ratios économiques. Tu gagnes ta vie, t’es quelqu’un, sinon, tu peux crever… et c’est ce à quoi mènent les pervers narcissiques. À crever. Quand il n’y a plus d’amour, plus d’espoir, plus de travail, plus d’argent, plus d’envie, plus d’attente ; lorsque chaque porte poussée pour recevoir laide qu’on peut espérer, d’un médecin, d’un encadrement, de la justice, lorsque lesdites portent vous sont claquées au nez, vers qui peut-on se tourner ?

Lorsque des enfants en viennent à abandonner leurs études, à sombrer dans la délinquance ou la dépression ; lorsqu’ils rejettent le parent déjà victime de la manipulation ;

Lorsque le miroir ne renvoie comme simple image que celle d’une coquille vide, sans aucun intérêt ni avenir ;

Il n’est plus question de litige d’ordre familial. Il est question de juger des actes conscients ayant un seul objectif : détruire un être humain.
Calomnier, diffamer, critiquer, mettre à l’écart, nuire délibérément, atteindre à la santé psychologique, et physique, de l’autre, n’est pas de l’ordre du litige familial. Atteindre à la vie d’autrui, parent, enfant, frère, soeur, voisin, collègue, subordonné, est criminel.

Mais la justice ne le voit pas, ou rarement. Elle ne l’entend pas, ou si peu. Elle condamne par défaut et sans prononcer de peines réelles.
La justice se retranche, pour ne pas avoir à trancher, derrière la notion si complaisante de « litige d’ordre familial ».

J’ai volontairement retiré sa majuscule à la justice. Je n’en attends plus grand chose, et j’en attends tout : une réaction. Des décisions. Des actes et des jugements.
En restant aussi neutre, la justice participe du crime, et s’en lave les mains. Elle a fait son travail. Elle a appliqué la loi. Elle n’ira pas plus loin et se dédouanera en prétextant qu’elle a peur de se tromper et de condamner un innocent.

La justice collabore à cette forme d’assassinat humain et le fera tant qu’elle refusera de s’imposer, et de s’opposer.