LA RÉSILIENCE (1ère approche)

En physique, la résilience traduit l’aptitude d’un corps à résister aux chocs et à reprendre sa structure initiale.

Adaptée à la psychologie, elle désigne la capacité d’un individu à surmonter les moments douloureux de l’existence et à se développer, en dépit de l’adversité.

Autrement dit, la résilience consiste à prendre acte d’un traumatisme (deuil, abandon, inceste, violence sexuelle, maladie, guerre), à apprendre à «vivre avec» et à rebondir en changeant de perspective, voire même à se délivrer d’un passé empoisonnant pour en sortir grandi.

La résilience permet de dépasser son état actuel et de ne plus être dans une situation précaire.

Cette notion a été développée par Boris Cyrulnik, suite aux travaux de John Bowlby sur la théorie de l’attachement (champ de la psychologie qui traite des relations entre êtres humains. Son principe de base est qu’un jeune enfant a besoin, pour connaître un développement social et émotionnel normal, de développer une relation d’attachement avec au moins une personne qui prend soin de lui de façon cohérente et continue.)

« On s’est toujours émerveillé devant ces enfants qui ont su triompher d’épreuves immenses et se faire une vie d’homme, malgré tout Le malheur n’est jamais pur, pas plus que le bonheur. Un mot permet d’organiser notre manière de comprendre le mystère de ceux qui s’en sont sortis. C’est celui de résilience, qui désigne la capacité à réussir, à vivre, à se développer en dépit de l’adversité. En comprenant cela, nous changerons notre regard sur le malheur et, malgré la souffrance, nous chercherons la merveille. »

3 réflexions sur “LA RÉSILIENCE (1ère approche)

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  2. Merci pour cet article.
    Je me souviendrai toujours de la découverte du « Murmure des fantômes » et du moment où je me suis offert ce grand plaisir de le lire en entrant alors dans un monde à la fois inconnu et tellement personnel.
    À chaque page je voyais mon enfance repasser – toutes proportions gardées – tandis qu’une œuvre de reconstruction se crantait lentement et sûrement. Une réconciliation faite d’autonomisation et de réhabilitations. Une manière douce de fermer des portes qui n’ouvraient sur rien auparavant. L’abandon de ressentiments stériles et l’opportunité de déchirer la dette. Cette dette qui nous esclavagise tant qu’on y tient, tant qu’on reconnaît aux débiteurs le droit faire perdurer le scandale. Ces derniers n’ayant pas conscience de leur rôle, eux-même englués dans des postures névrotiques.

    La résilience permet de libérer les protagonistes de par notre aptitude nouvelle à rentrer dans la vie, à devenir adulte. Savoir pourquoi on est tombé évite de tomber à nouveau.

    Je me rappellerai également le jour où j’ai annoncé à un oncle très cher qu’il avait été mon tuteur de résilience depuis … toujours. Et encore.
    Tous ont œuvré – chacun à leur manière, chacun dans son périmètre – mus par leur âme délicate et sensible, rendant grâce au talent qu’ils avaient reçu, dans l’humilité et la plus pure discrétion.
    Le plus souvent, ceux qui participaient à ce soutien vital étaient très proches de ma famille, voire en faisait partie. La meilleure façon (dans mon cas) d’accéder à une situation autant sourde que muette.
    Ils n’ont jamais jugé ou dit quoique ce soit contre mes parents. Le principe n’est pas là, évidemment. Un tuteur agit gratuitement, par référence à son histoire, puisant dans sa sensibilité, sans sensiblerie. Il accomplit.

    J’ai donc connu des pères et des mères de substitution, fondamentalement respectueux et ayant cette pédagogie qui consiste à élever un enfant qui n’est pas le leur – parfois avec rigueur – vers des domaines qui font que je peux marcher aujourd’hui en tombant moins souvent. Et sachant que mes failles ne me détruiront pas. C’est leurs exigences qui ont fait que mes valeurs me plaisent.

    Une richesse que l’on peut donner ainsi en héritage en dépassant les modèles établis n’est pas source d’appauvrissement. Au contraire !

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