AMOUR OU ADDICTION ?

dependance-affective

La dépendance affective est envahissante. Telle une addiction, elle se met à dominer le psychisme, interdisant toute pensée, tout comportement qui éloignerait la victime. Il faut ici entendre addiction dans le sens de « souffrance ». La victime ne dirige plus sa propre vie, elle perd le contrôle, elle est à la fois guidée, et poussée, par sa dépendance.
Sous emprise affective, la personne dépendante vit dans l’attente. Et cette attente devient une véritable occupation, qu’il faut à la fois nourrir et combler. Avoir le sentiment de ne pas avoir attendu, un court instant, est vécu comme une trahison, trahison vis-àvis de celui ou celle qui envahit l’esprit et cause cette attente.

Dans le cas de la dépendance amoureuse créé par une personne toxique, la victime guette le moindre signe, la moindre parole, qui seraient pour elle la manifestation d’un attachement. et le manque ressenti produit les mêmes effets que le manque de drogue, avec des conséquences biologiques, physiques, bien réelles : transpiration excessive, bouffées de chaleur, palpitations, crampes d’estomac, crises d’angoisse… Le sentiment d’une présence calme temporairement ces symptômes qui reviennent encore plus violemment lorsque le/la dépendant(e) affectif(ve) se retrouve à nouveau plongé(e) dans le silence. Il y a alors un fort sentiment d’abandon qui rejaillit, créant un traumatisme.

Le travail, par la parole, peut permettre de sortir de cette dépendance, avec un approfondissement et un questionnement, afin de permettre de casser ce cercle vicieux.

Attention : toute dépendance n’est pas forcément pathologique. Tout être humain connaît différentes nécessités vitales pour survivre ; nous sommes des êtres de besoin, ce qui ne relève pas du pathologique. Ces besoins se construisent dès la petite enfance, et permettent de créer les liens sociaux avec nos parents, nos amis, un conjoint… La relation à l’autre permet d’alimenter le coeur et l’esprit.

La dépendance affective pathologique l’est dans le sens où, obsessionnelle, ne laissant plus aucune place à toute vie petit à petit grignotée. Il n’y a plus de maîtrise, et cette dépendance non seulement retire le bonheur d’être mais en est un complet empêchement. 

Attention : La dépendance affective est souvent conçue comme ne pouvant exister qu’entre un homme et une femme. N’oublions pas que certains parents deviennent dépendants affectifs vis-à-vis de leurs enfants, avec en corollaire la peur de perdre l’amour de leurs enfants en cas de refus – légitime – à une demande, en cas d’interdiction. Poser le respect et l’autorité naturelle que, en tant que parents, l’on se doit d’avoir pour permettre une construction de l’enfant est alors impossible. Cela permet les enfants rois, enfants tyrans.

La dépendance affective peut trouver son origine et son explication dans des manques anciens. Elle a alors des racines profondes
La psychogénéalogie peut être une aide précieuse pour mieux comprendre ce phénomène.

5 réflexions sur “AMOUR OU ADDICTION ?

  1. Ce sentiment dont vous parlez , c’ est un sentiment affreux, moche , insupportable ,obsédant, qui nous fait sentir comme si nous avons perdu notre vie à jamais car tout a été détruit dans nous , autour de nous aussi ..ce sentiment me pousse parfois à vouloir mourir pour ne plus y penser et pour ne plus sentir cette inutilité de vivre alors qu’on sent que nous sommes mort de partout .C’est triste quand on pense avoir donné de l’amour à une personne qui en manquait et de la voir nous détruire avec une froideur glaciale . Tu n es qu’ un morceau de viande disait il une fois , et plus tard il alla acheter 10 couteaux de boucheries , en disant que peut être un jour il en aurait besoin . ils étaient en solde alors pourquoi pas les acheter .Mais dans mon regard il y avait de la peur et son envie de me voir morte .Alors soit content je le suis deja  »morte » ».Cette personne qui a voulu me détruire et qui encore me détruit veux me pousser au suicide , à la folie , à la solitude, à la perte , à l appauvrissement mental ,physique, financier et de jours en jours j ‘essaye de me battre dans ma tete pour m’en sortir mais trés vite je retombe dans le noir , dans le vide , dans l’absurdité d’une telle relation cauchemardesque . J ‘aurai besoin de soins , d’amour , de compréhension , mais surtout soyez patient . Personne ne me comprend et bien sure la question qui se répète toujours : Mais si tu sais qu’il te détruit pourquoi tu ne t’en vas pas? ….que me reste t il pour m ‘en aller ? Qui me reste pour m ‘en aller ? ou allez? je vis dans un monde inconnu que sauf  »nous » pouvons comprendre …La fiction parle de zombie , et bien nous sommes des zombies , des morts vivants qui attendent la vraie mort pour être délivrés de cet état insupportable . Qui voudrait rester avec un zombie d’après vous ? surtout si il est vieux et à l’air d’un fou ?? Il faut beaucoup d’amour et de patience pour nous accepter . Le plus souvent on me dit , t’es folle ? pourquoi t’e pessimiste ? pourquoi ci et pourquoi ça ? Alors des fois je prends la force d’expliquer ma situation , c’est alors qu à ma grande déception personne ne me croit . Il faut voir le clip qui parle d un enfant qui est crucifié par ses amis puis exécuter par les flics qui viennent en réalité pour le sauver .Mais tous atour de l ‘enfant ont un bandeau noir sur les yeux , ils sont la autour de lui mais ne peuvent rien faire sinon le tuer un peu plus …Je me suis vue dans ce clip , je me suis vue et j ai pleuré doucement sans faire de bruit . Je vous dirai que meme le psy a refusé de me voir . sans doute il avait peur des zombies ou alors il était lui même un monstre qui voulait donner un coup de plus à une pauvre mourante venue demander de l’aide .. Inutile d’espérer, inutile de rêver , la mort viendra bien un jour et fera pour moi ce que les humains n’ont pas su faire . mais dans l’attente de la vraie mort , on vit la notre ici bas et on est seul entre 4 murs ……………END

  2. Ne regrettez pas vos actes. Réjouissez-vous d’être conscient qu’il y a eu emprise… et qu’elle se finit. Regardez devant… aujourd’hui, il fait beau…

  3. En effet ce sentiment d’injustice est lourd à porté, il alimente de manière sournoise l’effet d’emprise.
    Lorsque la générosité est détournée, les attentions, les gestes je me sens englouti dans un vide à douter du bien fait de mes actes.

  4. J’aimerais lire des réflexions et des avis sur ce sentiment d’injustice qui creuse les personnes abusées par un pervers narcissique, ce sentiment de trahison, d’avoir été instrumentalisée pour satisfaire les besoins égocentriques du narcissique pervers. Comment vivre avec le fait que jamais rien de tout ce qui a été fait en vertu de l’amour pour l’autre ne sera reconnu, pire détourné ou accaparé par le pervers comme si ce fut lui qui a fait tout cela ? Comment vivre avec cette injustice profonde ? Comment échanger quand toutes les paroles sont détournées ou retournées contre la victime ? Comment faire quand il y a un enfant au milieu ? Merci pour ce blog et les réponses qu’il peut apporter.

  5. Je crois (en espérant avoir pris un minimum de recul) que la dépendance affective repose sur la peur de l’abandon, que celui-ci ait été expérimenté avec difficulté ou encore inconnu.

    Il peut s’agir d’une crainte, si elle se base sur une séparation d’un attachement inexistant – donc sublimé – et là je tombe sur un paradoxe si je persiste dans cette voie.
    Comment avoir peur de perdre ce que l’on a pas goûté, partagé, reçu, consumé, … ?

    Si cela tient du manque, la carence affective pourrait légitimement trouver son origine aux premiers années de notre existence. L’affection rassurante prépare à la séparation en la présentant comme un apprentissage heureusement vécu dans un écosystème sécure. À défaut, l’épreuve du détachement sera redoutée et provoquera des évitements successifs.

    Mais qu’a-t-on peur de perdre ? La relation ?
    L’affectivité versus l’affection ?
    Si la relation à l’un de ses parents est toxique, le modèle se reproduira au-delà des principes d’éducation mis en avant par les plus variés des milieux sociaux. Il n’y a pas de modèle. Les plus rodés (ou plus rouillés) ont construit une armure de dénis transgénérationnels où la tradition est le glaive et le bâillon réunis. L’irruption de nouveaux modèles traditionnels/religieux/culturels n’exempte en rien les déviances. Les sectes n’ont pas d’âge : l’enfant paye pour les parents, sa loyauté est l’étendard de ses géniteurs. Si l’un des parents s’est fait sa religion, l’enfant la justifiera. Sur ce terrain de névroses à base de culpabilisations adoptées, les prédateurs trouveront leur terrain de chasse.

    Cacher ses failles – alors qu’elles sont déjà scannées – ne peut que nous enfermer un peu plus dans une posture de défiance. Que l’attaque du prédateur soit ouverte ou en creux, on ne veut pas, on n’imagine pas passer pour la méchante personne, le mauvais caractère, qui dénoncera la situation.
    Pourtant, dénoncer le contrat non écrit est pourtant la première marche pour recouvrer sa liberté de penser, de juger, de respirer, de vivre. Quel qu’en soit le prix.

    Le premier prix à payer se présente alors comme un abyme affectif, un vide très vite apprécié pour son confort égoïste (je n’oublie pas ceux qui nous suivent quand on s’en sort bien). La récompense étant la force qui advient, celle nécessaire à la longue reconstruction, avec la cible d’une autonomisation libératrice. Enfin !
    Comme si l’on reprenait un travail abandonné il y a longtemps, mais très clairement identifié désormais. Rassurés par notre aptitude à décider seul, sans compte à rendre. Les sens aiguisés, avec un tout beau tout neuf référentiel d’exigence en termes de partage, de complicité et de tendresse.

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