COMME UNE DROGUE

77285653_oCrédit Photo Aline Jean

La personnalité toxique agit avec celui, ou celle, qu’elle séduit, comme une drogue. Une drogue « dure », pour autant qu’on puisse différencier certaines drogues en dures ou en douces.

Elle est séduisante ; elle attire, car elle fait rêver. Elle fait croire plus de forces, plus de capacités, plus de détente, plus d’imagination. Elle emmène dans un autre monde plein de promesses. De belles promesses. De fausses promesses. De promesses cruelles, destructrices. Mortelles.

Lorsque le drogué, sa proie donc, veut s’en défaire, il a besoin d’aide. Il a besoin de parler. Il souffre. Il est en manque, habitué à une autre souffrance, celle qu’il connaît chaque fois que les effets de la drogue s’éloigne. Il se recroqueville, il se cogne, il s’affole. Il culpabilise, d’avoir cédé, et d’avoir tant de mal à s’en défaire. Il voudrait du mal à tous ceux qui lui en ont fourni. Il se voudrait du mal de ne pas avoir été assez fort pour résister.
Il n’ose pas en parler ; puis il ouvre les vannes de sa souffrance, et la parole ne s’arrête plus. Mais il ne sait comment faire, quel chemin prendre pour s’en sortir, et s’en sortir « vivant ».

Il doit reconstruire une vie, abîmée, ruinée, démantelée, lentement mais sûrement, par tout ce qu’il a dû mettre en oeuvre pour pouvoir se procurer cette drogue.

Il peut connaître des périodes de rechute. Se sentant seul dans son combat, à nouveau attiré même s’il connaît les risques et les dangers, il n’arrive pas à faire autrement. Il replonge et peut replonger plus bas.

Sa famille, ses amis s’éloignent. Ils ne le comprennent plus. Ils tendent une main, mais cette main n’est pas accueillie. Certains restent et s’y épuisent. Les autres se lassent, ou fuient pour ne pas être broyés eux aussi dans cette machine infernale.

La drogue ne s’en prend pas aux plus faibles, aux plus pauvres, aux plus démunis, aux plus « idiots ». Chacun peut sombrer.
Il n’y a pas de malin…

Avec les personnalités toxiques, il en est de même. La victime se retrouve en état de dépendance, et même si elle sent que cette dépendance peut lui être fatale, elle n’arrive ni à s’en défaire, ni à se la pardonner, ni à ne pas culpabiliser.
Elle souffre et la souffrance est tant morale que physique.
Mais ne sachant pas de quoi demain sera fait, elle a peur, peur de ne plus être sous emprise. Peur du combat à mener, de la douleur qu’il provoque. Peur du regard des autres.

La victime rendue malade par la personnalité toxique doit mener un combat. Un combat dans lequelle elle ne joue pas à armes égales.

N.B. : La comparaison entre la drogue et les PN, ou autres personnalités toxiques, s’arrête là. Il s’agit essentiellement de parler non pas de l’origine du mal, mais de ses conséquences.

©Anne-Laure Buffet

3 réflexions sur “COMME UNE DROGUE

  1. j’ai l’impression que j’aurais pu écrire tout ceci… ça fait tellement mal. encore aujourd’hui après la séparation, il est difficile de s’autoriser à vivre, à être heureuse, à aimer à nouveau, à être aimée, à faire confiance…

  2. je viens de lire l’article…c’est bien décrit car c’est tout à fait ça..au début on ne se rend compte de rien…votre mari est protecteur et fait tout à la maison….vous vous dites mais c’est super!!!il me décharge du quotidien…mais après il vous le reproche en vous disant: » mais tu ne fais rien c’est moi qui fait tout… » vous êtes ainsi déstabilisé car vous ne comprenez plus rien…ou veut il en venir???? c’est vrai que vous vivez un enfer au quotidien…vous êtes tjrs sur le qui vive..vous vous culpabilisez en vous disant: » mais il a raison, je ne fais pas grand chose… » il finit par semer le doute et vous perdez confiance en vous…vous vous dites: qui suis je vraiment???alors vous essayez de vous remettre en question et vous vous apercevez que ça ne sert à rien..car il guette la moindre faille pour vous coincer…l voit tjrs ce qui est mal fait et jamais ce qui est bien fait…il faut l’admirer en permanence…sinon ça ne va pas..il ne parle que de lui…et il a tjrs mal quelquepart…il ne prête aucune attention à ce que vous faites ou ce que vous dites…C EST LUI ET UNIQUEMENT LUI…des reproches en permanence…par contre ce qu’il fait est tjrs bien…au bout d’un certain temps, vous commencer à en parler…mais peu de gens ne réagisse…alors vous vous sentez seule face à ce combat quotidien..alors vous vous isolez de plus en plus…et c’est la descente aux enfers….pas moyen de remonter seule…il faut du soutien…et effectivement les amis s’éloignent…la famille proche de s’en aperçoit pas..alors vous sombrez et vous devenez une loque!!!!vous allez sur des forums et vous vous dites mais oui mon mari est un PN….mais vous n ‘en êtes pas sûre…alors votre psychisme est atteint..votre physique aussi…plus d’énergie…plus de réaction…plus d’action…vous vivez au ralenti..la drogue fait son effet…car vous ne savez pas comment vous sortir de cette situation..

  3. Pingback: VICTIME, VOUS AVEZ DIT VICTIME ? | ASSOCIATION CVP - Contre la Violence Psychologique

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